Expédition Ultreia – Étape 57 | Jour 70 – Mardi 02.07.2024

Le Chemin ce n’est pas les pierres mais les Hommes.

Pascal Gaggero

Sardiñeiro (ES)

Fisterra (ES)

étape 57 | jour 70

10.66 km

3 h 36

251 m↑

Description

Après le petit-déjeuner et une jolie petite balade sur la plage les pieds dans l’eau glacée, nous repartons vers midi en direction de Fisterra. Nous ne nous pressons pas car la chambre n’est pas disponible avant le milieu d’après-midi et il n’y a que 10 kilomètres à parcourir. Le Camino suit la côte à flanc de coteau et nous offre quelques beaux points de vue sur les plages et la mer, dont une superbe crique de sable blanc entourée de rochers et perdue dans les pins. Le ciel est bleu azur. Le chemin lui-même est un mélange de chemin forestier et de route. Le chemin est bien fréquenté par les marcheurs qui se rendent au kilomètre zéro. Il nous semble aussi depuis notre départ de Santiago que le touristigrinos, satisfait de son diplôme acquis après seulement 100 km, ne fait pas le voyage jusqu’à Fisterra. Ainsi les collines galiciennes agissent comme un filtre. C’est donc le retour des pèlerins au lourd sac de marche et à la peau tannée par le soleil, ce qui rend plus authentique le camino.

Après avoir longé la grande plage de sable de Fisterra, nous arrivons sur la place du port où nous nous laissons tenter par un menu pèlerin sur une terrasse ensoleillée. Fisterra est un village qui accorde une grande importance au camino dans ses infrastructures. Nous y avons même découvert un très joli magasin de souvenirs locaux, où nous avons acheté deux sacs de plage aux motifs du Camino. Eh oui, on s’équipe pour la suite du voyage !

La fin du parcours de ce jour consiste à gravir 150 mètres sur la route menant au phare. Ainsi,  après une trentaine de minutes d’effort sous un soleil de plomb, nous arrivons à la borne de granite marquant le kilomètre zéro du Camino.

Notre chambre de l’hôtel du phare nous offre une vue à 180 degré par trois fenêtres, deux sur la mer et une sur le phare attenant et encore actif, quel lieu exceptionnel! Et en plus il y a une machine à café Nespresso avec des capsules originales dans la chambre, on se croirait presque à la maison !  Et bien que nous ayons du casser notre tirelire de voyageurs, ce lieu faire partie de endroits d’exception que nous aimons bien à l’image du Niederhorn en Suisse.  Après une petite douche, nous allons explorer les alentours et descendons au travers des énormes blocs de granites qui constituent l’éperon rocheux du cap de Fistera. C’est dans ce paysage de rocaille surdimensionnée que des chèvres en liberté paissent entre ciel et mer. D’ailleurs l’une de elle, une superbe chèvre blanche, est perchée sur éperon rocheux juste au-dessus du ressac. Elle semble fascinée par ce spectacle lancinant et reste là, imperturbable.

La petite dizaine pèlerin présent semble comme stoppée par cet obstacle infranchissable qu’est l’océan. Ici, plus de pont médiéval pour traverser. Ainsi, tous restent un moment sur les rochers à regarder au loin comme pour être sûr de n’avoir pas manquer la prochaine flèche jaune. Mais ils ont beau regarder et même chercher parmi les rochers, pour les plus intrépides, ils ne trouveront rien ! C’est vraiment la fin et le retour à la vie normale. Ou plutôt nous devrions dire qu’ils quittent la vraie vie faite d’aventures et de rencontres pour retourner dans leur train-train quotidien fait d’emails et de power point ? Mais c’est le lot de tous, tôt ou tard nous devrons torquer un menu pèlerin sur une terrasse au coucher du soleil contre un menu de la cantine. Heureusement pour nous deux, cette perspective est encore loin.

En remontant vers l’hôtel, nous tombons sur Josef, le Suisse alémanique, que nous avions rencontré dans la Meseta à Hontanas (voir étape 43 + 44). Nous sommes très surpris de le voir déjà ici ! Nous prenons un verre ensemble et échangeons nos impressions sur le Camino. Après une petite demi-heure, Josef repart à pied direction le village de Fistera où il a son auberge. Peut-être le reverrons-nous sur le camino portugais, qui est notre prochaine destination à tous ?

Pour notre part il est temps d’aller manger. Et notre table est à l’image du lieu : situé dans la tour d’observation de bâtisse, elle offre la possibilité de manger face à l’océan !

Mais pas le temps de trop d’attarder, on s’équipe de pulls car le vent souffle fort et il commence à faire froid. Ainsi équipés, nous nous rendons sur les rochers du cap pour y observer le coucher du soleil. Une petite vingtaine d’autres personnes sont aussi là pour la même raison. Nous nous asseyons sur la rugueuse roche encore délicieusement chaude. D’ailleurs, c’est la tradition pour le pèlerin de terminer son Camino par le coucher de soleil à Fistera. La lumière est magique. Et les dernières lueurs du jour illuminent le ciel de jaune, d’orange et de rose.

Avec la nuit, le vent se renforce, et une fois de retour dans notre chambre, on a l’impression d’être devenu des gardiens de phare en pleine tempête. Ainsi bercés par le sifflement des bourrasques qui balaient la côte, nous nous endormons.

Buen Camino !

Le parcours en video

Hôtel Semaforo / 222 € /nuit (avec pdj) – grande chambre , belle sdb,  bon Wifi

Note : 6/ 6

Les vélos sont attachés dans la cours

Souper : à l’hôtel – impeccable, avec une vue imprenable (demander la table « Sunset »)

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