J’adore le brouillard. Il vous cache du monde, et inversement. Vous sentez que tout a changé, que l’on ne peut plus se fier aux apparences.
Eugene O'Neill
Markina-Xemein (ES)
Itziar (ES)
étape 85 | jour 129
26.94 km
3 h 56
451 m↑
Description
Durant la nuit, plusieurs l’orages ont éclaté et des éclairs ont illuminé la chambre. Toute cette humidité fait que ce matin, le brouillard a envahi la vallée cachant les sommets environnants. En allant au petit-déjeuner, la pluie commence à tomber et nous entendons le tonner gronder au loin. Nous mangeons avec les deux Français de la veille qui ont de l’avance sur nous : au menu baguette et croissant grillés avec confiture et beurre, le tout accompagné de café au lait. C’est excellent ! Medor, le chien de la maison, tente de venir se coucher au chaud sous la table vers nous. Le patron le réexpédie dehors illico. Pascal transpire à grosse gouttes, c’est mauvais signe. En effet, de retour dans la chambre, le thermomètre indique de la fièvre, mince. Cette fois, nous n’avons pas l’option de rester car nous avons déjà réservé l’étape suivante, alors il faudra de nouveau faire « qui roule guérit ».
Les autres pèlerins sont déjà partis, camouflés sous leur pélerine, pour rejoindre l’étape suivante. Nous, par chance, nous n’avons qu’une petite trentaine de kilomètres à faire, cela ne devrait être l’affaire de trois heures de route… donc on a le temps. Nous devons quitter notre chambre à 11 heures, donc nous préparons tranquillement nos bagages en espérant que la pluie s’arrête avant notre départ. Après avoir terminé nos dernières tâches, remballés nos affaires, nous allons retrouver nos vélos, harnachons nos montures et attendons une accalmie sous le porche de l’entrée. Nous avons les yeux fixés sur les gouttes qui tombent, il semble que cela se calme, puis l’averse reprend de plus belle. Vers 11 heures 30, nous décidons de nous lancer malgré la pluie car d’après les prévisions, cela va durer encore jusqu’en milieu d’après-midi. Etant donnant les conditions, nous décidons d’emprunter la route de la côte car c’est la parcours le plus court et qui offre le moins de dénivelé. En fait, pour cette partie du Chemin, il n’y a pas vraiment de bonne solutions pour les cyclistes, il faut soit gravir des sommets ou alors rouler dans la circulation.
Nous nous lançons donc sur la BI-633, la route est sinueuse mais roulante, de plus les automobilistes font bien attention à notre présence. A Ondarroa nous arrivons au bord de la mer. La petite ville est assez jolie avec son port intérieur et ses ponts. Un « bicigrino » électrique autrichien, d’origine slovaque, habillé en jaune fluo de la tête aux pieds, échange quelques mots en allemand avec nous, ce qui semble lui faire bien plaisir. Nous repartons ensuite en empruntant la GI-638, soit la route côtière, qui offre quelques beaux points de vue sur le bord de mer. Depuis le village suivant, Mutriku, belle surprise, nous avons droit à une belle piste cyclable protégée de la circulation par de gros bloc en béton, et ce jusqu’à Deba.
A Deba, nous en profitons pour nous arrêter sur une terrasse du centre-ville, car entre-temps. la pluie a fini par cesser. D’autres pèlerins se ravitaillent aussi à cet endroit. Sur cette étape, c’est la première fois que nous voyons autant de « bicigrinos », dans le même style que nous, une dizaine au total. Le « camino del norte » serait-il un parcours bien adapté aux cyclistes ? Il est encore trop tôt pour se prononcer…
La plage de Deba nous rappelle les plages rencontrées précédemment en Galice avec son étendue de sable coincée entre deux falaises, mais présentée ici dans une ambiance automnale. Bien que la mer soit calme, un surf shop nous indique qu’il doit certainement avoir des vagues intéressantes dans le coin. En tout cas, tous les parasols et chaises longues de la plage sont pliés et seuls quelques courageux se baignent, probablement des touristes. Ça sent la fin de saison. Pour quitter la localité balnéaire, nous décidons d’emprunter la N-634 car le chemin des pèlerins monte perpendiculaire aux courbes de niveau. Sur le premier kilomètre, la route dispose d’un joli trottoir séparé de la route, qui permet aux piétons de se déplacer d’une plage à l’autre. Ensuite, malheureusement, il n’a a plus d’aménagements et nous devons rouler sur la route, qui est quand même très fréquentée.
Vers 15 heures 30, nous sommes bien accueillis à notre hébergement du jour avec vue sur la mer au loin. Malheureusement, Pascal a toujours de la fièvre et opte pour une siesta tandis que Agnès se lance dans l’exploration du village au menu : belles maisons à l’architecture basque, belle vue sur la région depuis le « mirador », le tout sous le soleil !
Le soir, nous soupons au restaurant de l’hòtel. Nous y dégustons la meilleure entrecôte depuis notre départ de Suisse, qui est comparable à celle de la boucherie de Täuffelen y compris du point de vue du prix !
Buen Camino !
Le parcours en video
Hotel Kanala (https://www.hotelkanala.com/ )/ 91 € /nuit (avec pdj) – grande chambre rénovée, grand balcon, bon accueil, pas de climatisation, bonne literie, bon Wifi, grande salle de bain, pas de séche-cheveux
Note : 6 / 6
Les vélos sont sous un avant-toit vers les cuisines vers la réserve d’alcool
Souper : Souper au restaurant de l’hôtel-> excellent filet de boeuf et prix pratiquement suisse
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