Expédition Ultreia – Étape 38 | Jour 47 – Dimanche 09.06.2024

Si vous ne savez pas où vous allez, n’importe quel chemin vous y mènera.

Lewis Carroll

Puente la Reina (ES)

Ayegui (ES)

étape 38 | jour 47

27.2 km

4 h 50

688 m↑

Description

Ce matin, on prend le temps de faire quelques opérations de maintenance sur nos vélos, notamment changer les plaquette de freins du vélo d’Agnès (qui paraissaient encore bonnes mais qui ont commencé à faire du bruit), contrôler la pression des pneus et laver nos montures à la station de lavage pour voitures. C’est pourquoi nous partons seulement vers 11heures. Contrairement à ce qui était annoncé, il ne pleut pas, le ciel est couvert et avec 20°C, le temps est idéal pour pédaler.

Sur cette étape, le Camino est cyclable sur pratiquement toute sa longueur, si les passages sur d’étroits sentiers n’effraient pas et en comptant avec le fait de devoir pousser sur quelques tronçons lorsque la pente devient trop forte. Alternativement, le cycliste peut emprunter le tracé alternatif de l’eurovélo, mais, cette fois, au prix de devoir rouler sur la route ou d’un détour supplémentaire. C’est à chacun de choisir le chemin qu’il préfère.

Après avoir franchi le Pont Romantique de Punte la Reina, on emprunte sur un à deux kilomètres une route blanche parsemée de grosses flaques, vestiges des orages de la nuit. Puis, on arrive au pied de la difficulté majeure de l’étape : la montée sur Mañeru. On doit pousser fort en raison de la pente et de la qualité du chemin. Les marcheurs souffrent eux-aussi, on dépasse d’ailleurs une pèlerine d’une corpulence certaine en habit jaune fluo à bandes réfléchissantes, comme celle que porte les travailleurs sur les chantiers. Elle avance péniblement, un pas après l’autre, en s’appuyant sur ses bâtons de marche. Elle souffre, mais trouve quand même la force de nous souhaiter un « Buen Camino ».

L’approche du village Zirauki, qui est perché sur une colline au milieu des champs, est magnifique et offre quelques belles perspectives photographiques. Dans le village et encore plus loin sur la route, on revoit certains marcheurs que nous avions salué lors de l’étape précédente et qui ont mis à profit notre grâce matinée pour nous dépasser. Certains nous reconnaissent et nous saluent, on se souhaite naturellement un « Buen Camino ». La sortie du village en descente devra se faire prudemment car elle emprunte une antique chaussée romaine et son pont ! On roule littéralement sur une pièce de musée !

Jusqu’à Villaturerta, il faut quelques fois pousser, mais dans l’ensemble ça roule plutôt bien. Peu après la sortie de la ville, on rencontre un couple de sexagénaires venant de Moselle et qui, en nous entendant parler français, entame la conversation. Ils ont parcouru le GR65 l’année passée et font cette année le Francés, la comparaison entre les deux chemin est un sujet de conversation ainsi tout trouvé. Verdict : eux aussi apprécient de trouver plus d’infrastructures et des bars/restaurants ouverts.

L’entrée dans Estella se fait par une jolie piste cyclable en route blanche qui a l’air encore neuve. Cette section ne fait pas partit du Camino « officiel », mais nous ne résistons pas à la tentation de l’emprunter 😊. Peu avant la sortie de la petite ville, dans un petit parc, on pique-nique rapidement en achetant quelques victuailles à la station-service. Et oui, en Espagne, les stations-service ont des petits magasins comme en Suisse, mais ce concept est quasiment inexistant le long du GR65.

A la sortie de Ayegui, près du Monastère Santa María la Real d’Irache, se trouve la Fuente de Vino, soit la fontaine à vin. Cette dernière est une véritable attraction sur le chemin et une star des réseaux sociaux. Elle est l’incarnation moderne de l’ancienne coutume qu’avaient les moines de recevoir les pèlerins avec un verre de vin avant de les soigner dans leur hôpital. Après avoir gouter au fameux breuvage, un rosé, et comme il est déjà 16 heures passées, on en profite pour faire un point de situation pour ce soir. On trouve un bonne option dans le village de Ayegui à trois minutes de vélo et on part voir. On est reçu par une gentille dame mais qui ne parle pas un mot d’anglais ! Entre notre espagnol plus que basique (en cours de A1 ?) et les traductions par « google » interposées, on finit par se faire comprendre et on loue une chambre. L’hôtel vient d’être rénové et la chambre est grande et lumineuse, c’est parfait ! D’ailleurs, chaque chambre est baptisée selon une étape du Camino, nous sommes dans l’étape de Zubiri à Pamplona. Seul bémol, leur restaurant est fermé le dimanche soir, chose incompréhensible pour Pascal ! Après moults palabres en « anglespagnoltalien », quelques rires, nous décidons de faire un tour du village pour se faire une idée de la situation : deux bars, bien que étonnamment ouverts, ont seulement un sandwich à disposition. Ici, fini l’Espagne de Pamplune qui parle anglais facilement : alors qu’on interroge une serveuse, on lui donne le choix des langues de notre côté : anglais, français, allemand et italien. Elle nous répond en riant castillan (là ça aide pas) et espagnol (là on débute trop) … 😂.

 Attention, dans ce village, les informations des restaurants/bars/épiceries sur internet sont lacunaires, probablement pas mises à jour depuis longtemps !! Et justement, contrairement à ce qui est annoncé en ligne, le Restaurant Duran est ouvert et ce dès 18 heures, ce qui est vraiment exceptionnel ici en Espagne !

Après une rapide douche, à 18 heures pile (tels les pires Suisses-allemands 😊), on arrive au restaurant. On ne manquerait le souper pour rien au monde, le camino, ça creuse ! Le serveur est quelques peu décontenancé et repart en cuisine s’assurer qu’ils sont bien prêt. C’est le cas 😊 ! On mange donc un menu du pèlerin, c’est-à-dire dans ce cas, un plat combiné avec des spaghettis bolognaise accompagnés de côtelettes, de patates et poivrons au four et à l’huile, avec un verre de vin rouge, le tout pour seulement 12.5€ par personne ! Le serveur n’essaie d’ailleurs même pas de nous vendre une boisson supplémentaire, un café ou un dessert, on doit d’ailleurs sortir notre meilleur « anglespagnolitalien » pour obtenir une grande bouteille d’eau et deux cafés ! Le patron devrait donner quelques cours de vente croisée (cross-selling) à ses employés 😊.

 

Buen Camino !

Le parcours en video

Hôtel Casa Luisa / 106 € /nuit (avec pdj) – bon Wifi, local à vélo, grande chambre moderne et neuve, climatisation, bon petit-déjeuner espagnol avec de la confiture de tomate, mais pourquoi mettre un glaçage sucré sur le viennoiserie ici en espagne?, accueil en espagnol (aie aie aie on est pas encore si loin sur duolingo)

Note : 5.75 / 6

Les vélos sont dans le local à vélo de l’hôtel

Souper : DURBAN by Astarriaga-Salazar. Restaurante en Ayegui (pas de site internet), prix pèlerin 😊

Timbre à Zirauki

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