Expédition Ultreia – Étape 41 | Jour 50 – Mercredi 12.06.2024

L’aventure, ce n’est pas l’exploit, c’est l’inattendu.

Georges Picard

Santo Domingo de la Calzada (ES)

Villafranca Montes de Oca (ES)

étape 41 | jour 50

36.96 km

6 h 15

658 m↑

Description

Avant de quitter l’hôtel, nous parlons un peu avec le propriétaire, et il s’avère que celui-ci est également un adepte du voyage à vélo ! Ceci explique l’attention toute particulière portée à nos montures que nous retrouvons, au matin, protégées sous une bâche dans la cour intérieure de l’établissement. Il évoque le chemin de la côte au Portugal qu’il a parcouru à vélo en deux ans et dont il garde des souvenirs de paysages merveilleux. On se réjouit d’avance ! Un schéma récurrent se dessine peu à peu: les meilleurs hébergements et surtout le meilleur accueil sont souvent l’œuvre de propriétaires qui sont eux-mêmes des voyageurs.

Comme le signale la rue mouillée devant l’hôtel, il y a eu une légère averse à l’aube, telle qu’annoncée par les prévisions météo. Ce matin, à l’image de hier, le fond de l’air est frais mais, au contraire de ce qui était prévu, le soleil est bien présent et nous offre une bonne lumière pour les photos 😊. Il faut dire que les paysages espagnols qui respirent le chaud et le soleil, ont quelque chose d’étrange quand on les parcourt sous un ciel gris. C’est un peu comme visiter un appartement mal éclairé dont les couleurs flamboyantes de décoration ont de la peine à mettre en valeur les lieux.

En sortant de la ville de Santo Domingo, les vignes ont disparu et laissent place aux champs de blé, de colza, de tournesols et autres cultures à perte de vue. Le chemin, lui, est large et parfaitement cyclable sur tout le tracé de cette étape. Cette dernière longe de près ou de loin la très fréquentée route N-120 et son défilé ininterrompu de camions. D’ailleurs nous passons plusieurs fois à côté du chantier de la future autoroute A-12 encore en construction et qui servira certainement de route de délestage pour tout ce trafic. Le Camino, bien que parfois détourné pour laisser place aux nouvelles infrastructure ou pour faciliter les travaux, reste de bonne qualité et est bien jalonné.

Au sujet de nouvelles infrastructure, nous observons plusieurs nouvelles places de repos pour les marcheurs en cours de construction et encore interdites au public. Il semble qu’ici, en Espagne, les autorités publiques investissent massivement dans le Camino, qui est l’une des attractions touristiques les plus importantes d’Espagne en nombre de visiteurs et un véritable poumon économique pour les différentes régions traversées avec plus de 400’000 marcheurs et cyclistes arrivant à destination en 2023.

Peu après la sortie de la ville, nous faisons notre première rencontre cycliste avec deux Portugais sur leur VTT qui avant de nous dépasser, ralentissent à notre hauteur. Ils portent chacun un sac à dos (selon nous, mal adapté) auquel est fièrement accroché une écharpe de l’équipe nationale de football et celle de Porto. D’ailleurs, quand Pascal leur demande d’où ils viennent, le cycliste de tête, qui semble mieux maitriser l’anglais que l’autre, répond en brandissant l’écharpe du club de Porto « the best club in the world », lance-t-il avec un grand sourire. Bien sûr, le tout se passe en roulant, il faut donc piloter nos montures tout en discutant. En apprenant que nous descendrons probablement au Portugal et à Porto en particulier, il nous conseille de gouter aux fameux(?) Francesinha, soit des sortes de sandwichs fourrés à la saucisse. On vous donnera des nouvelles dans quelques semaines…

Peu avant Grañon, nous faisons la rencontre de deux retraités autrichiens, c’est l’occasion de réexercer la langue de Goethe que nous avions presque oubliée depuis la rencontre avec le groupe de Jens (voir étape 9). Il se trouve que le couple est adepte des voyages longue distance à vélo de course et à pied. D’ailleurs en 2011, ils sont partis de Vienne en Autriche pour Santiago soit environ 3000 km ! Là, il reviennent sur le Francés depuis Saint-Jean-Pied-De-Port jusqu’à Santiago car « maintenant qu’il sont vieux, c’est un parcours plus adapté » .

Juste après,  en gravissant au pas la rampe d’accès à un pont, on échange quelques mots avec une Française et une Anglaise venant de Bourgogne et faisant deux semaines de marche sur le Camino jusqu’à Burgos. Elles nous envient nos six mois de liberté.

A Grañon, on s’arrête au foodtruck avec ambiance musicale agréable situé stratégiquement sur le Chemin juste au-dessus d’un petit parc dont le mur est peint d’une fresque sur le thème du chemin de Compostelle.  Nous y buvons un jus d’orange frais et un café au soleil qui nous réchauffe un peu. Le vent frais étant toujours bien présent, nous ne nous attardons pas.

Sur la suite du parcours, il y a beaucoup de monde et même une trentaine d’écoliers, certainement en camps sur le Camino. Vers midi et demie, nous nous arrêtons à l’entrée de la petite bourgade de Belorado à l’Albergue « A Santiago » pour y manger un menu pèlerin. Nous en profitons aussi pour réserver notre nuit au pied des Monts Oca, ce qui coupe le trajet entre Santo Domingo et Burgos en deux partie plus au moins égale au niveau de l’effort. Arrivé au plat principal, voilà que débarquent la course d’école que nous avions précédemment croisée. Nous comprenons qu’il vont passé la nuit à l’Albergue : pauvre pèlerin pour eux finit le calme et bonjour l’ambiance de camp de ski !

A Villambistia, alors que nous nous arrêtons à la petite église pour faire tamponner nos crédencials, on fait la rencontre de deux jeunes Asiatiques, Sahra de Hong Kong et David de Chine continentale. Les deux sont mari et femme et font aussi le Camino depuis Saint-Jean-Pied-de-Port à vélo, elle en électrique et lui en musculaire. Ils font toutefois porter leurs bagages par un tour-opérateurs  qui leur organise aussi leurs hébergements. Cela fait déjà plusieurs fois qu’on se croise mais c’est la première fois qu’on se parle. Pascal en profite pour conseiller Sahra sur comment utiliser les vitesses de son vélo. Elle n’avait pas bien compris le principe et restait sur la plus grande vitesse, laissant le moteur électrique faire le reste… A leur allure et leur façon de conduire, les deux ont vraiment l’air de débuter à vélo 😊. Comme ils ont une date de retour fixe, ils commencent à se demander s’il vont vraiment y arriver… il leur reste dix jours et plus de 500 km…

Après une dernière colline, on arrive à notre hébergement à Villafranca  Montes de Oca à l’hôtel San Antón Abad situé dans un ancien hôpital pour pèlerins du XIIIème siècle. Le lieu est un véritable musée. Son restaurant, où on y sert uniquement des menus pèlerins, en fait une adresse incontournable sur le Camino. En regagnant notre chambre au milieu des antiquités, on a vraiment l’impression d’être comme le personnage de Ben Stiller dans le film « La nuit au musée ».

Buen Camino !

Le parcours en video

Hôtel San Antón Abad/ 82 € /nuit (avec pdj) – bon Wifi, grande chambre , bon petit-déjeuner et décors hors du temps original !

Note : 6 / 6

Les vélos sont en sécurité dans la cours intérieure

Souper : Au restaurant de l’hôtel, façon menu pélerin

Timbre à l’Hôtel

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