Expédition Ultreia – Étape 69 | Jour 87 – Vendredi 19.07.2024

J’étais au milieu de la forêt, il y avait deux chemins devant moi, j’ai pris celui qui était le moins emprunté, et là, ma vie a commencé.

Robert Frost

Torreira (P)

Praia de Mira (P)

étape 69 | jour 87

43.99 km

5 h 26

86 m↑

Description

Le petit-déjeuner, servi par le couple de propriétaire et leur adolescente, fut très copieux, et nous avons bien fait le plein d’énergie pour la journée. Et, chose surprenante, alors que la plupart des hôtels interdisent d’emporter de la nourriture du petit-déjeuner à l’extérieur, ici c’est tout l’inverse, les clients sont même encouragés à le faire. D’ailleurs, nous avons  même reçu des sachets de boulangerie pour y mettre ce que nous désirons emporter. C’est vraiment le monde à l’envers, mais à la réflexion, c’est très malin, car cela ne coute pas cher et cela permet d’éventuellement compenser certains manquements ou frustrations des clients et, du coup, d’améliorer une éventuelle notation en ligne, en utilisant le principe de la réciprocité comme proposé par Robert Cialdini.

Ce matin, nous devons libérer la chambre jusqu’à 10 heures, donc pas le temps de trainer après le petit-déjeuner. Nous quittons la petite cité balnéaire de Torreira en suivant la piste cyclable de couleur ocre, mais cette dernière s’arrête brusquement à la sortie de la localité. Nous devons alors poursuivre sur la route N327 modérément fréquentée, mais cela roule vite et le bas-côté cyclable est étroit. Peu après Pedrinhas, nous avons la chance de pourvoir observer une petite dizaine de flamants roses qui sont en train de se nourrir en cherchant dans la vase leur proies (crustacés, mollusques, insectes), les pattes dans quelques centimètres d’eau. C’est une des premières fois que nous les voyons en activité de si près, nous avons plaisir à les observer ! Malheureusement, nos jumelles et notre appareil de photo attirent l’attention d’autres touristes en voiture qui eux aussi s’arrêtent. Ces derniers cherchant la photo parfaite s’approchent trop près avec leur smartphone sans zoom puissant et effraient les oiseaux qui finissent par s’envoler. Quel dommage… en plus c’était des touristes suisses de Bâle !

Nous continuons alors notre route jusqu’au Centre d’interprétation de la Réserve Naturelle « das Dunas de São Jacinto ». Il y a une exposition sur l’historique du lieu et les espèces les plus abondantes ici. C’est intéressant, et c’est bilingue (portugais et anglais). Nous visitons les lieux et cela nous rappelle un peu le centre du même genre au Fanel au bord du Lac de Neuchâtel en Suisse. Ici non plus, nous ne pouvons pas trop nous attarder car il nous faut aller attraper le ferry pour traverser la lagune.

Après une petite pause-café sur la promenade du port à São Jacinto, nous montons sur le ferry de 12h15. Il est intéressant de noter qu’il s’agit d’un bateau électrique. Renseignement pris auprès de l’équipage, il faut le recharger 2 fois par jour. Ce n’est pas très pratique et cela explique aussi la pause de service en milieux de journée. Espérons que cela soit écologique et qu’ils rechargent leur navire avec de l’électricité produite par les éoliennes qui poussent un peu partout sur le littoral portugais. En tout cas, c’est un bon truc pour toucher une subvention de l’Union européenne dûment signalée à l’aide d’une plaquette dédiée. Durant l’embarquement, nous appelons un hébergement repéré sur internet lors de notre pause-café. Et là, surprise, à l’autre bout du fil, un Francophone à l’accent parisien répond ! Voilà qui va simplifier les choses. Donc après s’être assuré de pourvoir placer nos montures en sécurité, nous passons notre réservation par téléphone et sans laisser de numéro de carte de crédit, simple et efficace. Nous obtenons même un joli rabais par rapport au prix affiché sur Booking.

La traversée, qui dure une petite dizaine de minutes, nous amène au port de Aveiro. Il s’agit d’un grand port et nous pouvons y observer des porte-container et d’autres types de bateaux commerciaux, dont d’énormes navires destinés au transport des éléments d’éoliennes off-shore. Les palles de ces dernières font plusieurs fois la taille d’un semi-remorque !

Une fois sortis à vélo des installations portuaires et de la localité de Laguinhho, le parcours de l’eurovélo 1, qui cette fois est indiqué grâce à des panneaux dédiés, se poursuit sur un chemin blanc le long du lagon de l’Aveiro (Ria de Aveiro). Dans cette zone favorable aux oiseaux, nous y observons notamment de nouveaux flamants roses au repos dans leur colonie et deux martins-pêcheurs en vol.

Peu après la praia do Areão, seuls les marcheurs peuvent continuer car la piste devient sablonneuse. Nous préférons alors poursuivre sur l’eurovélo 1 qui emprunte alors une piste cyclable un peu plus à l’intérieur des terres non-loin de la route CM591 que l’on finit par rejoindre peu après Barra de Mira. Un trottoir cyclable permet toutefois d’y rouler en toute sécurité, avant de rejoindre une nouvelle piste cyclable le long d’un canal menant tout droit à notre destination du jour, soit Praia de Mira.

Une fois sur la rue centrale, on s’arrête dans un café pour patienter jusqu’à l’heure du check-in vers 15h30. Nous nous arrêtons donc manger une succulente pâtisserie à la boulangerie « Flor da Praia de Mira », dont les fameux « ovos moles de Aveiro ». C’est l’occasion de parler des prix ici au Portugal. Pour deux pâtisseries, deux sodas et deux cafés cela nous a fait 8€ ! Le soir, il est possible de manger à deux pour 30 à 40 € et une bouteille de vin au restaurant est au alentour de 10€ voir même moins! Bref, la nourriture est bon marché pour nous les Suisses 😊, et on en profite !

A l’heure prévue, nous prenons possession de notre chambre qui est bien agencée mais dont la fenêtre donne sur une cour intérieure partiellement ouverte. Heureusement qu’il ne fait pas trop chaud ! Pour une nuit cela va aller. En tout cas l’accueil fut vraiment impeccable et très attentionné. Le réceptionniste nous aide même à porter nos affaires dans notre chambre.

En redescendant, nous faisons la connaissance du jeune couple de propriétaire Rita et Sergio, tous les deux parents d’une petite fille de 15 mois. Sergio est portugais né en France et parle donc parfaitement la langue de Molière. En plus de la guesthouse et du café, il travaille à distance comme designer graphique et elle comme architecte. En effet, après avoir vécu à Paris, au Japon et en Amérique du sud, ils ont choisi il y a trois ans d’échanger leur vie de citadin contre une plus grande qualité de vie ici au bord de l’océan Atlantique et nous les comprenons!

En l’interrogeant sur le chemin de Compostelle, il nous dit n’avoir reçu en trois ans d’activité qu’une poignée de marcheurs. Ce qui confirme bien nos observations, qu’ici, il n’y a pratiquement plus aucun pèlerin ! Sont-ils tous sur la voie au centre du pays ?

Buen Camino !

Le parcours en video

O Violas _ Art Coffee & Guesthouse / 90 € /nuit (avec pdj) –  chambre rénovée mais donnant sur une cour intérieure partiellement couverte donc pas beaucoup d’air, pas de climatisation, literie de bonne qualité, très bon WiFi, jusqu’ici c’est le meilleure petit-déjeuner servi à table avec un barista

Note : 5.75 / 6

Les vélos sont dans la cours intérieur

Souper : Canas III – très bonne rôtisserie et serveur très sympathique, rigolo et parlant un peu français (le restaurant est une recommandation de notre hôte)

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