Toujours rester soi-même évite de dévier du chemin qui t’est destiné.
Dominique Guijarro
Fisterra (ES)
Muxía (ES)
étape 58 | jour 71
32.39 km
4 h 56
739 m↑
Description
Après un petit safari-photo autour du phare à pied pour Pascal avec les premières lueurs du jours, nous profitons d’un petit-déjeuner face à l’océan dans la tour d’observation qui sert de restaurant : observation d’oiseaux et de bateaux à la jumelle tout en déjeunant, belle ambiance maritime ! Puis nous flânons encore un peu dans ce lieu insolite et magique jusqu’à midi, heure à laquelle nous enfourchons nos montures direction Muxía. Pour s’y rendre, nous devons d’abord redescendre au village de Fisterra, où se trouve la bifurcation. Le début de la route à flanc de coteau avec une vue imprenable sur la plage et la baie de Fisterra laisse présager d’une superbe journée et nous n’en serons pas déçus.
Jusqu’à Lires, comme l’ancienne monnaie italienne, le Chemin est excellent et nous balade dans la très romantique campagne galicienne. Le long du tracé, les Hórreos ont poussé comme des champignons, nous n’en avons d’ailleurs jamais vu autant ! Il y a aussi pas mal de marcheurs dans les deux sens, car certains préfèrent d’abord se rendre à Muxia et ensuite à Fisterra ou inversement. Suivant cette logique, le balisage est également bidirectionnel avec des bornes en granite indiquant « A Muxia » ou « A Fisterra ». Notre plus grande crainte dans ce paysage très campagnard, c’est les chiens de ferme, mais mis à part 2-3 individus endormis sur la route ou assommés par le soleil et qui n’ont même pas dédaigné tourner la tête à notre passage, heureusement pas de problème !
La petite bourgade de Lires est le village qui offre le plus d’infrastructures pour les marcheurs avec des hébergements et plusieurs restaurants. D’ailleurs, sur le reste dd ce Chemin, mis à part quelques exceptions, il n’y pas encore grand-chose, ce n’est pas comme sur les derniers kilomètres du Francès où chaque maison a un bar (et là, j’exagère à peine). Toutefois, on observe que dans certains petits hameaux perdus, les choses s’organisent pour accueillir les randonneurs. Vers 14 heures, nous nous arrêtons donc au restaurant As Eiras pour une excellente tortillas (sur assiette pour Pascal et en « boccadillos » pour Agnès) et des piments de Padrón.
C’est donc plein d’énergie, que nous repartons pour entamer la seule difficulté majeure de la journée, soit une montée de 250 mètres. Sur la suite du parcours, côté revêtement, cela se gâte parfois un peu et dans certaines pentes, nous devons pousser. Les crêtes de la régions sont recouvertes d’éoliennes pour exploiter le vent marin qui souffle justement fort ce jour-là. Ces dernières donnent un côté majestueux à la forêt telles de grands arbres blancs. En route, par WhatsApp, nous réservons un taxis à Muxia pour le lendemain pour retourner à Santiago et éviter ainsi de refaire une grande partie du parcours très vallonné en sens inverse. De plus, cela nous fait gagner un peu de temps car nous sommes impatients de découvrir le chemin portugais dès demain et de profiter des plages le long de la côte. Le chauffeur est très réactif et en moins de cinq minutes par message, l’affaire est conclue.
Pour la descente, il faut se concentrer et se méfier d’un revêtement inégal avec plein de cailloux. Une fois arrivé en bas dans le village de Xuarantes, nous passons à côté d’un chien visiblement écrasé récemment. Et oui, à force de trainer sur la route et en aboyant, ça finit par arriver…
L’arrivée dans Muxia se fait par la superbe route DP-5201 qui longe l’océan et offre de magnifiques points de vue. Quel plaisir absolu de faire du vélo en bord de mer ! Et pour ne rien gâcher, la route est neuve et nos montures survolent le bitume exempt d’aspérités.
Une fois arrivé à l’hôtel, nous prenons une rapide douche dans notre immense salle de bain avec vue sur la mer ! Et nous allons directement à la plage «Praia Da Cruz ». Bizarre, depuis notre chambre, nous observons des gens qui se baignent vraiment ! Les habitants de Muxía seraient-ils moins frileux ? Quel est leur secret ? Une fois sur place, l’explication survient : l’eau poussée par les courants et bloquée contre la côte dans la petite baie a eu le temps de chauffer toute la journée au soleil et est agréablement chaude. Quel plaisir, après une journée à vélo sur les chemins, de se baigner dans l’océan ! En sortant de l’eau, le fort vent nous refroidit et nous faisons comme les locaux, nous allons nous abriter et bronzer un peu parmi les rochers sur la plage.
Après la baignade, nous nous rendons au phare de Muxia (Santuario de la Virgen de la Barca) qui marque la fin officielle du Camino ici à Muxia. Il y d’ailleurs également une borne « kilomètre zéro » juste au pied de la sculpture moderne (2003) au lieu-dit «Mirador Jesús Quintanal ». Et oui, cher lecture tu as bien compté, c’est la troisième borne « km 0 » depuis Santiago 😊. Cela correspond aux trois lieux d’arrivée principaux : 1) le parvis de la Cathédrale de Santiago, 2) Fisterra et 3) Muxía.
Après s’être promené un moment entre les énormes blocs de granites contre lesquels les vagues viennent se briser, on repart direction le centre-ville pour souper.
Sur le chemin du retour vers le village, une question nous trotte dans la tête : s’il fallait choisir, quel fin du Camino arions-nous préféré ? C’est sans hésitation que nous élisons : le majestueux éperon rocheux de Fisterra.
Buen Camino !
Le parcours en video
Hôtel La Cruz / 85 € /nuit (sans pdj + vue sur met) – grande chambre , magnifique et immense sdb avec vue sur mer depuis la douche 😊, bon Wifi
Petit-déjeuner à la carte au bar de l’hôtel.
Note : 6/ 6
Souper : à As Baleas Muxía (et oui la même chaine que à Cee) – ils font de superbes pizze !
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