Expédition Ultreia – Étape 51 | Jour 62 – Lundi 24.06.2024

En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence.

Nicolas Bouvier

Triacastela (ES)

Sarria (ES)

étape 51 | jour 62

26.03 km

3 h 54

432 m↑

Description

Ce matin, on a un peu de peine à décoller car on se sent bien dans notre super chambre au  deuxième étage d’un ancienne maison de maitre rénovée et transformée en hôtel. On part vers 10 heures et demie. A partir de Triacastela, le Camino offre deux routes possibles : l’une par Samos et l’autre par San Xil. Comme le premier itinéraire se recoupe en partie avec l’Eurovelo 3, nous choisissons celui-ci en se disant que la route sera peut-être plus cyclable et, de plus, elle passe par le superbe monastère de Samos. Nous nous engageons donc sur la LU-633 qui est bordée par un chemin pour pèlerins plus ou moins cyclable, que nous abandonnons au profit du bitume dès que la route entame sa descente pour profiter de la vitesse. Et c’est justement à ce moment-là que nous repérons un pèlerin au pull rouge sur le chemin des marcheurs ! Tu l’auras deviné, cher lecteur, c’est Luis ! Il est déjà là ! Nous nous arrêtons donc pour échanger nos impressions sur le Chemin entre notre rencontre de hier et aujourd’hui. Soudain arrivent une Suissesse et une Néozélandaise accompagnées d’un jeune chien non-attaché. Elles nous disent tout de suite, comme pour s’excuser, que ce n’est pas leur chien et qui celui-ci les suit simplement depuis plusieurs kilomètres ! Le jeune chien a l’air super gentil et est vraiment motivé à se faire adopter par des pèlerins ! Cela nous rappelle d’ailleurs que nous aussi, les années passées, sur d’autres parcours, nous avons été suivis par des chiens vagabonds, mais de par notre vitesse, ils nous abandonnent plus ou moins vite.

Bon, c’est pas tout ça, mais on a de la route, alors nous laissons Luis, les deux pélerines et le chien et reprenons la route direction Samos, qui par ailleurs sera la fin d’étape pour Luis. Il est donc presque arrivé !

A Samos, nous passons devant le superbe monastère, que nous avions déjà visité il y a cinq ans grâce à une visite guidée… en espagnol ! Peu après la sortie du village, le Camino quitte le bas-côté de la LU-633 pour emprunter un joli chemin creux dans la forêt. Tu l’as deviné cher lecteur, joli, ici sur le Chemin, se paye souvent cash en devant pousser nos montures, et ce passage ne déroge pas à cette règle. En tout cas, nous, on paie volontiers et échangeons sans regret la monotone route contre ce magnifique paysage campagnard et ce bucolique chemin. Après l’église de Santalla de Pascals, cela redescend et le chemin devient à nouveau plus facile pour nous, les cyclistes, tout en restant super beau à travers la forêt et la campagne le long du Río Sarria. Depuis Perros, pour rejoindre le tracé principal du Camino sur la  LU-5602, il faut à nouveau pousser car la pente de la route est trop importante.

Une fois en haut, c’est de la descente jusqu’à Sarria. Nous n’avons pas encore d’hébergement mais nous avons faim, donc on s’arrête sur la belle terrasse ombragée de l’hôtel Alfonso IX pour y manger un menu du jour et faire le point sur la suite. L’idée de base aurait été de continuer un peu. MAIS on se trouve à présent en territoire touristigrino, les hébergements sont plus pleins et impossible de trouver quelques choses dans les prochains 20 km. Heureusement,  Sarria offre encore pleins de possibilités, dont une juste à deux pas. Ainsi, entre le premier et le deuxième plat du menu, Pascal va se renseigner à propos de cette chambre. La chambre est encore disponible et les vélos peuvent être entreposés en sécurité dans l’établissement. On réserve ! Il revient donc en courant avec la clé juste à temps pour entamer le second plat.

Comme on mange au 4 étoiles, cela ne s’appelle par un menu pèlerin mais un menu exécutif, et le prix atteint 20€, ce qui est cher pour un pèlerin qui s’attend plutôt à trouver un menu à 12 ou 15 € avec vin et eau inclus.  Je suppose qu’à présent, nous sommes des CPO, des Chief Pilgrim Officer 😊. Bon, honnêtement, c’est un des meilleurs menus que nous ayons eu : Asperges fraiches (normalement c’est des asperges en boite) et vinaigrette, grillade Txurrasco de ternera / Churrasco a la plancha (resservi une deuxième fois !) et gâteau au dessert. Quel délice !

Après le repas, on part s’installer dans un petit studio au dernier étage d’une maison longeant la petite rivière.

A 19 heures, on part à la recherche du festival/fiesta dans la ville, mais les indications sur la localisation de ce dernier sont plutôt vagues ; il n’y a rien sur les affiches et pas grand-chose sur le site internet. Nous faisons le tours de ville, on ne trouve rien, mais on visite Sarria et découvrons le quartier historique. Soudain, en haut de la colline, on entend de la musique qui provient du quartier en contre-bas. On prend donc immédiatement la direction de la source de musique. Sur notre route, nous rencontrons une enseignante américaine de Santa Barbara qui est aussi en quête du festival. Heureusement,  son collègue a déjà trouvé la source de la musique et lui a envoyé la position par whatsapp. Nous finissons donc par le concert. Il s’agit en fait du groupe Louband, composé de six musiciens de rue dont un chanteur, un tromboniste, un saxophoniste un guitariste et un percussionniste, avec une petit char mobile pour la sono et la batterie. L’ambiance est entraînante, ils arrivent bien à faire participer la foule avec eux, c’est sympa !

Après quelques morceaux, les musicien se déplacent et nous en profitons pour demander à la police locale ou se trouve le reste de la fête. Une fois informé, on trouve facilement… en plus, on n’était pas loin lors de notre début de tour de ville !

La foire n’a rien de particulier, cela ressemble au Luna Park de Bienne en plus grand avec un marché de vêtements à ses côtés, nous la quittons rapidement et nous mettons en quête d’un restaurant, mais tout est plein à  craquer. On finit par trouver une pizzéria un peu en-dehors de la rue piétonne. Il est déjà 22 heures, mais pas de problème, on reçoit une table. En fait on est arrivé plutôt tôt ! Ici, les gens viennent manger super tard, ainsi des clients continuent d’arriver même après 23 heures ! Cela nous confirme que nous entrons dans la région du Sud, avec la siesta l’après-midi et les repas tard le soir quand il fait plus frais. Même si, actuellement, les fortes chaleurs ne sont pas encore là…

Enfin, nous rentrons nous reposer et observons un petit moment les feux d’artifices du festival depuis notre balcon à minuit.

Buen Camino !

Le parcours en video

Hostal El Malecon / 80 € /nuit (sans pdj) – grand studio avec cuisine, emplacement bruyant avec les bars en-dessous (peut-être en raison du festival en ville ?), gérante sympa, Literie confortable

Note : 6/ 6

Les vélos sont en sécurité dans une salle de l’hébergement

Souper : Pizzería Salento

Timbre à l’office du tourisme à l’hôtel du départ, au monastère de Samos et d’arrivée

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