Expédition Ultreia – Étape 43 | Jour 53 – Samedi 15.06.2024

Il y a une différence entre connaître le chemin, et arpenter le chemin.

De Andy Wachowski / film Matrix

Burgos (ES)

Hontanas(ES)

étape 43 | jour 53

34.08 km

6 h 13

348 m↑

Description

Au petit déjeuner, et à notre grande surprise, on revoit le couple de retraités autrichiens en train de manger à la table voisine : ils nous ont déjà rattrapés ! Il faut dire qu’ils marchent bien et ne semblent pas faire de jours de pause. Lui ne se sent pas bien aujourd’hui, c’est pourquoi ils prendront le taxi pour les 10 premiers kilomètres pour ensuite faire « seulement » les vingt derniers ! A leur place, nous aurions fait un jour de pause. C’est bien tout le problème des réservations à l’avance… Nous ne le savions pas encore mais, on se croisera encore plusieurs fois.

Pour notre part, nous ne nous pressons pas, car bien qu’il fasse beau le fond de l’air est encore frais et avec le vent relatif une fois en selle, il fait encore bien frisquet. C’est donc vers 11heures que nous quittons l’hôtel. La sortie de la ville débute très majestueusement en suivant les ruelles de la vielle ville qui commencent à s’animer et en passant derrière l’impressionnante cathédrale. Tous le parcours est balisé, en plus des traditionnelles flèches jaunes, de coquilles Saint-Jacques en pierre enchâssées dans la chaussée. Puis, une fois la porte de l’ancienne enceinte franchie, on se retrouve dans le Burgos moderne, mais de ce côté-là de la ville, pas de zone industrielle, on y trouve notamment plusieurs parcs et le grand campus universitaire de la ville. Pour les cyclistes, une piste cyclable au revêtement rouge en voie propre a été aménagée dans le grand parc El Parral qui longe la N-120. Puis, passé le campus universitaire, nous sortons des limites de l’agglomération par un large chemin blanc qui nous emmène à un important nœud routier, où on doit franchir plusieurs grandes routes par des passages sous et sur les voies. Ensuite, on suit la N-120 que nous avions connue grande comme une semi-autoroute et à ce stade, telle une rivière en remontant vers sa source, n’est plus qu’une route de campagne. Cette partie se fait sur l’étroit chemin parallèle à la route jusqu’à Tardajos, où nous passons un moment à observer une colonie de cigognes ayant élu domicile au sommet de l’église du village. : les cigogneaux s’agitent dans les nids tandis que leurs mères s’approchent en criant et les nourrissent. Atterrissages, décollages, tentatives de premier vol pour les jeunes, passages en vol, tout sur le quotidien de la cigogne tel qu’on ne l’avait jamais observé !

Même si Burgos est considéré comme la porte de la Meseta, c’est en sortant de Tardajos que le pélerin quitte définitivement la civilisation pour y entrer de plein pied. A Rabé, nous nous arrêtons pour manger une assiette au restaurant Fuente de Rabé. A la sortie de la ville devant un grande fresque, on retombe sur un groupe d’infirmières quinquagénaires qui font le Chemin par segment en groupe depuis plusieurs années. Elles ont l’air très soudées et doivent passer de sacrées soirées loin des soucis de l’hôpital et de leur famille!

De Rabé à Hornillos del Camino le chemin est mauvais, car il y a plein de graviers, du sable et de gros cailloux qui peuvent désarçonner les cyclistes imprudents. Cela  nous oblige donc plusieurs fois à pousser nos montures.

A Hornillos de Camino, on s’arrête à un bar pour boire un café et manger une part de tarte de Santiago, premier signe qu’on approche du but. L’après-midi est déjà bien avancé et on en profite donc pour faire le point : premier téléphone infructueux avec un établissement à Hontanas qui avait l’air bien en apparence mais dont la responsable n’avait pas envie de faire un effort pour comprendre notre demande. Persévérants, nous tentons un deuxième appel à un autre hébergement : la responsable comprend tout de suite ce dont on a besoin et prend simplement le prénom à titre de réservation. Victoire, c’est gagné, on a une chambre ! Hontanas est situé un peu plus près que prévu mais étant donné que c’est samedi et que l’hébergement suivant à Castrojeriz est horriblement cher, c’est un bon compromis.

La suite du Chemin est magnifique et comme on n’est pas pressé, on en profite pour faire quelques belles photos. D’ailleurs, rétrospectivement, le Chemin entre Hornillos et Castrojeriz est l’un des plus beau segment de la Meseta au niveau du paysage, on est très content d’avoir pu s’y attarder pour en profiter pleinement. Certains guides et certains pèlerins parlent de la Meseta comme étant ennuyeuse et la plus mauvaise partie du Camino Francés. Certains vont même jusqu’à conseiller de prendre le bus. On ne saurait pas plus se tromper, la Mesata est à l’Espagne ce que l’Aubrac est à la France. D’ailleurs, les deux endroits sont géographiquement similaires, tous les deux situés sur un haut plateau et très tournés vers l’agriculture.

Le pèlerin apercevra Hontanas au dernier moment car le village est localisé au fond d’une étroite vallée. En arrivant, le voyageur sera époustouflé par l’une des plus belles perspectives de cette partie du Chemin. D’ailleurs, les textes des pèlerins du Moyen-âge relatent l’arrivée au village comme l’arrivée à un oasis dans le désert. Hontanas, signifie en espagnol moderne fontanas, soit les fontaines.

A notre arrivée, nous sommes accueillis par la sympathique et dynamique gérante qui s’applique vraiment bien pour trouver la meilleure place possible pour nos vélos. Elle nous confie même sont trousseau de clé complet pour que nous puissions y accéder de manière autonome le lendemain matin. On comprend aussi qu’elle gère une dizaine de bâtiments à vocation touristique dans le village. D’ailleurs, en plaisantant, Pascal luis demande si tout le village lui appartient…elle rit et lui répond que presque… mais pas l’église.

Le soir, on mange au restaurant Don Rodrigo un menu pèlerin. En entrée, Pascal goûte à la spécialité locale, la Soupe de San Anton, soit une soupe de pois chiches avec de la viande.

Sur le chemin  de la chambre, on parle avec un retraité suisse-allemand de Sargans qui est assis sur une chaise de la terrasse vide à cette heure-ci et semble relire ses notes. On discute un peu en allemand, il est d’ailleurs très content de pouvoir parler avec des autres Suisses car il n’y en a  pas beaucoup sur le Camino. On prend relativement vite congé car nous sommes fatigués.

Buen Camino !

Le parcours en video

Albergue Santa Brigida / 75 € /nuit (sans pdj) – bon Wifi, grande chambre très propre, manager arrangeante et prête à aider. Literie confortable.

Note : 6 / 6

Les vélos sont en sécurité dans la remise du restaurant située juste au-dessous du bâtiment.

Timbre à l’hôtel, au bar à Hornillos et au restaurant de midi à Fuente de Rabé

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