Aire-Sur-l'Adour (F)
Fichous (F)
étape 31 | jour 36
42.1 km
6 h 13
692 m↑
Description
Le matin, excellente surprise : on retrouve notre panier de linge lavé par la gérante de A à Z, c’est un super service vraiment pratique ! Elles se sont occupées de tout pendant que nous étions à la piscine hier après-midi, c’est vraiment magnifique !
Au déjeuner, on échange avec le gérant de l’établissement (le mari de de la gérante qui nous a magnifiquement accueillis hier). Sur le ton de la plaisanterie, sa conclusion en substance : « La France est un beau pays… dommage qu’il soit peuplé par les Français …et c’est pire depuis le covid » 😊. Après avoir encore bien profité de se reposer le matin, on part vers 10h45. Dans les hébergements dans lesquels on se sent bien, on a souvent plus de peine à partir et à reprendre la route vers une destination encore inconnue.
La partie dans la plaine de l’Adour est très roulante pour nous en vélo et devient un calvaire pour le marcheur. Il fait chaud et le Chemin fait de grandes lignes droites parmi les énormes parcelles agricoles dont la plupart sont équipées de système d’arrosage à grand bras mécanique de plusieurs centaines de mètres. D’ailleurs, nous faisons un bout de chemin rectiligne avec un pèlerin portant un lourd sac à dos et un bourdon surmonté d’une plume. En roulant au ralenti, nous échangeons sur le chemin et notre passion commune des voyages en itinérance. Sa conclusion est que réserver chaque étape des mois en avance en faisant seulement deux semaines chaque année et, facteur aggravant, faire porter sa valise de gite en gite, ne permet pas d’entrer dans l’esprit du Chemin. Au bout d’un moment, il nous faut malheureusement quitter cet échange, car nos montures avides de bitume commencent à s’impatienter, ainsi on se quitte sur un « bon chemin » et un vague espoir de se revoir le lendemain. On appuie sur les pédales et hop, le pèlerin n’est bientôt plus qu’une minuscule silhouette derrière nous au milieu des futurs champs de maïs qui commencent à peine à pousser. En effet, les paysans ont dû retarder les semences de plusieurs semaines pour éviter que les graines pourrissent dans le sol gorgé d’eau par les abondantes pluies des semaines précédentes.
A Miramont, où nous arrivons vers 13h, on mange notre sandwich sur les tables de pique-nique en face du gite des pèlerins. En mangeons, nous voyons les premiers pèlerins arriver à leur destination pour cette nuit, c’est vraiment tôt ! Un pèlerin allemand coiffé d’un chapeau de paille et d’un léger sac à dos passe sur le Chemin et s’adresse directement à nous dans la langue de Goethe. On apprend que c’est son premier jour sur le Camino, il n’avait pas encore bien réalisé qu’il était arrivé en France 😊.
On reprend finalement la route qui cette fois redevient vallonnée. On fait une entorse au parcours officiel pour passer par le D440 puis en bifurquer en direction de l’église Saint-Jacques de Sensacq pour finalement reprendre le tracer du GR65 à Pimbo.
La minuscule bourgade de Louvigny le Chemin est peu carrossable et nous restons sur le bitume. Après encore deux côtes bien pentues, où on doit même pousser nos montures, on arrive dans le petit village de Fichous-Riumayou. Il est 16h30, c’est l’heure de faire le point sur la future destination du jour. On trouve donc un coin à l’ombre près du terrain de basket pour faire nos recherches au calme. Agnès trouve dans le même village une maison d’hôte, elle appelle, il y a de la place. Deux minutes de vélo plus tard, nous y sommes. Affaire conclue !
Nous sommes accueillis par nos hôtes du jour, Miriam et Andrés, et leur deux bergers australiens de deux ans, tacos et tequila, qui s’empressent de venir se faire caresser. Et, surprise, le couple connait très bien la Suisse où ils ont vécu et travaillé. D’ailleurs, lui est même Franco-suisse ! Il connait Bienne, Concise, Vallorbe,… Après un tour du monde, et après avoir vécu et voyagé en camping-car pendant deux ans pendant la période Covid, ils font l’expérience d’un gite pour pèlerin sur le Chemin. Ils en reviennent enchantés ! C’est là qu’ils ont l’idée d’en ouvrir un pour accueillir pèlerins et randonneurs. Après une année de travaux, ils ouvrent en 2023 le gite dans lequel nous sommes.
Le soir, nous avons droit à un diner communautaire avec les autres pèlerins et, luxe ultime, une grande salade en entrée sans fromage ni viande dessus, juste des crudités ! Eh oui, sur le chemin les légumes et la salade font souvent défaut au menu. A table, nous avons une Américaine de Washington DC, deux frères du sud de la France (région de Orgon) dont un vit aux Etats-Unis à Sacramento et qui vient spécialement en France chaque année pour faire un segment du Camino avec son frère, et finalement un couple de retraités de la région de Pau qui sont pour quelques jours sur le Chemin. Ces derniers nous surprennent car ils connaissent le Restaurant « le Perroquet Vert » à Bienne, où le fils d’un ami y travaille. Ils aimeraient bien y aller un jour. Comme le monde est petit, nous n’aurions jamais imaginé parler de ce restaurant ici, perdu en plein milieu de la campagne française !
Buen Camino !
Le parcours en video
Chambres d’hôtes – à mi-chemin / 100 € /nuit (demi-pension)
Note : ❤️ 6+ / 6
Les vélos sont dans le garage
Accueil magnifique, on prend soin des voyageurs, service impeccable, chambre très propre et adaptée aux besoins des voyageurs, on est pas mis dehors après le déjeuner, vraiment parfait en tout point !
Déjeuner avec confiture maison
Souper communautaire avec cuisine maison
Timbre au gîte