Le vélo est un véhicule curieux. Son passager est son moteur.
John Howard
Conques (F)
Figeac (F)
étape 20 | jour 24
48.3 km
5 h25
615 m↑
Description
Ce matin, nous ne nous pressons pas car la météo est pluvieuse, mais d’après les prévisions cela devrait s’arrêter dans la deuxième moitié de la matinée. Après avoir libéré la chambre pour 10h, nous laissons les bagages à l’auberge pour faire un petit tour dans le village. On en profite également pour tamponner notre crédencial au magasin de l’abbaye. Au moment de payer à l’auberge, on remarque un cycliste sirotant un café à une table avec le guide de Philippe Calas bien en évidence. Cela nous fait un point commun, car nous avions aussi ce guide lors de notre premier voyage sur le Camino Francès en 2019. Nous discutons et apprenons que le Savoyard est parti de chez lui direction Compostelle puis rentre par le Camino del Norte… cela ne vous rappelle pas quelqu’un ? 😊. Mais bon, lui a de grandes ambitions kilométriques, aujourd’hui par exemple, il vise 70 km ! Il a quand même avoué que jusqu’ici il avait dû revoir sa planification à la baisse au niveau de la distance parcourue par jour et planifie plutôt en fonction du dénivelé vertical.
Le soleil est revenu. Nous harnachons donc nos montures et commençons la descente. A peine les limites de la ville franchie qu’une averse « tropicale » nous stoppe dans notre élan. Sous un arbre, on s’équipe avec nos protections contre la pluie. A l’origine, on avaient décidé de poursuivre au plus près du GR65 en passant par la D232 direction Decazeville. Mais, à l’abri sous un porche avant le pont romain de Conques, au vu de la météo et le cockpit qui affiche un timide 13°C, nous changeons nos plans pour emprunter un itinéraire plus roulant sur la vélo-route de la vallée du Lot qui descend les gorges de la Dourdou. Sur la route D901, nous dépassons le Savoyard à vélo en train d’enlever de manière optimiste sa tenue de pluie… ce n’est pas une bonne idée…cela recommence de plus belle quelques minutes plus tard. Pourquoi est-il encore là bien qu’il soit parti longtemps avant nous ? La pluie nous poursuit jusqu’au Lot où un pont nous fait passer sur l’autre rive pour bifurquer sur la D42 toujours sur le même itinéraire. Le long du Lot, la pluie diminue gentiment. Pour ceux qui penseraient que l’itinéraire est tout plat, rien d’est plus faux.
A Port d’Agrès (et non pas d’Agnès) le soleil est revenu, définitivement cette fois, et sur un parking nous dévorons, affamé par les kilomètres sous la pluie et le froid, notre sandwich. Nos équipements de pluies sèchent étendus sur nos vélos, quand soudain débarque le Savoyard sur sa monture. Il s’arrête et nous raconte s’être fourvoyé d’une dizaine de kilomètres en bas de la descente de Conques, il a pris à gauche à la place de à droite. Il dispose bien d’un téléphone portable en guise de GPS mais à cause de la pluie il était remisé dans sa fourre étanche. C’est exactement dans ce genre de situation qu’un Garmin, étanche et avec son écran toujours allumé. révèle tout son utilité, avis à ceux qui allèguent qu’on peut tout faire sans !
Un petit café au soleil sur la place du village de Livinhac-le-Haut animée par l’arrivée de nombreux pèlerins, nous permet d’arrêter définitivement nos plans pour la nuit. Une recherche rapide révèle qu’il y encore beaucoup de chambres disponibles mais la plupart sont sur Figeac soit encore à 20 kilomètres. C’est bien l’avantage de se déplacer à vélo, la flexibilité est grande, donc ce soir cela sera Figeac. Nous le saurons que plus tard, mais ce double concours de circonstance (pluie et disponibilité de l’hébergement) nous réservera une belle surprise ce soir.
Nous quittons la vallée du Lot car la vélo-route s’arrête brutalement un peu plus loin pour d’obscure raisons donc seuls les Français ont le secret. Nous reprenons donc un cap au plus près du Camino sur la D21 qui monte dans les collines direction Montredon puis emprunte la D2, toutes deux à faible trafic. Un changement de végétation radicale nous frappe, les pâtures de l’Aubrac sont maintenant remplacés par une sorte de forêt vierge pleine de fougères. Et, belle surprise, la découverte d’orchidées continue : ce sera l’orchis à deux feuilles, une dizaine d’orchis pyramidal (rose vifs), l’orchis homme-pendu (le nom provient de la forme de la fleur) et la magnifique ophrys-bécasse, qui n’est pas présente en Suisse ! Cet itinéraire nous faire remonter à 400 m d’altitude et ensuite parcours la jolie campagne vallonée entre le Lot et le Célé. La descente finale sur Figeac est vertigineuse et se fait sur le tracer du GR65 qui nous amène pile devant notre hôtel Au pont d’or.
Une fois arrivés, pas le temps de trainer, une douche rapide et direction la laverie automatique pour laver notre linge. Juste le temps de prendre un apéro sur une terrasse et c’est déjà propre ! Magnifique, quelle efficacité ! Puis, retour dans notre chambre d’hôtel transformée pour l’occasion en séchoir pour nos habits encore humides car on n’a pas osé mettre le programme du séche-linge trop chaud… pour préserver nos habits techniques.
On soupe sur une jolie terrasse, c’est d’ailleurs la première fois que la température le permet et cela nous donne un sentiment de vacances d’été qui commence. Mais, pas le temps de flâner, on avale notre salade de chèvre chaud et départ direction le musée Champollion, car oui ce soir c’est la nuit européenne des musées et il y a plein d’animations dans la ville. Le musée consacré à l’invention des différentes écritures du monde est vraiment bien documenté. Agnès fait le concours du musée qui consiste à trouver les objets insolites placés dans les vitrines, cela demande beaucoup d’attention et de réflexion, on doit s’y reprendre à plusieurs reprises. Finalement, on trouve la phrase clé… ouf ! Mais il n’y a rien à gagner, c’est juste pour occuper les enfants, ou plutôt faire travailler leurs parents 😊. Puis un danseur-jongleur avec du feu animent une petite cours. Quelle magnifique façon de terminer cette étape !
Buen Camino !
Le parcours en video
Hôtel au pont d’or / 130 € /nuit (avec petit-déjeuner)
Note : 5.75 / 6 | Grande chambre bien placée au centre-ville – bon wifi, belle salle de bain, et jolie salle et terrasse pour déjeuner le pied dans l’eau.
Les vélos sont dans la salle de conférence (il y aurait aussi eu un garage)
Souper sur la terrasse au Le Sphinx
Timbre au magasin de l’abbaye