Mobilité et stabilité ne sont pas antinomiques : un cycliste n’est stable sur sa bicyclette qu’en avançant.
Jacques Chirac
Figueira da Foz (P)
Pedrogão (P)
étape 71 | jour 90
66.9 km
7 h 04
418 m↑
Description
Après le petit-déjeuner, Pascal va payer les nuitées à la réception, mais aie aie aie…sa carte de crédit ne veut plus travailler, elle est fatiguée ☹. Après quelques essais, il semble que le problème apparaisse quand il est nécessaire de payer en mettant la carte dans l’appareil pour des montants supérieurs à 80€. Il s’agit d’un bug un peu bizarre car en mode sans contact, cela fonctionne toujours. Dans tous les cas, la carte d’Agnès marche encore, alors on verra la suite à l’hôtel suivant si l’erreur persiste ou non.
Vers 10 heures, nous sommes prêts à partir, soit une heure plus tard que ce que nous avions initialement prévue, mais bon, on s’est bien reposé et on a bien profité du buffet du petit-déjeuner, ça compte aussi. Lors de la planification de l’étape le jour précédent, nous avions prévu de partir plus tôt car l’étape du jour est assez longue, soit plus de 60 km, il n’y a pas d’hébergement intermédiaire sur ce tronçon. La distance n’est pas un problème en soit, mais la journée risque potentiellement d’être assez chaude, alors on verra si on va payer notre grasse matinée à grosse gouttes ou pas. D’ailleurs, pour ne rien arranger, le parcours fait faire un immense détour de 30 km à l’intérieur des terre pour franchir la rivière. Il y bien deux impressionnants viaduc plus proches, dont un juste à la sortie de la ville, mais les deux ouvrages d’art sont uniquement destinés aux voitures, c’est bien dommage.
Nous quittons la ville en longeant la rivière Mondego par une piste cyclable en voie propre, puis à Vila Verde, nous devons emprunter la route car la suite de la piste cyclable est encore en construction. Après quelques centaines de mètres, le tracé oblique à nouveau pour passer sur les rails de chemin de fer et suit une petite route de campagne sans circulation le long de la digue qui borde la rivière.
Le paysage nous rappelle instantanément notre passage dans la plaine du Pô il y a deux ans, et pour cause, ici aussi ils cultivent du riz. La plante se reconnait aisément à son vert intense si particulier qu’il semble artificiel. Au milieux des champs de riz, nous pouvons apercevoir des cigognes qui semblent à la recherche de proies dans les cultures (crustacés, insectes, etc). N’oublions pas que le Portugal est le quatrième pays producteur européen de riz, après l’Italie, l’Espagne et la Grèce (sources).
Après le passage sous le pont du chemin de fer à la hauteur de Lares, le revêtement, qui jusqu’à présent était bien lisse, se dégrade et laisse place à une route pleine de profondes ornières. Nous devons donc habilement zigzaguer pour les éviter, ce qui ralentit notre allure mais nous amuse beaucoup. Enfin, après 17 kilomètres, vers le petit village de Ereira, nous atteignons le pont tant convoité.
Il s’agit maintenant de redescendre la rivière sur la rive opposée dans l’autre sens. Il commence à faire vraiment chaud, heureusement la route blanche, toujours d’aussi mauvaise qualité, est bordée de temps à autre d’un arbre solitaire offrant un peu d’ombre bienvenue pour une petite pause.
Peu après être repassé sous le pont du chemin de fer vers Lares, à la hauteur d’une station de gestion de l’eau, le tracé de l’Eurovelo oblique à angle droit direction le petit village de Alqueidão. Et là, surprise, à peine les limites du village atteint, et alors que jusqu’à présent nous n’avions vu aucun balisage, on retrouve le fameux marquage avec deux ligne vertes de chaque côté de la chaussée et un symbole vélo, c’est une bonne nouvelle. Au village, le café est fermé mais il y a deux( !) mini supermarchés ouverts. Nous nous y précipitons pour acheter une boisson bien fraiche pour une petit pause à l’ombre des bâtiments. Le couple de personnes âgés gérant le supermarché parle allemand car ils ont travaillé durant quinze ans à Hambourg en Allemagne dans une fabrique de gommes avant de revenir il y plus de vingt ans au Portugal. En fait, quand les gens nous voient avec nos sacoches et nos vélos, ils essayent souvent de nous sortir un mot en allemand. Il semble donc que par ici, seuls les Allemands voyagent à vélo ? A moins que cela ne soit un cliché ?
En repartant peu avant le village de Calvete, en s’arrêtant observer des oiseaux blancs dans un champs de riz, nous découvrons avec surprise en zoomant sur une photo qu’il s’agit bien d’une spatule blanche, un oiseau lié aux zones humides peu profondes rarement observable en Suisse. C’est une très belle observation! Juste après, nous attaquons un terrain parsemé de petites collines pas très hautes, mais qui nous ralentissent considérablement, de plus la chaleur devient toujours plus forte. Privé de vent relatif, soit « la climatisation du cycliste », cela devient étouffant. D’ailleurs nous traversons des petits villages de campagne, où il n’y a, à cette heure-là de la journée, plus personnes à l’extérieur. Tous se sont réfugiés chez eux, on se croirait dans un film post apocalyptique. Le pic de chaleur sur le thermomètre du guidon (en plein soleil), avec 47°C, est atteint dans la montée peu après le monastère de « santa Maria de Seiça ». En plus, il nous faut zigzaguer dans une forte pente pour grimper. Il devient de plus en plus évidement que, nous aussi, il nous faut fuir et nous abriter quelque part en attendant que les températures baissent. De plus, pour ne rien arranger, les réserves d’eau passent dangereusement en dessous des 50 %, donc il faudra en plus trouver un ravitaillement.
A Cipreste, vers 13h30, et telle une oasis derrière une dune, nous tombons par hasard sur un café en retrait de la route dans une petite cour et disposant d’une terrasse bien ombragée. Nous décidons spontanément de nous y arrêter pour laisser passer la période la plus chaude de la journée. La pasteleria Arco Iris, c’est son nom, est bien tenue et nous commandons des succulente pâtisseries, des glaces et des boissons bien fraiches. On doit avoir doublé le chiffre d’affaire habituel de l’établissement 😊. D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls à venir nous y abriter, ainsi quelques minutes après notre arrivée, des ouvriers y viennent également, puis tout au long de notre arrêt défilent également les habitants du quartier pour boire un café à 80 cts ou une bière.
Vers 15 heures, une fois le pic de chaleur passé, nous repartons. Bon, tout est relatif car à l’ombre, il fait encore 37°C. Après une vingtaine de minutes de route, nous nous arrêtons à la station-service » Galp « vers Carriço, repérée sur Googlemap lors de notre arrêt afin de nettoyer nos vélos qui sont toujours plein de boue et de sable dus à l’étape de notre arrivée à Porto (voir étape 66).
C’est donc sur de rutilantes machines que nous poursuivons notre route. Malheureusement, le marquage bien pratique à l’aide de la ligne verte s’arrête et est remplacé par de petits panneaux « eurovelo » par très visibles. Puis, dès le giratoire qui mène à la plage de Osso da Baleia, nous bénéficions d’une piste cyclable en site propre et séparée de la circulation par un mur en béton préfabriqué. De plus, le vent dans le dos nous pousse et nous avançons à bonne allure dans ce paysage semi-désertique de dunes géantes. Les arbres calcinés tels des poteaux de ligne téléphonique sont le signe que la région a subi des incendies de forêt les années précédentes.
Nous arrivons rapidement à Pedrogão. Au moment du check-in, rebelotte, la carte de crédit de Pascal ne passe toujours pas. Heureusement, on peut toujours payer en utilisant la montre 😊 et « garmin pay », pourtant reliés à la même carte. Une fois en chambre, Pascal appelle Postfinance pour savoir si il y a un problème et l’opérateur voit effectivement une erreur, mais ne la comprend pas et doit faire un ticket pour le service technique, ils nous tiendront au courant ces prochains jours. On verra.
Le soir, nous allons manger au restaurant le plus proche de l’hôtel, par flemmardise et c’est un belle découverte : ils y servent de grands steak grillés avec œuf au plat, frites et salade, soit tout ce qu’il faut pour recharger les batteries !
Après le souper et en guise de dessert, nous savourons un superbe coucher de soleil sur l’océan.
Mardi 23 Juillet – jour de repos à Pedrogão
Ce matin, pas très motivé à reprendre la route par une journée qui s’annonce très chaude comme la précédente, nous tentons notre chance en descendant au déjeuner en demandant spontanément à la réception si nous pouvons rester une nuit plus. Et là, grande surprise, malgré qu’en ligne toutes les chambres soient prises, la réceptionniste nous répond que oui ! Parfait, ce sera donc repos et plage au menu de la journée. Nous profitons alors tranquillement de l’excellent buffet du petit-déjeuner sur la terrasse où il fait encore bien frais ! Nous mettons également à profit ce temps pour planifier et réserver deux nuits à Nazaré, l’idée étant de laisser passer la vague de chaleur et de profiter, ensuite, de journées plus couvertes et fraiches pour avancer jusqu’à Lisbonne. En tout cas c’est le plan.
Nous allons ensuite chercher de l’eau vendeu en bidon de 5 litres au petit marché du coin. Ce dernier est un délicieux bazar où on y trouve de tout, et même des anciennes cassettes audio !
Ensuite, nous faisons un pause studieuse sur la terrasse de l’hôtel que nous consacrons à la rédaction du blog et à trier nos photos, le tout accompagné d’un jus d’oranges fraichement pressé servi avec un grand glaçon. A l’ombre sur la terrasse, assis à travaille sur l’ordinateur, il y fait presque frais, quel comble !
Quand nous remontons la chambre à été faite et nous nous préparons pour aller à la plage. Nous nous décidons pour aller explorer le bord de mer en direction du sud que nous voyons depuis notre balcon et qui nous titille depuis une moment. C’est aussi la partie la plus sauvage, et nous ne sommes pas déçus, une fois passé le bar de plage et la digues formée de grosse pierre, il n’y a plus que des dunes et une plage de sable blond aussi loin que le regard porte. Bien sûr les plagistes sont au rendez-vous mais c’est la zone est tellement étendue qu’il suffit de s’éloigner un peu de la zone la plus proche du parking et l’on dispose de tout l’espace que l’on désire, quel bonheur !
Par contre ce jour là trop de grosse vagues, impossible de se baigner, il faut se contenter des jouer dans les rouleaux qui déferlent sur la rives. Un intrépide se fait d’ailleurs rapidement remettre à l’ordre par le sauveteur qui veille au grain. Au fur et à mesure que l’après-midi avance la marée montée et les plus grosses vagues arrivent presque jusqu’à nos linges, c’est le moment de repartir.
Sur le chemin du retour, on s’arrête au bar de plage Esplanada Praia Nova pour éviter la « déshydration » 😊 et profiter de la vue à l’ombre. Quelle belle façon de terminer une journée de repos !
Buen Camino !
Le parcours en video
Pedrogão GuestHouse / 99 € /nuit (avec pdj) – chambre rénovée et moderne avec vue mer partielle, bonne climatisation, literie de bonne qualité, WiFi OK, sdb fonctionne bien avec sèche-cheveux.
Superbe buffet de petit-déjeuner dans une salle spacieuse avec terrasse à disposition.
Note : 5.75 / 6
Les vélos sont dans le parking privé de l’hôtel
Souper :
Samedi/dimanche : Combinado – généreux plat de grillades et burgers en tout genre sur une belle terrasse ombragée
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