Quand on ne sait pas quel est le vrai chemin, le bon chemin est forcément le vrai.
Jean Guitton
Tui (ES)
Vila Praia de Âncora (P)
étape 63 | jour 76
41.99 km
6 h 04
300 m↑
Description
Après une excellente nuit dans l’ancienne maison familiale, nous déjeunons tout seul, car les autres clients de l’établissement, vraisemblablement tous des marcheurs, sont déjà partis depuis longtemps. Le ciel est couvert donc aujourd’hui, pas besoin de se presser à cause de la chaleur. Nous prenons notre temps et repartons ainsi vers 11 heures, non sans avoir manqué de saluer et remercier les deux frères pour leur magnifique accueil.
La sortie de la ville se fait sur la fréquentée mais incontournable N-551 jusqu’au pont « Ponte Rodo-Ferroviária de Valença », qui nous fait traverser le fleuve Minho pour nous emmener au Portugal. En effet, ce cours d’eau sert de frontière naturelle entre les deux pays. En franchissant cette démarcation naturelle, nous passons également dans un nouveau fuseau horaire et gagnons par la même occasion une heure, ici pas besoin de se lever tôt il suffit de traverser le pont 😊.
Pour la petite histoire : sur la route du pont, un automobiliste, la fenêtre ouverte, crie quelque chose en portugais, Pascal lui dit en français « c’est quoi ton problème » et lui répond également dans la langue de Molière « c’est pas à toi que je parlais ! ». Oups …. Il faudra se méfier, il y a plein de francophones ici, et nous allons encore découvrir à quel point !
La piste cyclable le long du fleuve, nommée ici « Ecopista » avec son revêtement rouge, fait une bonne impression et nous permet de bien rouler. Et pour une fois, point de montée infernale à l’horizon, on file bien à plat. Le long du parcours se trouvent des petit bars, des parcs, des bases de loisirs et des petits port de plaisance. Cela nous rappelle un peu les parcours cyclables allemands bordés de « Biergarden ». Nous comprenons maintenant l’enthousiasme d’un couple de cyclistes allemands avec qui nous avions brièvement échangé à la Poussada de Padrón et qui nous avait parlé avec engouement de cette partie du trajet. Nous nous arrêtons d’ailleurs à une petite buvette dans un grand parc à Vila Nova de Cerveira pour boire quelque chose et manger une glace, car oui, entretemps le soleil est revenu. Mais heureusement, la température reste très agréable, autour de 25°C.
Sur la suite du chemin, le vent océanique souffle de plus en plus fort, et plus on s’approche de l’atlantique, plus l’odeur iodée si caractéristique de l’air marin devient perceptible. Cela sent gentiment les vacances à la plage 😊 😊.
A la hauteur de Regueiro, un segment du parcours contourne une propriété privée et oblige les cyclistes à emprunter la route N13 qui, heureusement, dispose d’une large bande cyclable sur le côté. L’ecopista reprend après environ 800 mètres pour s’interrompre à nouveau à la sortie de la localité de Seixas. En effet, il faut traverser la rivière Coura et la zone marécageuse à la rencontre de cet affluent latéral avec le fleuve Minho. Nous bénéficions ici encore de la large bande latérale de la route N13, mais malheureusement, sur le pont à proprement parlé, elle disparait. Sur le pont, soit à l’endroit le plus étroit du passage, un automobiliste pressé tente un dépassement sans tenir compte d’une voiture venant en sens inverse ce qui lui vaut d’être salué comme il se doit. Afin de prévenir toute tentative par un autre kamikaze de la route, Pascal reprend les bonnes habitudes de la France et se met au centre de la voie. Mais un taxi surexcité tente quand même un dépassement et nous le saluons à nouveau avec un geste de bienveillance.
Une fois l’obstacle franchi, nous entrons dans le charmant petit village de Caminha et faisons une nouvelle pause à un café. Nous goutons notre première spécialité portugaise, le fameux Pastel de Nata. C’est une sorte de petit gâteau de pâte feuilletée à la crème vanille et cannelle, et cela se révèle excellent comme encas pour les 4 heures.
Nous sortons de la ville en suivant le parcours du Camino, qui passe dans une petite rue parallèle à la N13, que nous traversons ensuite pour reprendre l’ecopista en direction du camping de Orbitur de Caminha. A partir de là commence une superbe piste non-asphaltée dans la pineraie. Il faut toutefois rouler bien concentré car le chemin est encombré de congères de sable qui peuvent rapidement faire chuter le cycliste inattentif. En sortant de la forêt, nous traversons en bord de mer la plage de Moledo au bord de laquelle les maisons, les immeubles de vacances et les résidences secondaires ont poussé comme des champignons!
A la sortie de la localité, on reprend la piste cyclable qui a changé de nom pour devenir l’ « Ecovia Litoral Norte » , qui est également très bien aménagée avec cette fois un revêtement de couleur jaune. Elle nous fait parcourir tout le littoral en nous offrant de magnifiques points de vue sur l’océan. Le vent marin souffle toujours aussi fort et la mer est par conséquence très agitée. Et donc, bien que le soleil invite à la baignade, personne ne s’y risque à cause des forts courants. Les touristes préfèrent le bain de soleil entre les rochers afin de de se protéger du vent.
C’est dans ce décors océanique que nous arrivons à Vila Praia de Âncora, où nous avons repéré un hôtel mais pas encore réservé. Agnès tente sa chance à la réception et, après avoir un peu négocié pour avoir la chambre vue sur internet, ressort victorieuse de sa chasse à la chambre. Cette dernière n’est certes pas la meilleure de l’établissement, mais elle a le mérite d’être la moins chère, et pour une nuit cela ne joue aucun rôle. Et cerise sur le gâteau : il y a une machine à café Nespresso et des capsules de la marque à disposition 😊 On se sent déjà à la maison !
En ressortant en quête d’un restaurant, le temps s’est couvert, et les derniers vacanciers sur la plage finissent de ranger leur affaires pour retourner à leur hébergement. Au restaurant, la carte est en portugais, anglais et français ! D’ailleurs, une petite dizaine d’autres clients sont également francophones. Visiblement, les hommes du groupe parlent portugais, il s’agit probablement d’émigrés de retour au pays pour les vacances.
Pour la petite anecdote, il y a M6 à la télévision et, chose étonnante, avec la publicité à destination de la Suisse par exemple pour les offres des CFF. Ainsi, on se sent comme à la maison, avec des prix en franc suisse et de la pub pour les deux grands distributeurs oranges. Mais la question est de savoir pourquoi ? Si tu le sais, cher lecteur, fais-nous en part en commentaire ca on recherche toujours la réponse.
Après avoir très bien mangé, on retourne à notre hôtel sous une fine pluie. Il devrait d’ailleurs pleuvoir toute la nuit.
Buen Camino !
Le parcours en video
Hôtel Blue Ancora / 95 € /nuit (avec pdj) – chambre moderne et propre, bruit de la ventilation à l’extérieur, bel accueil, bon WiFi, on apprécie le déjeuner, machine à café Nespresso en chambre
Note : 5.5/ 6 (un peu cher pour la prestation)
Les vélos sont dans le grand garage l’hôtel
Souper : Restaurante Pizzaria Porta 18 – menu en français et très bonne cuisine
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