Expédition Ultreia – Étape 75 | Jour 102 – Vendredi 02.08.2024

Après six nuits de repos passées à Peniche, nous sommes frais et dispo, prêt à attaquer la suite du parcours.. De plus, une fois n’est pas coutume, il n’y a pas de brume ce matin. Même si à l’horizon, le soleil fait la course avec la nappe de brouillard, pour l’instant c’est grand soleil. Nous verrons bien qui a gagné après le petit-déjeuner.

A présent, nous connaissons par cœur le buffet. Nous savons par exemple, que les kiwis ne sont pas pelés le matin mais simplement coupés en deux et que la machine à café du fond de la salle fait les meilleures expressos, bref il est vraiment temps de changer d’air ! A cela s’ajoute le fait que la haute saisons d’août vient de commencer et qu’il y a de plus en plus de touristes, et de monde au déjeuner. On observe d’ailleurs d’un air réprobateur mais discret une jeune femme en train de subtiliser de la nourriture du buffet dans de grands tupperwares et de les cacher dans son sac. Il est vrai qu’un tel buffet doit générer pas mal de pertes, alors, une idée serait de permettre à la fin du service du petit-déjeuner aux clients de venir récupérer ce qui de toute façon va être jeté ? Comme cela, on évite le gaspillage et on fait de heureux, à méditer si un hébergeur lit cela !

Vers 10h30, après un dernier high five avec un des moniteurs de surf aux longs cheveux blonds qui passe pendant que chargeons nos montures, nous reprenons la route. Jusqu’à Casal da Vala, nous bénéficions d’une belle piste cyclable bien séparée de la circulation. Ensuite, nous nous retrouvons sur le réseau des routes secondaires bien fréquentées pour se rendre à Casal do Alto Foz à plus de 100 mètre d’altitude avec une ascension tout en faux plat. En fait, nous ne nous rendons compte de la montée que grâce à l’altimètre sur nos montres. Au sommet, nous devons même rouler un bout sur la nationale, mais heureusement en descente, après 30 secondes à plus de 40 km/h, nous obliquons déjà en direction de Praia Paimogo et entrons du même coup dans la province de Lisbonne. La route côtière nous emmène au village balnéaire de Praia da Areia Branca, où nous empruntons le sentier qui longe la plage, suivi d’une passerelle pour rejoindre la plage suivante, soit Praia do Areal Sul. De là démarre un bout de piste cyclable jusqu’au village d’Areia Branca où il faut de nouveau emprunter la route et grimper la petite colline dans une forte pente cette fois.

Puis depuis Casal da Cabeseira, nous replongeons direction la côte et vers 14 heures, nous arrivons au petit village côtier et balnéaire de Praia de Porto Dinheiro, qui est actuellement très tranquille. Nous sommes presque les seuls touristes, autant sur la plage que dans le village. Apparemment, la région est riche en fossiles de dinosaures de la période jurassique il y a 150 millions d’années, d’où le nom et les statues de dinosaures dans la ville. Nous choisissons une belle terrasse face à la mer pour boire et manger quelque chose. Une fois assis, avec le fort vent du large, qui finalement a chassé définitivement le brouillard pour la journée, il fait presque froid !  Agnès enfile même un coupe-vent pour déguster ses croque-monsieur, d’ailleurs servis en généreuses et délicieuses portions.

En repartant bien repus, la suite de la route qui monte pratiquement à la verticale sur un bitume fraichement coulé nous sèche sur place. Nous devons ainsi pousser notre attelage pour gravir la côte. La route se dirige à présent perpendiculaire à la côte direction l’intérieur des terres, puis depuis Ventoda do Mar s’engage dans une vallée parallèle à la côte, mais cette fois dans une joli chemin blanc sans circulation et en descente. Il faut toutefois se méfier des petits cailloux et des tas de gravillons. On se sent vraiment à la campagne, entourés de prés, de cultures, de forêts, etc. Quel contraste entre ici et le bord de l’océan !  D’ailleurs pour la première fois un chien sort en courant d’une petite maison de jardin pour nous courser, mais sans chercher à attaquer. Il s’arrête même pile à la clôture du jardin comme bloqué dans son élan par une barrière invisible.

A Marceira, où nous sommes accueillis par des anciennes installations thermales et un grand hôtel à l’abandon, nous commençons à suive le Rio Alcabrichel sur route sans circulation qui sillonne parmi les collines de la superbe vallée. Cette dernière débouche directement sur l’océan à Porto Novo.

A partir de là, il y a de nouveau une piste cyclable peinte en verte et séparée de la circulation par de grands poteaux en bois. Cette infrastructure est la bienvenue, car ici, la circulation sur la route côtière N247 est vraiment très dense ! En arrivant à Põvoa de Penafirme, la piste s’achève pour traverser la localité, puis c’est la descente sur Santa Cruz où il est possible de rouler prudemment sur le trottoir qui est en voie partagée avec les piétons. La route offre de superbes points de vue sur les plages, la tour de Santa Cruz et le fameux rocher Pedra que Bole. D’ailleurs, nous nous arrêtons quelques minutes sur l’un des très photogéniques bancs en bois rouge et blanc muni d’un pare-soleil zébré des mêmes couleurs pour admirer l’océan et ses belles vagues.

Arrivés à l’hôtel, nous sommes bien accueillis et les vélos ont même droit à un grand garage avec accès aux chambres par l’ascenseur, ça c’est vraiment idéal ! Pendant qu’Agnès se douche Pascal se laisse tenter par une petite baignade dans la mer. La mer fortement agitée et une vague de deux mètres le renverse à terre ! Il rentre ainsi tout penaud et plein de sable.

Le soir, après une petite balade en bord mer où nous pouvons observer des cormoran nichant sur l’iconique rocher de la ville, la Pedra que Bole, nous allons manger un plat de pâtes au bien nommé restaurant O Spaghetti.

Buen Camino !