Expédition Ultreia – Étape 62 | Jour 75 – Dimanche 07.07.2024

On ne voyage pas pour voyager mais pour avoir voyagé.

Alphonse Karr

Rondondela (ES)

Tui (ES)

étape 62 | jour 75

35.00 km

5 h 20

548 m↑

Description

Ce matin, le cri des goélands perché sur les toits, le tic-tic contre les pavés des bâtons de marche des pèlerins sous nos fenêtres et le soleil qui pénètre dans notre appartement en attique par les grandes baies vitrés finissent de nous réveiller. Après un petit-déjeuner acheté la veille (empanadas à la pomme et yogourts), nous nous remettons en route vers 10 heures avant qu’il ne fasse trop chaud.

Nous sortons rapidement de la ville de Redondela et nous roulons à un bon rythme. Comme c’est dimanche, en plus de nombreux pèlerins, il y a également les promeneurs et surtout les cyclistes sur leur rutilant vélos de course qui, en peloton, font leur sortie du week-end. Mais soudain, nous sommes brutalement stoppés dans notre élan dans le petit village de Padrón (encore) oú le Camino monte en direction de l’aéroport de Vigo. Car, à nouveau, les traceurs du Chemin, fervents fans de ski, en ont encore profité pour faire une piste bien noire. Donc, nous poussons durement nos vélos chargés. La pente est telle que dans certains passages, nous avançons en prenant appui sur la pointe des pieds, le talon n’ayant plus de contact avec le sol. Sur les derniers 100 mètres, Agnès bénéficie de l’aide bienvenue et spontanée de trois jeunes scout-pèlerins qui se mettent à pousser à son vélo au pas de course pour franchir la dernière rampe et dépasser ainsi Pascal. Victoire d’étape pour Agnès, elle a acquis durement les points de la montagne confortant ainsi son avance pour le maillot à pois rouges ! Il faut noter qu’il ne s’agit ici pas d’un chemin, mais bel et bien d’une petite route de quartier goudronnée.

Une fois au sommet, on peut à nouveau rouler et on arrive rapidement à Fraela où se trouve encore, au bord du Chemin, une ancienne borne militaire romaine. En d’autres termes, un panneau routier qui date de plus de 2000 ans ! Ce dernier, toujours en place, sur un tracé encore utilisé de nos jours par les randonneurs, témoigne du génie romain en terme d’ingénierie civile. C’est ce genre d’artefact qui permet de se rendre compte de la dimension historique du Chemin. Depuis la borne, nous entamons la descente sur O Porriño. A une intersection dans le petit village de Veigadaña, nous suivons la trace sur notre GPS qui, malheureusement, est un ancien tracé qui nous envoie dans un cul de sac interrompu par une voie ferré dont le passage à niveau a été supprimé. A la réflexion, c’était tout de même bizarre de n’avoir croisé personne depuis 500 mètres. Nous faisons donc demi-tour, consultons les cartes et sortons notre sextant moderne c’est à dire notre smartphone. Pascal essaie même de se renseigner auprès d’une grand-mère sortant de son potager des légumes plein les bras, mais cette dernière, de bonne volonté mais ne parlant probablement que galicien, ne semble pas comprendre le concept de camino « reverso ». Il revient bredouille. Nous refaisons quelques minutes de vélo en sens inverse et trouvons la bifurcation où nous nous sommes trompés de direction. C’est reparti ! Il y a eu pas mal de nouveaux aménagement sur le Chemin et, comme nous sommes en sens inverse, il n’est pas toujours évident de savoir où aller, surtout en fin d’après-midi quand le flux de pèlerin se tari par moment.

Enfin arrivé en ville, nous nous installons sur une terrasse pour boire un verre et faire le point sur la suite de l’étape du jour. Finalement, nous décidons de nous arrêter à Tui (comme la fameuse agence de voyage) et de garder le passage au Portugal pour le lendemain. Cela tombe bien, cette fois il ne nous faut que deux minutes pour trouver un hébergement qui corresponde à nos critères :

  • propreté,
  • un endroit pour mettre les vélos en sécurité,
  • bien noté (en dessous de 4/5 sur Google ou en dessous de 8/10 sur Booking c’est un signe qu’il faut se méfier, ou dans tous les cas pas trop de commentaires négatifs),
  • prix dans notre budget (en dessous de 80 € c’est parfait, entre 80 € et 100 € c’est bien, et au-dessus il faut voir si cela fait du sens)
  • bien situé (c’est-à-dire pas trop loin du centre-ville ou alors s’assurer de pouvoir manger sur place) et
  • en bonus la climatisation pour quand il fait chaud.

La sortie de O Porriño se fait en traversant une grande zone industrielle un peu moche mais qui, en ce dimanche, semble endormie. Ainsi, nous profitons égoïstement du bitume en ligne droite pour avancer. Puis, sans transition, fini les entrepôts aux imposantes dimensions, au détour d’une ruelle, on se retrouve à nouveau dans la campagne dans de charmants petits villages. À la sortie Orbenlle, on voit deux bornes de granite, une pointant vers la zone industrielle et l’autre vers la forêt et indiquant « C. Complementano » autrement dit une variante. Cela explique la relative absence de marcheurs sur la précédente ligne droite, il est à parier que la plupart des guides propose de passer par la variante plus champêtre.

Les derniers kilomètres pour arriver à Tui sont très bucoliques au bord d’un ruisseau, puis sur de petites routes de campagne. Une fois dans la ville, il nous faut remonter la colline sur laquelle la ville est construite pour rejoindre notre hébergement.

On y est accueilli par Mario, un jeune homme d’une trentaine d’année. L’hôtel est en fait l’ancienne maison familiale des grands-parents. Il y a cinq ans, son frère et lui se sont lancé dans ce projet de gérer un hébergement et ont tout d’abord transformé la bâtisse pour pouvoir y louer des chambres. Notre chambre, celle du grand-père, est spacieuse et moderne et, luxe ultime pour nous voyageurs, il y a même la possibilité de pendre le linge au soleil sur la grande terrasse commune. Les vélos dorment sur la terrasse aussi.

Le soir, nous faisons un rapide tour de ville où nous observons les pèlerins « débutants »  et fraichement débarqués trainant leur valise à roulette en cherchant leur hébergement. En effet, la ville est l’équivalent sur le Chemin Portuguais de Sarria sur le Francés, soit le départ des derniers 100 kilomètres.

Ensuite, nous allons manger un Burger chez «Manc’s burguer », noté 4.9/5 (!) sur Google,  où le patron, visiblement seul, fait serveur et cuisinier en même temps. D’ailleurs, contre tout attente, nous sommes rapidement servis. Le patron trouve même le temps de discuter avec un habitué tout en cuisinant et de draguer une autre cliente! C’est un vrai acrobate du travail en mode multitâches. Quand Pascal lui demande s’il est toujours seul, il répond que non, il a un employé qui vient vers 21 heures l’aider quand il y a du monde. Et oui, seuls les touristes comme nous viennent manger à 19 heures. Pour notre défense, nous ne sommes pas les seuls étrangers à chercher à sustenter plus tôt, marcher ou rouler, ça creuse ! Est-ce que les burgers valent un 4.9/5 ? Absolument, avec leur pain maison, ils étaient succulents et originaux dans leur recettes, de plus les frites étaient également super bonne et bien croustillantes.

Buen Camino !

Le parcours en video

La Sigrina Hostal / 78 € /nuit (sans pdj) – établissement noté 4.9/5 sur google ! Très grande chambre très propre, Belle sdb avec grande douche italienne, climatisation, bon Wifi, bon petit-déjeuner, bel accueil, joli salon et terrasse communs

Note : ❤️6 / 6

Les vélos sont sur la terrasse privée de l’établissement

Souper : Manc’s burguer – super bon hamburger et très bonne frites!

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