Expédition Ultreia – Étape 107 | Jour 156 – Mercredi 25.09.2024

Les moustiquaires aux fenêtres et la climatisation ont bien fonctionné cette nuit, nous n’avons pas été attaqué par les moustiques. Ce matin, le soleil est voilé et il fait frisquet dans le patio intérieur où est servi le petit-déjeuner. Nous mangeons donc en pull.

La température monte rapidement même si le soleil reste voilé et nous partons en manche courte. Le début du parcours s’éloigne pratiquement perpendiculairement à la ligne de côte, comme pour souligner un peu plus notre départ définitif de la mer. La voie verte entre le Grau-du-Roi et Aigue-Morte est particulièrement fréquentée par les autres cyclistes et il faut bien faire attention. En effet, certains roulent très vite et d’autres, peu expérimentés sur des vélos électriques loués, peinent à maitriser leur engin. Avant l’entrée dans Aigue-Morte, nous pouvons observer d’impressionnantes montagnes de sel issu des salières de la régions. Ces dernières sont construites à l’aide d’engin de chantier afin de stocker l’or blanc.

Le parcours reprend le long du Canal du Rhône à Séte pratiquement rectiligne jusqu’à Gallician. Là, nous faisons une première petite pause au Café du Pont pour un café et un sandwich. La suite du canal n’ayant pas encore été aménagée.  nous repartons cette fois sur la D779. Heureusement qu’il n’y a pas trop de trafic sur la départementale qui s’engage dans le marais entre l’étang du Charnier et de Scamandre. Au niveau du Centre de découverte du Scamandre (la réserve naturelle), nous obliquons sur notre gauche pour emprunter la D179 par laquelle nous rejoignons le village de Saint-Gilles.

Là, nous faisons une seconde pause devant l’abbatiale. Nous y retrouvons pleins de symboles jacquaires. En effet, le village se trouve sur les chemins de Compostelle, le Chemin d’Arles. D’ailleurs, au Moyen-âge, Saint-Gilles est le 4^ème lieu saint de la chrétienté après Jérusalem, Rome et St-Jacques de Compostelle. Aujourd’hui, toutefois, la paisible bourgade n’attire plus les foules de pèlerins et a retrouvé sa quiétude. Nous faisons une pause devant le fronton de l’abbatiale qui est malheureusement en mauvais état mais donc la richesse témoigne d’une opulence passée. Nous profitons aussi de l’arrêt pour réserver un hébergement. Notre intention était de rester deux nuits à Arles, mais cela s’avère plus compliqué que prévu en raison d’un festival de photographies. Nous ne trouvons aucun hôtel pour deux nuits consécutives et les prix sont également surfaits. Nous nous décidons donc finalement pour une seule nuit dans un hôtel situé plein centre à deux pas du théâtre et de l’amphithéâtre romain.

Nous avons cru être sortis de cette haute-saison si embêtante pour le voyageur en itinérance, mais c’était sans compter sur le fait que la saison des salons professionnels, expositions et événements en tout genre commence, il va falloir se méfier. C’est donc un peu frustré par la situation que nous quittons Saint-Gilles en sortant du parcours prévu par le Via Rhona pour emprunter le Pont qui enjambe le Petit Rhône par la D572. Il y a un peu de circulation, mais, dès le pont passé, l’accotement est large et fait office de piste cyclable. De plus, nous obliquons rapidement sur la RD37, pour rejoindre, dès le village de Saliers, un parcours local de vélo « 3 » direction Arles. Ce dernier nous emmène par les petites routes au revêtement mainte fois raffistolé et pratiquement sans circulation motorisée au travers de la campagne camarguaise.

Vers 17 heures, après avoir traversé une partie de la vielle-ville de Arles,  nous arrivons à notre hôtel. Nous y sommes très bien accueillis et la chambre est superbe et immense avec vue directement sur l’antique théâtre romain. Comme il est déjà tard, c’est sans nous changer que nous repartons à pied explorer les deux monuments romains : l’amphithéâtre et le théâtre. Leur état actuel date du 18^ème siècle, époque à laquelle les maisons du Moyen-âge situées dans l’enceinte des deux édifices ont été démontées. En effet, après la chute de l’empire, ces deux monuments ont servi de fortification aux villageois qui y ont élu domicile. D’ailleurs, les tours de défense sur l’amphithéâtre datent du Moyen-âge. De nos jours, l’amphithéâtre sert d’arène pour les courses camarguaises, un jeu d’adresse entre le taureau et l’homme sans violence,  et le théâtre a retrouvé sa vocation originelle et est équipé d’une scène moderne. C’est très bien de faire vivre ces monuments et non pas seulement de s’en servir comme musée.

Après ces deux visites, nous nous rendons au bar « rooftop » de notre hôtel pour un apéro bien mérité avec une magnifique vue sur les toits de la ville et le coucher du soleil. Et c’est seulement après avoir bien profité de ce que Arles pouvait nous offrir en si peu de temps que nous allons nous doucher. Ensuite, nous allons manger une crêpe au sarrasin au restaurant Breton juste en face de l’hôtel.

Buen Camino !