Expédition Ultreia – Étape 46 | Jour 57 – Mercredi 19.06.2024

Selon notre planification d’étape, à l’aide des informations des guides, il y a approximativement 60 km jusqu’à León, donc nous prévoyons un départ matinal. De plus, une fois n’est pas coutume, on a déjà une chambre de réservée ! C’est donc vers 9 heures et quart que nous quittons l’Hostal San Juan. Ce matin, le ciel est couvert et il fait un petit 14 degrés, ce qui fait qu’on supporte volontiers un coupe-vent.

Jusqu’à Mansilla de las Mulas, le pèlerin a le choix entre marcher ou rouler sur le bitume ou emprunter le chemin de service parallèle à la route et qui est principalement destiné aux marcheurs. Pour notre part, nous empruntons la route où il n’y a pratiquement pas de circulation. Ce tronçon est très roulant car le revêtement est de bonne qualité et le vent est tombé. C’est pourquoi nous roulons à plus de 20 km/h. A cette vitesse, impossible de faire des rencontres, les marcheurs semblent maintenant faire partie du décors tout comme les arbres plantés sur le côté gauche de la chaussée et qui, dans quelques années, donneront de l’ombre sur le Chemin. Entre temps, le soleil est revenu et l’atmosphère se réchauffe gentiment. A la hauteur de Villamarco, on peut enlever nos coupe-vent. Sur ce segment, le paysage est très semblable à celui de l’étape précédente, soit de longues lignes droite et des champs aussi loin que porte le regard.  C’est donc au milieu de cet océan agricole, d’où certains disent apercevoir la courbure de la terre, qu’après une heure de route on s’arrête à El Burgo Ranero pour un café. Nous y revoyons brièvement le couple de jeunes de Hong-Kong avec qui nous avions échangé quelques mots le jour précédent à Sahagún.

A 12h30, nous arrivons à Mansilla de las Mulas et on commence à sentir un petit creux. On s’arrête ainsi à L’Albergue El Jardin del Camino qui dispose, comme son nom l’indique, d’un superbe jardin ombragé. Malheureusement, la cuisine, comme souvent ici en Espagne, n’ouvre qu’à 13h. Toutefois, ils peuvent nous faire une assiette de charcuterie. Cette dernière est fraichement coupée derrière le comptoir et est issue de différents jambons qui pendent fièrement dans l’établissement. On se régale, heureusement que la cuisine était fermée !

En repartant, l’été est provisoirement revenu et l’air affiche dignement au soleil 34°C, soit un écart de 20 °C avec le matin. La route jusqu’à l’entrée de Léon est un peu moins bien tracée et on commence à ressentir l’influence de la grande ville qui se rapproche : davantage de circulation, des concessionnaires automobiles, des stations-service et des zones industrielles et commerciales. Sur ce tronçon, nous sommes souvent relégués sur le bas-côté ou sur un petit chemin abandonné à côté des différentes infrastructures routières. L’entrée dans León se fait donc de manière peu cérémonieuse mais avec une vue plongeante sur l’antique cité. Cette dernière prend son origine sur le camps militaire romain de la VII légion « victoris » qui y avait établis sa base principale afin de sécuriser la région, et surtout les filons d’or plus au nord.

La circulation à vélo dans la ville de Léon en elle-même se fait sur de grandes avenues à quatre voies et est facilitée par le fait que la voie de droite est limitée à 20 km/h et réservée aux vélos et trottinettes. De plus, toute la ville est limitée à 30 km/h. Ainsi, c’est apaisant de rouler dans la ville quand tous les véhicules se déplacent tranquillement. Une idée à mettre en place en Suisse ?

À 15 heures, on arrive devant l’hôtel à deux pas de la cathédrale de León. L’établissement n’est âgé que de deux ans et sent encore le neuf !

Après une rapide douche, nous enchainons sur la visite de l’impressionnante cathédrale. Et comme c’est maintenant l’habitude, l’audioguide physique a disparu et chacun doit utiliser son smartphone avec lequel on accède aux différentes descriptions grâce à un QR code. A la différence de l’audio guide de Burgos, celui-ci est beaucoup plus concis ce qui met les informations essentielles en valeur.

Le soir, nous allons manger une pizza au feu de bois au restaurant « La Vespa » et ensuite, on profite, depuis notre chambre, de suivre en supporter averti le match de l’Euro 2024 « Suisse-Écosse » qui se solde finalement par un nul et dont Pascal voit la fin les paupières fermées.

Buen Camino !