Je ne vais nulle part, je suis seulement en chemin.
Hermann Hesse
Viana do Castelo (P)
Apúlia (P)
étape 65 | jour 79
41.57 km
5 h 47
202 m↑
Description
Encore sous les draps, le bruit caractéristique des voitures passant sur une route mouillée nous renseigne, sans même sortir de notre lit, indubitablement sur la nature de la météo de ce matin. En approchant de la fenêtre, la rambarde détrampée nous fait craindre le pire, et en jetant un coup d’œil en direction du port cela se confirme, la bruine marine a repris de plus belle! Il est même devenu difficile de distinguer le Gil Eannes amarré dans le port. Mince, que faut-il faire, rester un jour de plus ou continuer? D’après les prévisions météo, à partir de 11 heures, les chances de pluie diminuent fortement le long de la côte entre ici et Porto.
La décision est donc prise d’attendre, et comme la chambre ne doit être libérée qu’à partir de midi, cela nous laisse du temps pour surveiller l’évolution de la situation. Nous prenons alors notre temps au généreux buffet du petit-déjeuner et rattrapons un peu notre retard dans la rédaction du présent blog. Et justement, alors que nous sommes en pleine rédaction, le soleil et le ciel bleu apparaissent. Parfait, nous allons pouvoir repartir !
La sortie de la ville se fait en empruntant le Ponte Eiffel, où il faut s’imposer en roulant au milieu de la voie, mais cette fois-ci, les automobilistes sont très compréhensifs. Une fois de l’autre côté de la rivière Lima, nous décidons de ne pas suivre directement le tracé du chemin qui emprunte en grande partie la grande route N13-3, mais d’aller explorer la suite de l’Ecovia, même si cette dernière n’est certainement pas encore complètement terminée. La confirmation est donnée par un panneau datant de 2020, donc en théorie, cela leur a laissé pleinement de temps pour terminer, mais là nous étions trop optimiste. En attendant, les premières passerelles en bois nous font passer au plus près des dunes de sable et des plages, c’est magnifique! L’eau qui s’évapore du sable au soleil crée une légère brume au-dessus de la plage, ce qui rajoute une touche mystérieuse à ce splendide tableau.
Malheureusement, à la hauteur de la Praia do Rodanho, la piste s’interrompt brusquement et il n’y a plus aucune alternative visible. Nous rejoignons ainsi la fameuse N13-3 qui, fort heureusement, est équipée d’une large bande d’arrêt d’urgence permettant aux cyclistes de rouler en toute sécurité.
Ensuite, nous descendons sur le petit village d’Amorosa avec l’intention de rejoindre le tracé pour vélo montain bike (MTB Caminho Português Da Costa) vu sur la carte. Mais, nous n’en trouvons pas le début et devons ainsi faire notre propre chemin entre les villa de luxe, les maisons secondaires et les chantiers de construction. En passant sur les routes pavées dans les petits villages comme Castelo do Neiva ou Pedra Alta, nous remarquons beaucoup de panneaux « à vendre ». Ainsi les maisons qui ne sont pas encore transformée en résidence de vacances le seront certainement dans les années à venir.
Depuis Petra Alta justement, on retrouve un bout d’Ecovia aménagé mais qui s’arrête brusquement à nouveau à la hauteur de Guilheta juste après le passage d’une passerelle dédiée sur un petit étang où des écoliers s’exercent à faire du canoé.
Nous suivons ensuite le chemin VTT marqué en vert sur la carte du GPS et nommé Caminho das Danuas. La piste digne du Paris-Dakar nous fait parcourir tout le littoral, en s’approchant parfois de la mer et, par moments, en faisant un petit détour dans les champs cultivés juste derrière la dernière dune de sable.
A la hauteur de la Praia de Rio de Moinhos, on retrouve enfin l’Ecovia qui nous emmène rapidement jusqu’à Esposende, où nous mangeons une salade dans l’un des nombreux restaurants de l’avenue qui longe l’estuaire. Cette arrêt est aussi l’occasion de faire le point sur l’étape du jour. Après réflexion et étude des hébergements disponibles, nous décisions de poursuivre encore une petite dizaine de kilomètres jusqu’à Apúlia, où nous avons repéré une Guest House qui a l’air bien, mais impossible de savoir s’ils ont la possibilité de parquer nos vélos. Il faut donc aller voir sur place.
Nous sortons de l’agglomération en empruntant la piste cyclable encore en construction et traversons ensuite la rivière Cávado par le Ponte de Fão, en rénovation, donc une voie est fermée. La circulation alternée gérée par des feux tricolores ne tient pas compte du temps de parcours à vélo et, sur les derniers 200 mètres, on zigzague entre les voitures venant en contre-sens qui, heureusement, sont très compréhensives.
La suite du parcours se fait sur une piste cyclable au revêtement jaune en voie partagée avec les piétons sur le trottoir. Comme le revêtement est de bonne qualité et qu’il n’y a pratiquement aucune montée, nous arrivons rapidement à Apúlia. Une fois devant la Guesthouse repérée sur internet, la gérante, qui est justement en train d’accompagner un couple de touristes à leur chambre, nous informe que ces derniers ont justement réservé la dernière chambre de disponible. Pas de chance sur ce coup-là… nous passons donc à la Guesthous suivante.
Là, pas de réception, il faut appeler. Après cinq minutes d’attente, le responsable, qui a l’air de juste émerger de la siesta (note : il est 17h !), débarque et nous recevons notre chambre avec même un meilleures prix que sur Booking, c’est parfait. La chambre est moderne et dispose d’une grande baie vitrée murale donnant sur les jardins des maisons du village. On ne peut ouvrir la baie que sur 10 centimètres, heureusement il y a la climatisation !
Pour souper, nous choisissons un restaurant spécialisé dans les Burgers et ne sommes pas déçu, il s’agit des meilleurs burgers que nous ayons mangé jusqu’ici. Même si le service n’est pas des plus rapides, cela valait vraiment la peine d’attendre. De plus, la jeune serveuse est très sympathique et se donne beaucoup de peine pour servir les clients dans la salle de restaurant à taille humaine et décorée de façon très moderne, un peu à la façon d’un salon du fameux fournisseur de meuble suédois jaune et bleu.
En sortant du restaurant, toute la petite ville est plongée dans brume marine au parfum iodée, ce qui donne aux rues une ambiance fantomatique tout à fait particulière.
Buen Camino !
Le parcours en video
Cantinho d’Avó / 85 € /nuit (avec pdj) – chambre moderne, grande baie vitrée fermée, climatisation, literie de très bonne qualité, ventilation à la sdb très efficace, bon WiFi, bon buffet de petit déj
Note : 5.75/ 6
Les vélos sont au local à vélos de l’hôtel-restaurant
Souper : Lanchonete Portuguesa – superbes burger même si le service et la préparation des plats sont un peu lents, certainement le prix de la qualité.
–