Expédition Ultreia – Étape 52 | Jour 63 – Mardi 25.06.2024

Quand on chemine, la pensée s’éclaire.

Vinoba Bhave

Sarria (ES)

Palas de Rei (ES)

étape 52 | jour 63

50.20 km

8 h 07

1185 m↑

Description

Depuis notre balcon avec vue sur le luxueux quatre étoiles directement de l’autre côté de la petit rivière, nous pouvons observer les pèlerins fraichement débarqués sur le Camino. Ces derniers commencent leur Chemin ici à Sarria (à 114 kilomètres de Santiago) car c’est le point de départ usuel pour les marcheurs souhaitant effectuer les derniers 100 kilomètres, ce qui représente la distance minimale pour recevoir la Compostella une fois arrivé à Santiago. Ainsi, nous les observons amusés faire des selfies de départ devant leur hôtel encore tout frais et pimpants.

Comme il fait plus chaud la journée, nous décidons de partir plus tôt que d’habitude. Ainsi, après avoir été prendre un petit desayunos rapide (Café solo et croissant) dans un bar du quartier, nous reprenons la route vers 9 heures. Cela grimpe directement très sec au travers de la vielle ville de Sarria. Dans la montée, nous sommes accompagnés par le flux de touristigrinos. Ce qui nous frappe,  c’est qu’il s’agit surtout de jeunes et même, semble-t-il, de classes entières qui semblent en « course d’école » ! En fait, ici en Espagne, l’école et l’Université viennent de terminer les cours et, à cette occasion, un grand classique pour les jeunes est de parcourir les 100 derniers kilomètres du Camino. C’est vraiment super de voir tout ces jeunes en vadrouille plutôt que de traîner à la maison, mais pour nous cela nous fait un choc ! Après avoir parcouru plus de 2000 km où il n’est pas rare de voir personne pendant plusieurs kilomètres, rouler au milieu d’une foule est vraiment bizarre.

Comme il fait chaud la journée et froid la nuit, toute l’humidité se condense et forme un épais brouillard qui recouvre toute la région. A la sortie de l’agglomération, nous nous engageons sur le chemin de marcheurs qui est très beau avec ses bosquets et ses arbres centenaires qui le bordent. Seulement, comme toujours, la beauté se paye en dénivelé et nous devons pousser nos montures. Nous suons abondamment car il fait très lourd mais pas très chaud, un petit 18°C !

A Vilei, le Camino rejoint le bitume d’une route de campagne et redevient parfaitement carrossable. Et c’est aussi là que, au loin, nous apercevons un pull rouge qui se déplace rapidement… et oui, c’est bien lui ! Luis est déjà là !  Comme à son habitude, il est parti vers 5 heures du matin et arrive bientôt à la fin de son étape de marche. Comme la montée est encore longue, on décide de faire le chemin avec lui jusqu’à son hébergement à la hauteur de la borne des 100 km. On discute beaucoup de choses et d’autre, mais surtout on parle des touristigrinos qui depuis Sarria ont envahis le chemin ! Depuis ce matin, nous dépassons des nuées de marcheurs. Nous en avons peut-être déjà dépassés pas loin de 500 ! Et cela n’en finit pas ! L’autre sujet est évidement l’augmentation drastique des prix des hébergements dans cette région terminale du camino. Il faut compter avec une augmentation d’environ 20% !

A la borne de 100 km, on fait une inoubliable photo souvenir avec Luis et on va rechercher un timbre à son auberge. Un timbre portant la mention de la fameuse distance ! Puis on prend congé de lui en se donnant rendez-vous à Santiago, pour fêter notre Camino.

Nous reprenons donc notre rythme de cyclistes qui nous oblige à user et abuser de la sonnette pour avertir de notre passage et ensuite de s’excuser avec un Buen Camino. Cela fonctionne bien, malgré quelques marcheurs grognons.  Il est clair que certain, mais pas beaucoup, sont énervés de notre présence mais, pas de pitié pour les touristigrinos, eux aussi nous énerve 😊. Et  nous avons même dû quelque fois faire l’un ou l’autre freinage d’urgence.

Peut-être te demandes-tu, cher lecteur, comment reconnaitre un touristigrinos, voici quelques indices qui ne trompent pas:

  • Ils n’ont pas de sac à dos ou seulement un petit sac, souvent style sac de gym pour mettre les chaussures
  • Ils portent des chaussures flambant neuves, évidement puisqu’ils viennent de faire leurs premiers kilomètres
  • Ils arborent une peau blanche pâle car ils sortent tout juste de leurs bureaux et le soleil de la meseta n’a pas fait son travail de tannage
  • Et finalement, les femmes « s’habillent » avec une petite tenue de fitness plus ou moins sexy avec cuissard moulante au possible, parfaite pour une séance pilate … mais certainement pas adaptée à la randonnée.

C’est donc avec l’impression de faire du vélo lors de la braderie de Bienne ou de remonter le peloton des 100 km de Bienne que nous arrivons en descente à Portomarin. Là, nous choisissons un restaurant pour manger un menu du pèlerin. La ville est animée par des centaines d’écoliers qui participent à un programme de gymnastique en plein air.

Une petit heure plus tard, soit vers 14 heures, on reprend la route et cela remonte de nouveau à plus de 700 m d’altitude, en fait nous devons remonter tout ce que nous venons juste de descendre. Pour sortir de la ville et éviter de pousser, nous empruntons le tracé de l’eurovélo 3  sur la LU-633.  Puis, on rejoint le Camino à la hauteur de Gonzar. Mais cette fois, surprise, plus personne sur le chemin, car tous se sont arrêtés à la fin de l’étape standard, c’est-à-dire à Portomarin.

Durant la journée, nous observons aussi le balai des taxis qui vont chercher ou ramènent des randonneurs. Cela se rajoute auxi camionettes des différents services de transport de bagages,  et oui les touristigrinos font tourner le business ! Et tant pis pour l’environnement et l’écologie…

Sur la fin de l’étape, qui offre quelques belles descentes, il y a de nouveau plus de monde car on a rattrapé la vague de turistigrinos suivante. Nous arrivons à notre destination pour ce soir, Palais de Rei, en fin d’après-midi.

Comme nous pouvions nous y attendre, le soir les restaurants au centre sont pleins de touristes. Mais il suffit de s’éloigner un peu pour trouver de la place et manger un menu pèlerin.

Buen Camino !

Le parcours en video

Pension San Marco / 85 € /nuit (sans pdj en chambre triple / pour info 60€ pour une double) – grand chambre avec une fresque murale, belle salle de bain avec sèche-cheveux, local à vélo – pas de déjeuner sur place

Tables et chaises à disposition dans le jardin.

Note : 5.75/ 6

Les vélos sont en sécurité dans le local à vélo

Timbre à l’office du tourisme à l’hôtel du départ, au restaurant de midi, à l’office du tourisme de Portomarin

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