S’endormir au volant, c’est très dangereux. S’endormir à vélo, c’est très rare. S’endormir à pied, c’est très con.
Philippe Geluck
Nazaré (P)
Foz do Arelho (P)
étape 73 | jour 94
28.97 km
4 h 13
443 m↑
Description
Après un excellent petit-déjeuner, nous faisons nos bagages et allons annoncer notre départ à la réception, faire le check-out en bon français 😊. La fille de la propriétaire, une fringante jeune femme au look sportif dans la vingtaine, nous accompagne au garage sous-terrain situé à quelques centaines de mètres pour récupérer nos vélos. Sur le chemin, nous apprenons qu’elle ne sait pas faire du vélo et que cela lui fait peur, mais par contre elle surfe ici à Nazaré et semble maîtriser de belles vagues! Ici le surf, c’est un peu comme le ski chez nous, par contre le voyage sur deux roue semble un concept complètement exotique.
Ce matin, la brume et les nuages nocturnes se sont rapidement dissipés et nous quittons la ville sous le soleil par la piste cyclable qui longe la plage. Puis brusquement, à la hauteur du port, plus de piste et plus de panneau Eurovelo, nous nous retrouvons sur la route N242 assez fréquentée le temps d’aller prendre le pont pour passer sur le Rio Alcobaça. C’est à partir de là que débute la montée par une forte pente sur la petite agglomération de Casal Mota, un village de résidences secondaires sur la commune de Nazaré, avant de rejoindre le sommet à 170 m, aux alentours de Serra Da Pescaria. Cette petite route touristique qui parcourt toute la crête offre de beaux points de vue sur l’océan et sur Nazaré. C’est vraiment dommage de ne pas y avoir fait d’aménagements pour les cyclistes tels qu’une bande verte, une limitation à 30 km/h et des gendarmes couchés, car certaines voitures y roulent vraiment trop vite.
Le vent est bien présent et rend la température très agréable pour rouler. D’ailleurs, nous pouvons observer d’anciens moulins, ayant depuis perdu leurs palles, et transformés de nos jours en maison (de vacances probablement). Certains ont même gardé l’axe en bois, entrainé jadis par les palles, à titre de décoration. La crête semble être devenue le royaume des villas et des maisons de vacances dont beaucoup sont encore en construction et les panneaux « à vendre » sont légions .
A Venda Nova, le parcours s’engage sur une route blanche puis un petit chemin de terre bordé de roseaux, qui nous amène sur les hauteurs de Praia de Gralha avec ses falaises de terres ocres qui contrastent magnifiquement avec le ciel bleu et la mer azur. Ensuite, une forte descente jusqu’au niveau de la mer, nous conduit à Matinho do Porto, où nous nous arrêtons boire une limonade sur le port.
La petite ville balnéaire est située dans une baie naturelle et est bordée d’une grande plage sur tout son pourtour. Le caractère clos de la baie protège le rivage des vagues et ici, les baigneurs petits et grands peuvent profiter de la mer sans crainte, mais avec les cris des gamins qui jouent dans le sable en plus. De l’autre côté de la baie, que l’on atteint en parcourant les magnifiques passerelles, juste avant le village de Salir do Porto, se trouve la plus haute dune de sable du Portugal, soit 50 mètres. Les enfants et adolescent s’amusent à la gravir et, ensuite, à redescendre en courant dans le sable blond un peu de la même manière qu’on le ferait dans la neige fraiche. D’ailleurs, c’est étonnant que personne n’aille eus l’idée de louer des engins de glisse.
A la fin de la passerelle, un aimable citoyen-justicier portugais nous attend, vert de rage, devant un grand panneau que nous voyons de dos mais donc nous devinons le symbole. Bien évidemment, il s’agit de l’interdiction de parcourir les passerelles à vélos. Mais, comme il n’y a pas de panneaux aux autres entrées/sorties de la passerelle, nous ne pouvions pas le deviner. Notre aimable citoyen ne semble pas vouloir le comprendre, et préfère s’énerver en gesticulant. Nous le renvoyons gentiment mais sûrement vers ses démons intérieurs, il n’ose insister et repart faire sa promenade en fulminant de rage (des fois, cela aide d’être baraqué et de faire 1 m 84 😊) . Heureusement que c’est la première personne difficile que nous rencontrons depuis trois mois !
A partir de là, nous remontons la falaise sur la route, mais en pente douce cette fois, et bonne surprise, dès la sortie de la ville, la chaussée dispose d’une piste cyclable qui réserve deux mètres de bitume aux cyclistes. Question paysage, on prend les mêmes et on recommence, ainsi nous retrouvons de part et d’autre de l’itinéraire les villas en constructions, les panneaux à vendre et les futurs terrains à bâtir encore en friche. En tout cas, ici, qui veut acheter un bien immobilier n’a que l’embarra du choix ! A la hauteur de Boavista, un joli point de vue sur l’Atlantique nous est offert depuis le parc « merendas » : ce dernier a plus l’air d’une aire de repos autoroutière que d’un parc, il y a même un food truck. Nous atteignons le sommet du parcours à 170 mètres d’altitude vers Serra Do Bouro et nous redescendons ensuite à pleine vitesse en direction de l’hôtel du jour situé proche du centre de Foz do Arelho.
L’hôtel est moderne et fait partie du réseau « bikotel », mais notre impression est qu’ils ne doivent pas souvent recevoir des cyclistes. Comme nous sommes arrivés tôt, nous en profitons pour nous reposer. Puis, nous regardons le début de la cérémonie d’ouverture des jeux olympique de Paris 2024. L’heure avançant nous quittons alors notre poste de télévision pour aller manger au Restaurant « Central », à cinq minutes de l’hôtel. C’est un bon restaurant de campagne comme nous aimons bien, bonne nourriture et portion plus que généreuse, nous avons de la peine à terminer.
En sortant de l’établissement, l’épais brouillard océanique est revenu et a mouillé la chaussée ce qui résonne avec la forte pluie tombée lors de la cérémonie d’ouverture des jeux. Nous sommes de retour dans notre chambre juste à temps pour voir en direct l’allumage de la flamme olympique, quel beau spectacle ! Avec le déluge qui s’est abattu sur la capitale française ce soir-là, les organisateurs n’ont vraiment pas eu de chance, c’est ce qui s’appelle une fête bien arrosée, mais qui restera grandiose !
Buen Camino !
Le parcours en video
Água d’Alma / 130 € /nuit (avec pdj) – chambre moderne fenêtre sur la petite cours intérieure, bonne climatisation, literie de bonne qualité, bon Wifi, sdb fonctionne bien avec sèche-cheveux et petite fenêtre.
La réceptionniste nous aide à monter nos bagages, elle est épatée par notre voyage.
Rapport qualité/prix un peu bas.
Bon pdj, beaucoup de monde dans la salle.
Note : 5.75 / 6
Les vélos sont dans la réserve d’alcool de l’hôtel, espérons que les vélos ne picolent pas trop cette nuit 😊
Souper : Cafe Central – Cuisine traditionnel portugaise et portion généreuse – petits prix – un vrai restaurant de voyageurs
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