Si la vieillesse est un naufrage, la bicyclette est certainement l’un des plus surs moyens d’éviter la noyade.
Raymond Poulidor
Pedrogão (P)
Nazaré (P)
étape 72 | jour 92
46.98 km
4 h 53
380 m↑
Description
En revenant dans notre chambre après le petit-déjeuner, surprise ! Dans le couloir de l’hôtel, Agnès tombe nez-à-nez avec une ancienne collègue enseignante lors de son passage à l’école secondaire de St-Imier. Quel hasard, le monde est vraiment petit ! Du coup, nous avons droit aux derniers bruits de couloir imérien.
En enfourchant nos montures ce matin, et ensuite dans la petite descente qui mène à la route principale, il fait presque frisquet. D’ailleurs, tout le village et la côte sont nimbés dans le brouillard océanique ce qui donne aux dunes un aspect fantomatique. La parcours, en lui-même, est relativement simple. La piste cyclable de l’eurovelo 1, séparée de la route, suit la route des voitures tout le long jusqu’à destination. On débute par une quinzaine de kilomètres en ligne droite.. on s’applique ensuite à ne pas manquer l’unique virage à gauche 45 degrés quand même… ouf, c’est réussi ! Le paysage, lui, est composé de dunes géantes et de végétation semi-désertique jusqu’au petit village balnéaire de Polvoeiro, où nous faisons une petite pause pour boire quelque chose. On découvre les limonades maison, à retenir pour la suite, car c’est très rafraîchissant ! En allant payer au bar, le serveur se met soudain à beaucoup parler de cette région du Portugal et Agnès revient avec une liste de points d’intérêts sur notre route, qu’on pourrait visiter les prochains jours ou semaines. Sympa ! Entre-temps, le brouillard s’est dissipé et la chaleur est revenue, pas au point de l’étape précédent, mais assez pour nous pousser à ne pas trop trainer au soleil.
Nous suivons ensuite, un moment la route le long de la plage, avant de devoir obliquer en direction de l’intérieur des terres pour faire le tour du profond canyon dans lequel se trouve le village de Paredes da Vitória . Puis, à la hauteur Falca, nous entrons dans une petite forêt de pins qui semblent exploités pour leur sève. A la sortie de la forêt, au loin, nous sommes soulagés d’apercevoir Nazaré car nous commençons à cuire au soleil.
En arrivant sur le rocher au lieu-dit Mirodouro do Suberco, quel choc ! Nous pénétrons sans transition en pleine zone touristique avec sa foule et ses échoppes à souvenir. La falaise offre une vue impressionnante sur la baie de Nazaré. Avec nos vélos, nous nous frayons un chemin dans la frénésie touristique et entamons la descente sur le centre-ville.
En arrivant à l’hébergement, le manager nous conduit dans un autre bâtiment que l’hôtel principal, nous croyons d’abord à « une arnaque touristique », mais finalement, non, au contraire, c’est une belle surprise ! La chambre est très bien et les vélos, eux, ont droit à un box fermé dans un garage sous-terrain.
Malgré quelques beaux points de vue, ce n’est pas l’étape la plus intéressante car, pour la plupart du temps, il s’agit de rouler en ligne droite à travers le paysage semi-désertique dans les dunes géantes de la régions à côté de la route passablement empruntée par les voitures.
Jeudi 25 Juillet – jour de repos à Nazaré
Après un excellent petit-déjeuner servi au café Nata Lisboa – Nazaré, nous faisons un petit tour de ville tout en échafaudant des plans pour la suite du voyage! Une option est de rester encore quelques jours ici, à Nazaré, mais, en pratique, tout est complet car l’endroit est (trop) touristique et on approche du week-end. Nous explorons aussi la possibilité de rester chez l’habitant. Ici, il est de tradition de proposer dans la rue des chambres. C’est souvent des grands-mamans qui vivent de cela, ou les femmes des pêcheurs qui s’octroient ainsi un revenu annexe, et c’est d’ailleurs une coutume local séculaire (vu dans le reportage ici). Malheureusement, et malgré les efforts d’Isabel, une vielle dame sans âge à la peau tannée par le soleil et l’air marin, qui nous propose une grande chambre avec salle de bain en face de son propre appartement, nous ne sommes pas convaincus par son offre. D’ailleurs, dans l’absolu, nous hésitons de toute manière à rester car la météo des prochains jours ne s’annonce pas trop chaude et donc favorable pour continuer notre périple. Toutefois, c’est une belle et originale option d’hébergement.
En début d’après-midi, la ville est toujours plongée dans le brouillard océanique, la lumière ne sera définitivement pas bonne pour les photos. Nous prenons le funiculaire pour nous rendre au Farol da Nazaré qui surplombe la zone où se forment les vagues géantes en hivers. Depuis que Garrett McNamara surfa en 2011 la plus haute vague du monde, la zone est envahie par les touristes et les échoppes de souvenirs. Nous visitons le petit musée dans le Forte de São Miguel Arcanjo et nommé Big wave tour Nazaré qui est dédié au surf et offre quelques beaux points de vue sur l’océan. On y apprend aussi comment se forment les vagues géantes suite à un heureux concours de circonstances géologiques qui font que le lieu est placé juste à la sortie d’un profond canyon sous-marin. Ce dernier crée un effet de réfraction qui casse la houle en deux flux différents, l’un rapide en haut-profonde, dans le canyon, et l’autre lent, sur le plateau continental. A l’approche du phare à la sortie du canyon, avec la profondeur de l’eau qui diminue très rapidement, l’énergie cinétique de la houle se transforme en énergie potentielle et donc augmente la hauteur de la vague (loi de conservation de l’énergie). Parfois, la vague du canyon ainsi formée rencontre la vague hors du canyon pour former une interférence constructive à l’approche de la point du rocher vers le phare (explication en détail ici et ici), ce qui rajoute de la hauteur. En y ajoutant un contre-courant côtier, on obtient ainsi une vague géante. Celle-ci ne se forme malheureusement seulement en saison hivernale lorsque la houle est suffisamment forte, alors, nous n’avons rien vu de gigantesque. Pour se rendre compte de ce que cela donne, il faut aller sur youtube (ici ou là).
Ensuite, nous descendons jusqu’à la plage pour aller jeter un œil à la grotte marine Gruta Forno de Orca où les instagramers du monde entier viennent se prendre en photo.
Pour remonter et , comme c’est un jour de repos, nous prenons un touk-touk 😊 puis nous allons manger façon surfeur, un toast et un wrap.
Nous terminons cette journée de visite par un souper accompagné de chant de Fado en live dans un restaurant caché dans le petites rues du village, une belle adresse, « El toro ».
Buen Camino !
Duckie, Margerite et Leon
Le parcours en video
By the sea / 115 € /nuit (avec pdj) – chambre rénovée et moderne qui donne sur une petite ruelle, bonne climatisation, literie de bonne qualité, bon Wifi, sdb fonctionne bien avec sèche-cheveux. Il manque peut-être un mètre carré pour être un hébergement parfait.
Excellent petit déjeuner au café Nata Lisboa – Nazaré
Note : 5.75 / 6
Les vélos sont dans un box dans une parking souterrain
Souper :
Mercredi : Il Capo Ristorante Italiano Nazare – Ok mais pas vraiment tenu par de italien 😊
Jeudi : Midi – Cafeteria moderna Terrasse – Bonne nourriture de surfer
Soir: El Toro – avec du Fado en live (le jeudi et le dimanche)
Earth First Nazaré – magasin de souvenir avec des produits de qualité et pas de made in china