Expédition Ultreia – Étape 50 | Jour 61 – Dimanche 23.06.2024

Un voyage se passe de motif. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui même.

Nicolas Bouvier

Las Herrerías (ES)

Triacastela(ES)

étape 50 | jour 61

35.13 km

6 h 45

903 m↑

Description

Ce matin, en sortant de notre chambre pour aller déjeuner. nous tombons nez-à-nez avec une colonne de valises toutes arrivées par avion, comme en témoignent les étiquettes de bagage portant l’indicatif SCQ, c’est-à-dire Santiago. De plus, les étiquettes jaunes et bleues du transporteur de bagages d’hébergement en hébergement  montrent qu’il s’agit de randonneurs sur Compostelle. C’est donc l’occasion de parler des différents types de pèlerins et randonneurs dans l’ordre d’apparition historique :

  • Le peregrino à pied et portant tous ses affaires
  • Le noble, pèlerin à cheval, avec ses gens d’armes (espèce malheureusement rarissime)
  • Le bicigrino à vélo et portant tous ses affaires
  • Le touristigrino (à pied ou à vélo (souvent électrique)) qui, lui, fait transporter une valise de touristes par un service de transport

Après, au sein de ces catégories, la différenciation se fait par le choix du type d’hébergement, classé par popularité :

  • En albergue, c’est-à-dire en dortoir, c’est le choix de la majorité et le moins cher (de 7€ à 20 €). Il faut aussi noter que certains endroits sont « en donativo », c’est-à-dire que chacun donne ce qu’il peut.
  • En chambre privée (maison d’hôtes ou hôtel), d’ailleurs ici en Espagne la différence semble très ténue et pas aussi marquée qu’en France, par exemple. Sur le Francés, il faut compter avec petit-déjeuner entre 60€ et 90€ par chambre double.

Certaines albergue s’adapte aussi à la demande et propose des chambres doubles pour un prix comparable à ce dernier.

  • En bivouac et camping, il y en a peu..

La plupart des marcheurs, avec lesquels nous avons discuté, alternent leur mode d’hébergement suivant leurs envies. Le plus commun, ici sur le Francès, est semble-t-il de faire l’essentiel des nuits en albergue et de prendre une chambre quand on veut bien dormir. Quant aux cyclistes, eux, bien que nous n’en ayons pas rencontré tellement, ils semblent plutôt opter pour des chambres ou alterner chambre et camping. La raison de ce choix pourrait être la nécessité de faire dormir les vélos en lieu sûr.

Depuis trois-quatre jours, on a la même routine : réveil à 7 heures, puis déjeuner à 8 heures et enfin départ vers10 heures. Ce jour ne déroge pas à ce schéma. On commence par suivre la petite route de campagne jusqu’à Las Herrerias et profitons de la magnifique et tranquille vallée. Ce n’est qu’après le village que les choses sérieuses commencent et que la route de campagne se transforme en route de montagne avec une pente moyenne à 7% , ce qui nous oblige à zigzaguer pour monter. Au-delà, avec une pente plus forte, il aurait fallu pousser.

L’entrainement sur les derniers 2000 km commence à porter ses fruits, ainsi, sans forcer, on arrive au sommet du col au bout de deux heures pour 600 m de dénivelé positif. Dans la montée, on se fait dépasser par beaucoup de vélos et surtout des vélos électriques bien sûr non chargés de bagages. Le pire, c’est que certain arrivent même encore à se plaindre que c’est dure ! On note que le groupe de Polonais que nous avions repéré dans la montée de la Cruz de Ferro est là, c’est d’ailleurs une des femmes du groupe qui se plaignait sur son vélo électrique. Dans la première partie de la montée, on croit apercevoir Luis avec son pull rouge, mais ce n’est pas lui, d’ailleurs cela parait irréaliste qu’il soit déjà là, car cela signifierait qu’il a déjà fait plus de 30 km ce matin.

Une fois au col, on bascule en Galice !

A O Cebreiro, on débarque au milieu des pèlerins et la foule de touristes du dimanche. Le petit village de maisons en pierre est très touristique, pratiquement chaque maison est soit un bar, soit un restaurant, soit une Albergue, soit un magasin de souvenir ou alors soit une combinaison des service cités ci-dessus. Le bas du village est un peu moins touristique et c’est là que nous nous installons sur une terrasse à la Mesón Venta Celta. D’ailleurs, cela tombe bien, il est presque l’heure d’ouverture des cuisines, c’est-à-dire 13 heures. Pascal va commander deux Radler pour patienter et pendant qu’il est au bar, à notre grande surprise, Luis débarque !!! Il finit son étape du jour longue de 40 km ! Le jour précédent, il a fait 50 km ! Un marcheur hors-norme, bravo à lui ! Il a aperçu nos vélos sur la terrasse et est venu nous voir, il semble heureux de nous revoir, et nous aussi ! Etant donné le monde, il va déjà prendre sa chambre à l’Albergue municipale afin d’être sûr de pouvoir dormir ici. Pendant ce temps, nous dégustons un menu pèlerin 3 plats pour reprendre des forces. A la fin du repas, Luis nous rejoint et commande lui aussi à manger. On discute un peu et c’est lui qui nous parle du concept de Touristigrino (voir liste ci-dessus).

Ensuite vers 15 heures, on prend congé du Portoricain en faisant le pari de se revoir sur la route un de ces prochains jours. Nous,  on a encore de la route, on doit rejoindre Triacastela où Pascal vient de faire une réservation par téléphone. Comme on approche de la « zone des 100 km avant St-Jacques de Compostelle » ,il faut commencer à se méfier et on préfère assurer le coup. Pour la suite, on emprunte la LU-633 qui est peu fréquentée par les voitures, d’ailleurs le Camino longe la route sur un petit chemin destiné aux marcheurs. Essentiellement, la route suit la crête pour descendre, puis remonter sur un premier col, appelé  Alto San Roque, avec sa statue de pèlerin affrontant les éléments. Puis on redescend à nouveau de 50 mètres pour remonter sur le dernier col de la journée,  l’Alto do Poio, à 1335 mètres. A partir de là, cela descend, d’abord lentement, puis la pente affiche fièrement 7%,. C’est donc à pleine vitesse que l’on perd plus de 600 mètres pour arriver à Triacastela vers 17 heures.

Lors du check-in, on reçoit une plus belle chambre que prévue car il y a de la place dans l’hôtel, c’est vraiment sympa !

Après une petite siesta jusqu’à 20 heures, on va manger un menu pèlerin au restaurant « Parrillada Xacobeo ». A 21 heures, on profite de regarder la première mi-temps du match Suisse-Allemagne tout en dégustant notre dessert grâce à l’écran de télévision disposé pour l’occasion sur la terrasse.

On suit la deuxième mi-temps depuis notre chambre et pour une fois, nous nous endormons pas pendant le match. C’est la preuve qu’il y avait de la tension et du suspens dans ce match, ce qui se reflète dans le but allemand marqué dans les dernières minutes de jeu !

Buen Camino !

Le parcours en video

Hôtel Alda / 68 € /nuit (avec pdj) – emplacement calme, gérant parlant super bien anglais, Literie confortable, très grande chambre (petit patio) et lumineuse. L’hôtel semble neuf. Salle de bain avec fenêtre, sèche-cheveux, spacieuse. Adapté aux voyageurs comme nous.  

Petit-déjeuner en self-service, salade de fruits frais et maison

Note : 6 / 6

Les vélos sont en sécurité dans la cage à vélo dans le jardin.

Souper : Parrillada Xacobeo

Timbre à l’office du tourisme, à l’hôtel du départ et d’arrivée, au restaurant à O Cebreiro

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