Toute la vie est remplie de montagnes et de vallées. Ne laissez pas les montagnes devenir trop hautes et les vallées trop basses.
John Wooden
Rochemaure (F)
Valence (F)
étape 112 | jour 162
59.30 km
5 h 54
237 m↑
Description
Nous nous levons « tôt » et sans réveil, car depuis que nous savons que les tenanciers de l’hôtel vont participer au concours du « Meilleur petit-déjeuner de France » dans un mois, nous sommes très impatients de découvrir le résultat de l’entrainement de ce matin. Et en effet, le résultat est là : Confiture locale ardéchoise, miel de lavande, viennoiseries du boulanger de la ville, baguettes aux céréales, jus de pommes de la région, smoothie maison kiwi-orange, yogourt de fabrication régionale (nature, myrtille ou marron), assortiment de fromage locaux, un cake quatre-quarts maison et de la pogne également maison. Mais malgré toute cette avalanche de produits régionaux, cela ne nous semble pas suffisant pour un concours, espérons toutefois que les juges soit d’un autre avis ! Notre déception est certainement en partie due à nos attentes bien trop élevées. Pendant que nous mangeons, la patronne s’installe déjeuner un peu plus loin avec ses deux enfants et leur grand-mère. Ici aussi, cela fait moins hôtel impersonnel mais plutôt maison d’hôte.
En discutant avec le jeune patron, nous apprenons que c’est en fait sa femme qui s’est lancée là-dedans à la suite de la venue en privée dans l’établissement d’un des membres du comité d’organisation qui, à la suite du déjeuner, les a convaincus de participer. Nous lui faisons remarquer que les kiwis de Nouvelle-Zélande, cela faisait un peu désordre dans le tableau, il nous rétorque que c’est pratiquement impossible d’en trouver des Français. Nous leur souhaitons bonne chance et prenons congé.
Ce matin, le temps était d’abord couvert, mais le temps de préparer nous affaires et nos montures, le soleil est revenu. D’ailleurs, tout au long de la journée, nous profiterons de très belles éclaircies et d’une température de 25°C, ce qui est très agréable pour rouler. Nous repartons donc sur la Via Rhôna qui longe le fleuve sur une immense digue avec pour décor devant nous l’impressionnant site de production d’énergie nucléaire de Cruas. Ce dernier est visible de loin avec ses quatre tours de refroidissement en béton. Perdues sur le site, on aperçoit aussi deux éoliennes, ce qui est vraiment surprenant.
Puis entre Cruas et Le Pouzin, le parcours cyclable traverse une région agricole avec notamment de l’arboriculture fruitière. Et tu ne le croiras pas, cher lecteur, nous sommes passés devant des milliers d’arbres de kiwis plein à craquer de fruits ! Littéralement des tonnes et des tonnes de kiwis poussant a à peine une petite vingtaine de kilomètres de l’hôtel. Alors quand le patron nous a prétendu dur comme fer ne pas pouvoir trouver de kiwi local, dommage.
A Le Pouzin, nous nous arrêtons boire un café pour faire une première petite pause, puis nous traversons le Rhône pour continuer le parcours de l’autre côté du fleuve jusqu’à La Voulte-sur-Rhône où il faut de nouveau emprunter un pont pour repasser la rivière. Ces passages d’ouvrage sont toujours un peu délicat car soit on doit rouler sur le mince trottoir, soit on doit composer avec la circulation automobile.
Plus loin, à Beauchastel, à la place de faire le tour de la presque-île comme le prévoit le tracé officiel, nous coupons par les petites routes, comme la plupart des cyclistes que nous croisons. C’est à se demander pourquoi les traceurs de l’eurovelo-viarhôna proposent ce détour, qui n’est même pas entièrement en site propre. Sur un banc, dans la petite localité, nous mangeons notre sandwich acheté avant notre départ le matin même et faisons le point. La destination du jour est fixée à Valence. Hier, nos voisins de table zurichois nous avaient conseillé l’hôtel Saint-Jacques. Nous les appelons et réservons donc une chambre par téléphone, après avoir un peu hésité car il sont plutôt mal notés sur google. Mais nous faisons confiance à la cycliste suisse-allemande sûrement très pointilleuse et carrée, si elle nous recommande cet établissement c’est que cela doit être correct. De plus, le nom de l’hôtel ne doit rien au hasard, nous nous trouvons en effet sur le tracé d’un chemin de liaison de Compostelle, le chemin de Gillonnay à Arles. D’ailleurs, tout au long de la journée, nous avons pu apercevoir des autocollants avec des coquilles stylisées jaune sur fond bleu collées un peu partout sur les poteaux.
Peu après le village de Soyons, nous repassons le l’autre côté du fleuve par l’immense pont Des Lônes dont les arches sont décorées de façon street art. Sur la piste à quatre-voies, la circulation est intense et rapide, heureusement que les cyclistes dispose de leur propre piste protégée par un muret en béton d’une soixantaine de centimètres de haut.
L’arrivée dans la ville se fait le long du fleuve en passant par le port de plaisance de l’Épervière, puis par le parc du même nom. Enfin, après avoir parcouru le parc Jouvet, nous ressortons le long de l’avenue faisant le tour du centre historique. Là, les cyclistes peuvent emprunter les voies de bus et ainsi se déplacer en sécurité, c’est bien pensé.
Arrivés à l’hôtel, nous sommes très bien accueillis par la réceptionniste qui nous informe que la machine à carte pour le paiement est en panne et que personne ne viendra la réparer car c’est jour de grève générale 😊. Pour nous, pas de problème car nous avons du cash. Sur un tel voyage, le cash est très important car cela fonctionne toujours, pas besoin d’électricité ni de réseau. Même si, par rapport aux années précédentes, nous avons utilisé beaucoup moins d’argent liquide.
Après une bonne douche bien méritée, nous nous rendons à pied dans le centre historique dans l’idée de manger une spécialité locale, les ravioles pochés. Et justement, nous tombons sur un restaurant spécialisé, ça tombe bien. Nous nous régalons !
Buen Camino !
Le parcours en video
Logis Hôtel Saint Jacques / 94 € /nuit (avec pdj) – Grande chambre rénovée, très bon WIFI, TV un peu petite, salle de bain mérite un rafraichissement, bel accueil
Note : 5.75 / 6
Les vélos sont dans le local à vélo (attention vertigineux escalier)
Souper : Restaurant La Ravioline
https://www.viarhona.com