Voir le monde de ses yeux est mille fois mieux que n’importe quel rêve.
Ray Bradbury
Logroño (ES)
Santo Domingo de la Calzada (ES)
étape 40 | jour 49
51.45 km
6 h 56
917 m↑
Description
Après avoir profité comme il se doit du super buffet de l’hôtel 4 étoiles, nous sommes prêts à enfourcher nos vélos vers 10 heures. On a même droit au service gourde de la part du responsable du buffet 😊. Au niveau météo, c’est un peu prêt identique à l’étape précédente, il fait un petit 18°C et avec le brise, on supporte facilement un coupe-vent. Le centre-ville historique est rempli de monde avec des stands de toutes sortes et même la télévision locale, car c’est le jour de la fête du Saint Patron de la ville de Logroño, San Barnabas.
La sortie de la ville se fait sur de larges pistes cyclables et sur des voies vertes au travers de divers parcs et promenades, merci à la municipalité pour ces excellents aménagements ! Et comme ce mardi est férié dans la région à cause de la fête de San Barnabas, il y a beaucoup de promeneurs et joggeurs, en plus des pèlerins, sur le début du parcours à la sortie de la ville où le Chemin se confond avec la voie de promenade qui mène au parc de la Grajera. Après une courte montée à travers les vignes, on peut observer l’icônique « taureau noir » qui accueille les automobilistes en route vers Logroño sur l’autoroute à la manière du fameux signe « hollywood ».
Le chemin est de manière générale large et de bonne qualité ce qui est parfait pour nous ,les bicigrinos. Alors que nous fonçons tête baissée dans les lignes droites, on a une petite pensée pour les marcheurs : les deux lignes droites le long de l’autoroute A12 doivent être particulièrement éprouvantes et doivent certainement déclencher chez certains un profond questionnement sur le pourquoi du comment on en vient à suivre un parcours fléché de jaune sur près de 800 km. Sont-ils heureux d’être là ?
La majorité du parcours de cette étape se fait dans les vignes, ce qui nous donne un aperçu impressionnant de l’imposant vignoble de la Rioja. Nous croisons ou plus précisément dépassons une petite centaines de marcheurs. Nous observons que ceux-ci ne sont pas répartis uniformément sur la route, mais qu’ils forment de petits pelotons, et qu’une personne est rarement seule. Nous nous demandons si ces groupes reflètent les différents lieux de départ ou représentent des regroupements entre des gens qui marchent ensemble ? Il semblerait que cela soit un peu des deux, d’après les retours de quelques marcheurs : tous quittent les albergues plus ou moins au même moment, et se déplacent dans le même sens, donc des connaissances se font au fil de la route…
Un parcours d’arts d’un kilomètre est tracé depuis le chemin pour, probablement, motiver les marcheurs à faire un petit détour par le village de Ventosa. L’idée est excellente, même si l’art nouveau laisse parfois songeur. On s’arrête au petit restaurant « Buen Camino » pour manger un morceau sur la terrasse ensoleillée. Une dizaine d’autres pèlerins ont la même idée, il faut dire que l’établissement est idéalement situé.
En repartant pour monter à l’Alto de San Antón, le Camino emprunte une ancienne voie romaine, mais malheureusement aujourd’hui, l’antique chemin est raviné et les grosses pierres apparentes nous obligent à pousser nos montures. Une fois l’obstacle franchi, on descend sur Nájera, où nous franchissons le pont au-dessus de la Najerilla avec une vue imprenable sur les imposantes falaises de pierre rouge. Puis on remonte direction Azofra par un très joli chemin entre les rochers de pierre rouge et les vignes. Le soleil revient et, tout comme hier, la température remonte, nous permettant d’enlever nos coupe-vents.
Ensuite, le Chemin parcourt les petites collines de la région jusqu’à entamer la descente finale sur Santo Domingo de la Calzada qui se termine par un impressionnant tobogan revêtus de d’immenses plaques de béton.
Comme d’habitude, on n’a pas de réservation. On essaie donc le premier hôtel sur le Camino le long de la rue principale. L’établissement à l’air neuf (encore !) et on est accueilli comme des rois par le sympathique et dynamique gérant qui parle même un peu le français. Nous en apprendrons plus sur lui le lendemain matin.
Bien que très fatigués par l’étape du jour, nous décidons tout de même de nous motiver pour aller visiter les attractions de la ville. Ainsi, nous montons sur le clocher avec une vue imprenable sur la cité et, chose intéressante, l’endroit fait aussi office de musée des horloges de clocher dont une fonctionne encore dans la tour. Nous allons aussi visiter l’attraction la plus incontournable de la ville, soit le poulailler dans la cathédrale avec deux poules vivantes ! Ce dernier fait référence à une légende local « le miracle du pendu dépendu ». Des références à la figure du coq sont également bien présentes dans la décoration de l’église 😊, ça a le mérite d’être original et cela éclipserait presque l’impressionnant et riche retable.
Après ces visites, nous allons manger un menu pèlerin juste à côté au Restaurant Piedra où une petite dizaine d’autres randonneurs sont déjà en train de s’y sustenter. On s’habitue gentiment à trouver des menus du jour ou menu pèlerin qui coutent entre 12€ et 20€ et qui souvent comprennent les boissons, dont le vin. La qualité et l’offre varie bien sûr d’un établissement à l’autre, mais tous sont composés de plats simples, nourrissants et parfois inspirés de la cuisine locale. Ainsi, en entrée on trouve au choix des plats de salades, des légumes ou même des spaghetti. Puis, en plat principal toujours au choix, on aura souvent de la viande, du poisson ou des œufs, le tout accompagné des incontournables « patatas fritas ». Au dessert, on dégustera souvent de la glace, de la crème brûlée, de la crème au chocolat, du tiramisu, du riz au lait ou simplement un café. Ce type de repas est spécifique à l’Espagne et est pratiquement absent du GR65. Sur ces considérations c’est sans demander notre reste que nous allons nous coucher.
Buen Camino !
Le parcours en video
Hôtel Atuvera / 82 € /nuit (avec pdj) – bon Wifi, grande chambre, climatisation, petit-déjeuner sur mesure, bien placé, propriétaire arrangeant prêt à aider et aux petits soins pour ses clients
Note : 6 / 6
Les vélos sont en sécurité dans l’arrière court
Souper : Restaurante Bar Piedra copieux et bon menu pèlerin
Timbre à l’hôtel et au restaurant du midi