Expédition Ultreia – Étape 47 | Jour 58 – Jeudi 20.06.2024

Le chemin se construit en marchant.

Antonio Machado

León (ES)

Astorga (ES)

étape 47 | jour 57

60.53 km

7 h 20

599 m↑

Description

Ce matin, après un bon petit déjeuner avec une presque « vraie » machine Nespresso (mais avec des capsules L’or ; en fermant les yeux, on s’y croirait presque), on est prêt pour notre but du jour, Astorga. Le soleil est au rendez-vous malgré quelques nuages. De plus, ce matin, pas besoin de coupe-vent, la température étant déjà au-dessus des 20°C.

Il nous faut presque une heure et demie pour sortir de l’agglomération de Léon qui est juste un immense chaos routier et urbain. Heureusement, il y a quelques aménagements pour les cyclistes, mais il faut toujours composer avec les voies à sens unique et les véhicules garés en double file sur la piste de droite réservée aux vélos, bref c’est une grande ville.

Puis, à la sortie de Léon, quand on espère enfin rejoindre le Camino tel qu’on l’aime, ce dernier est tracé le long de son itinéraire historique c’est-à-dire sur la N-120. Ou plus exactement sur le bas-côté de la N-120, enfin s’il restait de la place, sinon c’est carrément sur la route. C’est donc en respirant les gaz d’échappement à plein poumon de la route, où passe un flot continue de voitures et de camions, que l’on enchaine les villages : Virgen del Camino, Valverde de la Virgen, et San Miguel del Camino. Le bruit est également assourdissant. D’ailleurs, les autres pèlerins que l’on croisent semblent eux aussi désabusés par la situation et nous en observons même deux prendre le bus.

Dans ce dernier village, on fait un point carte car c’est vraiment trop moche ! Et Agnès  se rappelle avoir vu une variante. Effectivement, une variante est proposée dans notre guide et elle passe par la campagne ! C’est parfait, on ne va plus subir les affres du trafic moderne ! Le tout se paye naturellement avec quelques kilomètres supplémentaires, mais là, on passe volontiers à la caisse, d’autant plus que cela semble plat. On oblique donc sur la LE-5533 pour rejoindre la variante. En passant au-dessus de l’autoroute AP-71, on remarque que cette dernière, bien que parallèle à la N-120, est pratiquement vide! Nous ne comprenons pas pourquoi les automobilistes et camionneurs ne sont pas déviés sur l’autoroute plutôt que d’encombrer la N-120. Ne faudrait pas des mesures d’accompagnements telles qu’une limitation de vitesse, obstacles et autres?  Pour nous les voyageurs, la situation est bien sûr désagréable mais temporaire, toutefois nous pensons aux habitants des village précités qui eux vivent dans cet enfer tout les jours.

Mais laissons ces considérations aux ingénieurs des ponts et chaussées espagnols qui, visiblement, ont encore beaucoup de travail et profitons du calme retrouvé de la campagne. Ainsi, il suffit de faire quelques centaines de mètres pour de nouveau entendre le chant des oiseaux ! A Chozas de Abajo, on rejoint l’itinéraire bis lui aussi balisé. Comme il est passé midi, on en profite pour manger une superbe tortillas servie par la sympathique gérante du bar « La Parada à Chozas de Abajo ».  D’ailleurs, d’autres randonneurs y sont déjà arrêtés pour une petite pause.

En reprenant la route, nous entamons la traversée de la Páramo, c’est-à-dire une plaine aride et agricole où la route est tracée de manière rectiligne. Sur notre droite vient d’apparaitre une énorme cellule orageuse qui fonce semble-t-il dans notre direction, ce qui est confirmée par l’image radar. On tente alors un coup de poker : foncer plein gaz à travers la plaine pour contourner l’orage. C’est donc à pleine vitesse avec un fort vent de travers qui nous pousse à rouler en formation (c’est-à-dire Pascal joue les coupe-vent pour Agnès) pour économiser de l’énergie que nous croisons quelques pauvres marcheurs perdus sur l’immense ligne droite. Vont-il être pris dans l’orage ? Aucun abri n’est en vue sur des kilomètres. A Villavante, on a gagné notre pari car, hormis quelques gouttes de pluie,  l’orage est passé derrière nous.

On rejoint de le tracé principal du Chemin à la hauteur de Puente órbigo où, comme son nom l’indique, nous franchissons l’impressionnant Pont del Paso Honroso qui date du Moyen-âge.

A Villares de Órbigo commence la dernière difficulté de la journée, soit franchir quelques arides petites collines dans lesquelles le chemin prend une magnifique couleur jaune-rouge. Les jambes, encore fatiguées par notre folle course dans la plaine, peinent à nous propulser. De plus, la pente et la mauvaise qualité du revêtement nous force par endroit à pousser nos montures. Puis en bas de la vertigineuse descente depuis la croix de Santo Toribio, qui offre un point de vue splendide jusqu’à Astorga, on trouve une statue d’un pèlerin assoiffé, qui indique certainement l’état des randonneurs après cette portion de chemin en plein été. Bon, de nos jours, un bar au milieu de nulle part et situé non pas au milieu de cette portion de chemin mais stratégiquement plutôt vers la fin, soit 1 km avant la fameuse croix, accueille les pèlerins assoiffés.

Avant d’entrer dans Astorga, il faut encore franchir la ligne de chemin de fer à l’aide d’une passerelle métallique de couleur verte, puis, finalement, il faut grimper sur la colline de la ville. Et là, il faut encore pousser.

En arrivant, enfin dans l’ancienne ville romaine, nous sommes très fatigués. Comme d’habitude, nous n’avons rien réservé et un rapide coup d’œil sur Googlemaps nous oriente vers l’hôtel le plus proche. A la réception, ils ne peuvent pas faire le prix vu en ligne, car, justement, c’est uniquement par le site. Bon ok, alors devant la réceptionniste, nous réservons notre chambre en ligne et voilà ! C’est quand même beau la digitalisation 😊

Le soir, nous allons manger en ville dans un bar-brasserie. Ce soir, c’est Italie-Espagne alors les locaux et les touristes sont venus en nombre. D’ailleurs, on change d’établissement pour nous aussi regarder la première mi-temps et essayer de la sangria blanche. Cette dernière est plus douce que son équivalent en rouge, que finalement nous préférons.

On retourne dans notre chambre pour suivre la deuxième partie du match, mais c’est de nouveau les paupières fermées que nous finissons la partie ! Nous découvrons aussi que le son de la télévision est retransmis à  la salle de bain, ça c’est une sacré nouveauté !

 

Buen Camino !

Le parcours en video

Hôtel Via de la Plata / 91 € /nuit (avec pdj) – bon Wifi, très grande chambre, son de la télé dans la salle de bain !, Literie confortable.

Petit-déjeuner en self-service bien mais personnel dépassé / absent

Note : 5.75/ 6

Les vélos sont en sécurité dans le couloir de l’hôtel en compagnie d’une dizaine d’autre !

Souper : Restaurant-Bar Aizkorri

Timbre au bar de la pause de midi

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