J’aime la bicyclette pour l’oubli qu’elle donne. J’ai beau marcher, je pense. A bicyclette je vais dans le vent, je ne pense plus, et rien n’est d’un aussi délicieux repos.
Emile Zola
Rougeac (F)
Saugues (F)
étape 16 | jour 19
29.4 km
5 h42
718 m↑
Description
A 8h pétante, nous descendons dans la salle à manger pour le petit-dej, tout le monde est déjà présent. Nous nous régalons et finissons de discuter avec les autres convives. Puis, après avoir refait notre paquetage vers 10h30, nous disons adieu avec un petit pincement au cœur à ce magnifique gite et à leurs hôtes. Cette fois, nous repartons équipés avec un pique-nique préparé par le gite et un autre gite déjà réservé pour l’arrivée de l’étape du jour à Saugues. Nous allons donc pouvoir profiter du chemin sans se soucier des détails logistiques.
Le début de l’étape se fait en descente en passant par le très joli petit village perché de Saint-Privat-d’Allier. Peu après la sortie de l’agglomération, on entame la montée sur la Chapelle de Saint-Jacques de Rochegude et sa tour en ruine. Là-en-haut, la vue sur les gorges de l’Allier est magnifique et nous en profitons pour casser la croute. C’est aussi là que nous retrouvons le couple de Parisiens de l’Inspection du travail dont nous avions fait la rencontre le soir précédent au gîte. Malheureusement, ils partent alors que nous arrivons… les reverrons-nous peut-être… peut-être pas… c’est comme cela sur le chemin. Dans tous les cas, on se souhaite un bon chemin en espérant se croiser plus tard en route.
A partir de Rochegude, il faut soit revenir en arrière et prendre la route départementale, soit poursuivre la route des pèlerins classée rouge foncée (ce qui signifie « raide, parfait pour les pèlerins équipés d’un piolet ») sur le guide Miam-Miam-Dodo. De plus, plusieurs personnes dont nos hôtes au gite, nous ont déconseillé de prendre cette dernière option. Toutefois, voyant un vététiste y aller, cela booste notre envie d’essayer, de tenter cette voie. Donc, après une courte reconnaissance des premiers virages à pied, on se lance, car on se devait de vérifier par nous-même la qualité du chemin. Vérification faite, ce n’est vraiment pas pratique avec les bagages mais c’est une super piste de downhill à faire avec un vélo de descente ou tout suspendu.
Une fois à Monistrol-d’allier, on s’arrête boire quelque chose au Le Pain de Sucre : le patron est très charismatique mais les sanitaires dans un état douteux ne sont pas un super signe. Dans tous les cas, nous discutons avec un couple de retraités québécois qui avaient très mal au pied et restaient à l’hôtel pour faire une pause. Je leur donne le conseil de mettre deux paires de chaussettes, un truc appris lors du service militaire 😉. Il y a aussi une jeune étudiante française qui fait le chemin en bivouac par manque d’argent… décidément il y en a beaucoup, c’est déjà la troisième que nous rencontrons dans ce cas. Apparemment, son sac de 18 kg est vraiment dur à porter et la ralentit considérablement. La reverrons-nous ? Abandonnera-t-elle comme la précédente rencontrée à la sortie du Puy ? Le saurons-nous ? Probablement pas.
Nous repartons en franchissant le Pont Eiffel et entamons la montée au col de la Madeleine sur la D589 car le chemin des marcheurs n’est pas praticable à vélo. La montée est relativement facile avec une circulation modérée. On se fait rincer deux fois par de courtes averses et la température chute brutalement à 14°C. Une fois le sommet atteint, une courte descente nous emmène à la statue de la Bête du Gévaudan qui surplombe le village de Saugues. Les habits ont déjà séché grâce à la chaleur dégagée par l’effort de la montée et le vent. Après une dernière pause, nous finissons la descente sur le village. On trouve facilement le gite qui est en self-check-in (c’est-à-dire on reçoit des codes pour entrer par SMS, personne n’est présent au gîte pour nous accueillir). La chambre est super bien avec vue sur la Tour des Anglais… mais qui dit vue… dit aussi 3 étages à monter dans un étroit colimaçon, qui, si on le descend vite, fait tourner la tête 😊.
Pascal visite rapidement la tour des Anglais et le musée de la Bête du Gévaudan. On fait également timbrer notre crédencial auprès du stand de l’accueil pèlerin sous le porche de l’église, où deux dames bénévoles nous accueille. Le village est plein de pèlerins faisant halte pour la nuit, il y règne une ambiance de course par étapes.
Lors du repas du soir à « La Bête de Faim » où la gérante, qui ressemble à Muriel Robin, tant physiquement qu’au niveau de son tempérament et son employée tout aussi dynamique, nous reçoivent super bien en nous faisant bien rire. Les burgers issus des produits locaux et de bœuf d’Aubrac nous régalent les papilles. En arrivant, nous entamons la discussion avec 2 pèlerins, une infirmière (encore) et un jardinier. Au milieu du repas, nous sommes rejoints par les deux Parisiens qui sont enfin arrivés. La montée de la Madeleine a été dure ! Bien que partis vers 9h du gite ils ne sont arrivés que vers 17h c’est-à-dire peu après nous. Nous apprendrons qu’ils marchent à un rythme très lent car le mari (ou copain ?) doit aller se faire opérer de la hanche à leur retour. Nous rediscutons et refaisons le monde, puis, peu avant 21h, c’est fatigués que tous, nous rentrons nous reposer.
Buen Camino !
(La mise à jour se fera en principe le matin suivant l’étape)
Le parcours en video
Gite Margeride-Gevaudan / 75 € /nuit (sans petit-déjeuner)
Note : 5.5 / 6 | Belle et moderne chambre – Bon WiFi.
Les vélos sont au garage à vélo de l’hôtel la Terrasse
❤️Souper à La Bête de Faim
Timbre à l’accueil pèlerin à Saugues.
Hello , c’est encore Sylvie et Thierry😀, c’est super d’avoir votre feed back sur l’étape (en mode cycliste) notamment sur la descente après la chapelle de Rochegude, vous êtes courageux (ou un peu casse cou…)🤪 mais vous cherchez vos limites et ce n’est pas sans me plaire, bravo à tous les deux et à bientôt de vous lire.👍😀