Expédition Ultreia – Étape 61 | Jour 74 – Samedi 06.07.2024

Ce matin, nous avons choisi de profiter de la ville pour aller déjeuner à l’extérieur de l’hôtel. Ainsi, comme le bar où nous avons regardé le match de football hier n’est pas encore ouvert, nous allons prendre un « desayunos » dans la boulangerie au coin de la rue. Comme cette dernière est située sur la Camino, elle a déjà fait le plein de randonneurs, cyclistes et locaux. Mais heureusement, il reste de la place pour nous.

Vers 11 heures, après avoir préparé nos affaires, c’est sous un ciel couvert et un petit 20 degrés que nous reprenons le Chemin. Ce dernier emprunte tout d’abord la peu fréquentée EP-0002 pour sortir de l’agglomération, puis reprend les chemins de campagne dès O’ Pobo. C’est d’ailleurs non-loin de cette bifurcation que nous voyons une femme asiatique âgée visiblement blessée à la tête et allongée sur le bas-côté. Nous supposons un malaise suivi d’une chute. Comme il y a déjà tout un attroupement autour d’elle et que l’ambulance est en route, nous poursuivons notre chemin.

Bien qu’il y ait quelques segments où il faut pousser, le chemin est relativement facile. Toutefois, contre toute attente, c’est à la descente après Cacheiro que cela se gâte : le sentier est jonché d’énormes blocs de granite qui, une fois, furent certainement un dallage mais que les précipitations et le ravinage ont transformé en parcours d’obstacles. Ainsi, nous devons prudemment descendre de nos vélos pour zigzaguer à pied entre les grosses pierres et parfois entre les pèlerins qui randonnent dans l’autre sens sous forme de troupeau et qui, tel un tsunami humain, déferle sur nous.

Après cette course d’obstacles, nous franchissons, à Pontesampaio, la lagune et la rivière Verdugo par le pont médiéval pour remonter, bien évidemment, la colline de l’autre côté. En effet, le terrain dans cette région est très vallonné et les kilomètres se payent en mètres de dénivelé.

Peu après la sortie du village et. dans l’intention très louable d’éviter aux pèlerins un passage sur la très fréquentée N-550, un nouveau chemin a été tracé dans la forêt. Malheureusement, les ingénieurs civils ont pris conseils auprès de traceurs de pistes de ski et certains passages à plus de 15% nous obligent à pousser nos montures presque à la « verticale ». De plus, entretemps, le soleil et le ciel bleu sont revenus et donc il fait chaud. Nos muscles usés par les plus de 2300 kilomètres parcourus jusqu’ici sont fatigués et nous avançons péniblement. Heureusement, le chemin est en forêt et offre quelques points de vue sur la lagune qui sont vraiment superbes.

Une fois au sommet, nous entamons la descente qui nous amène rapidement à Rondondela, où nous nous arrêtons à La Barraca De Fredyy pour y manger quelque chose et faire le point sur les hébergements. Pour faire léger, nous commandons un plato combinato avec du chorizo accompagné de deux œufs au plat, des frites et même un peu de salade, bref un vrai repas diététique! Au vu de la situation, il faut soit faire encore 20 kilomètres direction Tui ou alors dormir sur place. Il n’y a pas beaucoup d’hôtels dans la région et ceux qui sont présents n’ont rien de disponible et, pour ne rien arranger, nous sommes samedi, donc un jour noir au niveau de la recherche spontanée de solutions pour passer la nuit.  Mais par contre dans le village, il y a plein de logement de vacances gérés par des privés. Nous en réservons un par le célèbre site « booking » et attendons la réponse du propriétaire, qui se manifeste au bout d’une dizaine de minutes par message.

Après avoir fini de manger, nous nous rendons à l’appartement situé non-loin de là. Nous y sommes accueillis par une jeune maman très sympathique. L’appartement situé tout en haut de la maison, où elle-même et sa famille vivent, est très lumineux avec un côté complétement vitré. Heureusement qu’il y a une climatisation, sinon sous le toit, il y ferait très chaud !

Une fois installé, nous allons au supermarché faire le plein de provisions en vue d’un souper sous la forme d’un « plateau télé » pendant le match de quart de finale Angleterre-Suisse. De toute manière cela nous fait du bien d’être un peu chez « soi » et non pas de devoir manger à l’extérieur. Au menu nous avons : fraises, melon, petites carottes, chips et dips, flutes, fromages locaux, tomates, etc

L’équipe de Suisse n’a pas déméritée vis-à-vis des stars anglaises du football. Mais malheureusement, la soirée se solde par une victoire anglaise aux tirs au but.  

Buen Camino !