Expédition Ultreia – Étape 81 | Jour 112 – Lundi 12.08.2024

Pourquoi le spectacle de la mer est-il infiniment et si éternellement agréable ? Parce que la mer offre à la fois l’idée de l’immensité et du mouvement.

Charles Baudelaire

Dos Zimbros (P)

Setúbal (P)

étape 81 | jour 112

31.93 km

2 h 58

440 m↑

Description

La chaleur de hier nous incite à la prudence et à nous lever tôt afin d’être au petit-déjeuner dès l’ouverture du buffet. Ce dernier est très complet. Il ne manque que la Nutella, comme le soulignera d’ailleurs un enfant arrivé peu après nous, un peu déçu de ne pas y trouver sa pâte à tartiner préférée pendant ses vacances. Pour notre part, quelques minutes après 9 heures, nous nous mettons en route sur la N379, heureusement avec peu de circulation et qui passe juste devant notre hôtel. Le trafic finit par s’intensifier au passage de la localité de Santana, mais cela reste raisonnable. Puis, à la hauteur de Boeiro, un peu par surprise nous attend la meilleure partie de cette étape, soit un passage sur route blanche au travers du Parque Natural da Arrábida sur quelques kilomètres. Nous apprécions beaucoup de retrouver un paysage plus naturel, au milieu de divers pins. Cet endroit semble être cerné de propriétés privées, car un fil barbelé en bord de route nous empêche de pénétrer dans la forêt.  Dommage que cette section soit également ouverte à la circulation, même si ce n’est que quelques véhicules. Surtout que le passage de chaque engin motorisé soulève un énorme tas de poussière qui nous enfume dans un brouillard blanc pendant une à deux minutes, le temps que les particules en suspension dans l’air retombent.

Malheureusement, cette belle section prend vite fin et nous nous retrouvons de nouveau sur la route à la hauteur de Casais da Serra. La N379 est très sinueuse et grimpe le long des falaises qui surplombent l’océan, ce qui nous offre quelques magnifiques points de vue. On profite de ce superbe panorama malgré la chaleur accablante et tout en restant très attentif à la circulation automobile. On y croise aussi quelques cyclistes en vélo de course qui ont leurs habitudes dans la région. C’est d’ailleurs auprès de l’un d’eux que nous nous renseignons sur la suite du parcours. En effet, au croisement juste avant la descente sur Portinho da Arriábida, nous tombons sur un panneau indiquant que la route en contre-bas est barrée. C’est justement  le genre de dilemme qui se pose parfois. Doit-on quand même poursuivre ou prendre le détour? En règle générale, les piétons et vélos passent toujours d’une manière ou d’une autre. Mais cette fois, le panneau indique expressément que les piétons aussi ne passent pas. Que faire ? Si on descend aller voir, nous prenons le risque de devoir tout remonter, soit environ 200 mètres de dénivelé. Alors, en voyant arriver un cycliste par le parcours que nous voulions emprunter, Pascal l’interpelle en anglais. Ce dernier, un local habitant dans la région, et s’exprimant très bien en anglais,  nous confirme que la route est barré mais que à vélo ça passe : « en portant ». Bon, nous voilà rassuré, on se lance.

Même si on n’est pas 100% sûr de notre coup, le risque est raisonnable alors on avale à toute vitesse la descente. Une fois en bas, nous commençons à suivre la côte, où la beauté des plages à l’eau transparente et turquoise est contrebalancée par le chaos routier engendré par les vacanciers venus à la plage en voiture et qui recherchent à se parquer.  Nous arrivons à la section « fermée », où à la barrière est facilement franchissable grâce à un passage laissé suffisamment large pour les piétons et les vélos.  Cette partie « interdite pour cause de chutes de pierres» est l’une des plus belle, sans voiture, et une incroyable route côtière avec quelques passages sous des protections contre les chutes de roches, comme des tunnels mais ouverts côté mer. Juste avant la Praia da Figueirinha, nous passons dans un vrai tunnel d’une centaine de mètres, dont la sortie du côté plage est bouclée à la circulation par de gros blocs en béton. Cette fois, point de passage facile. Nous devons enlever nos sacoches pour faire passer nos montures  par-dessus l’obstacle à bout de bras.

Après cette manœuvre, nous continuons sur la route côtière en direction de Setúbal, au milieu du chaos autoroutier des plagistes motorisés et du balai incessant des taxis Ubers. Il y même deux imbéciles dans une BMW à l’image de leur intelligence limitée qui tentent un dépassement en trombe d’une voiture jugée trop lente  et qui nous frôle dans un bruit de moteur assourdissant. Nous les saluons comme il se doit.

Nous arrivons enfin vers midi à l’hôtel que nous avions réservé et qui est idéalement situé à la porte du quartier historique et à deux pas du port. Comme nous nous y attendions, la chambre n’est pas prête, au vue de l’heure, le contraire aurait été étonnant. Nous y sommes super bien accueillis, et dans la foulée, nous demandons pour rester une nuit supplémentaire. C’est possible, moyennant un changement de chambre en catégorie supérieur car seule cette dernière est disponible deux nuit consécutives, après tout est plein, haute-saison oblige. Après réflexion, nous acceptons cette proposition car nous avons envie de profiter pleinement de la plage. Le réceptionniste nous parle de l’attraction principale de la région, soit l’observation de la des dauphins de la baie du Sado, et juste après, nous faisons une réservation pour le lendemain du tour en bateau correspondant.

En laissant nos bagages et nos vélos à l’hôtel, nous allons découvrir la ville à pied, où nous nous laissons tenter par un menu du jour au restaurant Sem Horas. Cela faisait longtemps que nous n’avions plus eu de menu entrée, plat, café à un prix raisonnable et cela nous rappelle les menus pèlerins du Camino. Puis, nous allons visiter la Casa da Baia de Setubal qui abrite l’Office du tourisme, une échoppe ( fraichement climatisée) avec des produits locaux, ainsi qu’un petit musée consacré à l’estuaire et aux dauphins de la baie, les « Bottleneck dolphins ». Après la visite, où nous apprenons notamment qu’ils vivent dans la baie du Sado depuis une vingtaine d’années, nous ressortons avec un bouteille de Moscatel de Setúbal, la spécialité locale et nous rentrons à notre hôtel.

La chambre située au dernier et 2ème étage de la belle maisons rénovée et décorée avec soin est très spacieuse. Les tableaux et images sont l’œuvre d’artistes portugais. Nous nous y installons et à l’heure du souper, comme nous avions été content du restaurant du midi, nous y retournons pour cette fois y manger un pica-pau. Ce dernier, cuisiné différemment de celui dégusté à Lisbonne, est également excellent et nous passons une très belle soirée.

Mardi 13 Août – jour de repos à Setúbal

Nous nous levons à l’aide notre réveil car nous devons être au port à 10 heures pour embarquer pour notre tour en bateau « Dolphin watching ». Donc, après un bon petit-déjeuner auquel il ne manque qu’une vraie machine à café, nous nous mettons en route pour la marina. La question qui nous taraude depuis hier soir est de savoir si nous allons effectivement voir les fameux mammifères marins ou pas. Le bateau qui nous emmène avec une vingtaine d’autres touristes est de taille moyenne, mais très confortable, il est piloté par un marin portugais dans la trentaine à la peau bronzée et au look jeune et fun avec un hoodie et une casquette Yamaha sur la tête. Il est accompagné par la guide et aide-marin également au look fun et dans la trentaine. Dès la sortie du port, le skipper est sur WhatsApp et au téléphone avec d’autres bateaux pour essayer de localiser les cétacés. On sort de la baie et toujours pas l’ombre d’un dauphin en vue. Le bateau accélère puis commence à longer la côte en direction de Comporta. Le duo de marins jongle entre pilotage, jumelle et téléphone portable pour traquer leurs « proies ».

Soudain, le bateau vire de bord. Tout le monde a compris et se  rue sur le bastingage pour essayer d’apercevoir les dauphins à gros nez (https://fr.wikipedia.org/wiki/Tursiops). Ces derniers ne sont guère timides et nous font des démonstrations des différentes nages et sauts, c’est juste magnifique! C’est difficile d’obtenir une bonne photo car tout bouge et l’action se passe très vite.

Après une demi-heure en compagnie des dauphins, le bateau repart en direction de Setubal en longeant toutes les plages et la guide fournit quelques explications sur les monuments devant lesquels nous passons. C’est vraiment excellent de terminer le tour ainsi car cela nous permet de mieux appréhender la région.

De retour au port, nous rentrons à l’hôtel enfiler notre tenue de plagiste. Et ni une ni deux, nous voilà prêts à bronzer sur le sable. Nous appelons un taxi Uber (et oui encore) pour nous rendre à la Plage de la Figueirinha repérée plus tôt depuis le bateau. En 15 minutes de route sinueuse, nous arrivons sur place. Nous décidons de louer un parasol et des chaises longues pour faire les gros touristes sur la plage, des fois, cela fait du bien. Ainsi, nous profitons du reste de l’après-midi pour lire, se baigner et profiter de la plage.

Une fois le soleil couché derrière les falaises, nous nous rendons au restaurant de la plage où nous soupons avant de reprendre un Uber pour rentrer. Une bien belle journée ! Nous décidons alors de voir si nous pouvons prolonger notre séjour, et coup de chance phénoménal l’hôtel vient d’avoir une annulation, ce qui fait que nous pouvons rester deux jours de plus en changeant de chambres et de catégorie.

Soulagés et contents de pourvoir rester, nous dormons super bien !

 

Mercredi 14 Août – jour de repos à Setúbal

Après le petit-déjeuner, nous faisons un brainstorming dont le but est de définir la suite de l’expédition. Idéalement, nous voudrions faire encore quelques jours à la plage, mais cela semble compliqué car nous ne trouvons pas d’hébergement. La question se pose aussi dans l’absolu de continuer ou non le parcours Eurovelo1 plus au sud. Selon les renseignements glanés auprès de plusieurs personnes et en ligne, les parcours ne s’améliorent pas beaucoup en direction du sud avec environ 50% de route. Pour ne rien arranger, c’est la haute-saisons, ici au Portugal, donc il y a beaucoup de circulation en raison des vacances scolaires portugaises et du tourisme. En plus, la chaleur accablante n’invite pas vraiment à faire du vélo. Au-delà de ces considérations, continuer ne ferait que repousser la question de la route du retour.

Une option intéressante serait de profiter d’être proche de Lisbonne et de son aéroport international pour nous envoler vers une destination à définir et continuer l’aventure depuis là. Renseignement pris, la compagnie low-cost espagnole Vueling effectue des vols directs depuis Lisbonne jusqu’à Bilbao. Cela nous permettrait de reprendre le parcours initialement prévu en rejoignant le camino del norte en direction de la France. Avec toutefois un problème, le vol direct le plus tôt est mardi 20 ou vendredi 23, donc il faut quand même trouver à dormir plus longtemps, car pour l’instant, dès vendredi, nous n’avons plus de chambre. Mais cela serait une bonne option, et pour dormir, il y a toujours la possibilité de retourner à Lisbonne, où l’offre d’hébergements est pléthorique, mais adieu la plage. A réfléchir, nous mettons fin à nos réflexions sans prendre de décisions. Nous procrastinons, c’est toujours bien.

A 13 heures, nous embarquons équipés en plagiste à bord du ferry pour rejoindre la presqu’île de Troia et ses superbes plages. Sur le ferry, nous repérons une offre d’appartement en ligne et décidons d’enquêter sur place. Tel que nous le soupçonnions, l’offre avait été oubliée sur un site de réservation et n’était plus disponible, mince ! Selon la réceptionniste gérant les appartements sur Troia, il ne reste plus qu’une seule possibilité pour nos dates mais à 500 CHF la nuit. C’est la haute-saison et il faut tondre le touristes,  mais il ne faut pas pousser non plus! Nous déclinons l’offre. En effet c’est le weekend du 15 aout (jour férié ici), et pas mal de monde en profite pour faire le pont et se rendre à la plage, autrement dit c’est le pic du pic de la haute saison, cela s’annonce compliqué voir même mission impossible.

Nous mettons définitivement nos recherches de côté pour nous mettre en route vers la plage. Passée la zone des parasols à louer, la foule se clairseme et vite, nous avons pratiquement le rivage pour nous. C’est vraiment une plage de rêve telle que nous l’avions souvent imaginée pendant que nous pédalions sous la pluie lors du Camino. Quelle belle récompense ! Nous profitons ainsi du soleil, de la mer et du sable jusqu’au soir.

Avant de reprendre le bateau, nous nous décidons pour manger à la rôtisserie de poulet près de la marina, puis nous embarquons sur le bateau de 21h30. Fatigués  et heureux de ce super moment au bord de l’océan, nous nous endormons pour un sommeil bienvenu et réparateur. Il faut dire que cela fatigue de faire de la plage.

Jeudi 15 Août – jour de repos à Setúbal

Ce matin, nous devons trouver une solution pour continuer notre séjour ici à Setúbal. Nous avons déjà un hébergement à partir de dimanche et les jours suivants dans l’hôtel où nous sommes déjà, il ne manque que deux jours, soit la nuit de vendredi et de samedi. Alors nous divisons le travail : Agnès visite plusieurs hôtels en personne et Pascal fouille sur internet. Après une demi-heures, nous faisons le point. Les hôtels visités à proximités n’ont plus rien du tout, mince. Heureusement, sur internet, on trouve un hôtel qui nous avait échappé jusqu’à présent (peut-être une annulation ?), il se trouve un peu plus loin du centre près d’un grand parc. Il a des disponibilités pour les dates qui nous intéressent. Nous y allons à pied pour voir directement avec la réception. Arrivés sur place, le réceptionniste du quatre étoiles nous confirme avoir de la place mais nous donne un prix bien plus cher que sur leur site. Alors, il nous conseille de réserver en ligne, ce que nous faisons immédiatement installés dans le lobby, après s’être assuré de pouvoir mettre nos vélos en sécurité.

On paie un peu plus cher que d’habitude, mais on a une solution d’hébergement sans devoir retourner à Lisbonne. Maintenant, il nous faut organiser le vol, le transport des vélos en avion et le transfert  jusqu’à l’aéroport avec armes et bagages. Pour cela, la recette est simple, il nous faut deux boites en carton pour y mettre les vélos et deux gros sacs pour y rassembler tous nos bagages. Nous repérons alors un marchand de cycles qui, d’après son site, est ouvert en ce jour férié. Il est situé dans la zone commerciale de la ville à 15 minutes de vélo. Nous nous y rendons sous un soleil de plomb. Arrivés sur place, le rideau de fer est tiré, mince. Tout près de la plaquette avec le nom du magasin sur le mur, le marchand y a également apposé un symbole de Compostelle à vélo ! C’est un bon signe, il sera sûrement sensible à notre démarche. Nous appelons donc le numéro de portable mentionné sur la devanture et expliquons notre besoin. Il accepte immédiatement contre 25 euro par boite, matériel d’emballage et livraison à l’hôtel comprise, c’est parfait. Nous restons en contact par WhatsApp, il nous tiendra au courant.

Pour la suite, nous devons organiser deux grands sacs afin d’y glisser dedans nos trois sacoches en tant que bagage unique en soute.  Habituellement, nous achetons deux sacs Ikea à fermeture éclair, et justement il se trouve qu’il y a un Ikea ici à Setúbal et il n’est pas loin. Nous nous remettons alors en route sur la piste cyclable qui relie le centre-ville à la zone commerciale.

Arrivés sur place, il y a un grand signe Ikea sur un centre commercial. C’est étrange car en général, l’enseigne suédoise dispose de son propre bâtiment. Pascal part se renseigner mais revient bredouille car il ne s’agit en fait que d’un petit studio de conseil pour des cuisines. Cela se complique. Il y a bien un Ikea à Lisbonne mais il est situé très en dehors de l’agglomération, cela nous prendrait une journée pour nous y rendre en transport publique et couterait bien trop cher en taxi. Donc nous nous rabattons sur la solution de secours, il nous faut trouver des grands sacs de sport bon marché, disons idéalement maximum 20 euros.

Nous identifions un magasin Decathlon sur Googlemaps. Il est situé tout à l’extrémité de la zone commerciale à un quart d’heure de vélo. Nous nous mettons en route, il fait très très chaud. Heureusement, nous bénéficions pour la moitié du trajet d’une piste cyclable et pour l’autre moitié nous roulons sur le trottoir, car la circulation sur les grandes avenues est assez intense. Arrivés à l’enseigne française d’article de sport, Pascal identifie rapidement un article idéal, mais malheureusement il n’y en a plus que un seul. Alors il prend également un grand sac de sport. Les deux articles coutent chacun 19 euro, parfait. Nous repartons en direction du centre-ville en passant par « Leroy Merlin », une enseigne de bricolage, pour y acheter du scotch et du papier bulle. Il fait toujours plus chaud. Après tous ces achats, nous prenons encore le temps de nous arrêter à la station-service de « Auchamp » pour nettoyer nos vélos plein de poussière. Et oui, cher lecteur, il y a beaucoup d’enseignes françaises! Ensuite, cuits par le soleil, c’est épuisés que nous allons manger un toast et boire quelques chose à la buvette « Viva Setúbal » dans la fraicheurs du parc Bonfim.

De retour dans notre chambre climatisée, nous continuons notre travail de planification. Nous avons le choix entre deux vols directs, le mardi 20 ou le vendredi 23. En se renseignant sur Bilbao, nous nous rendons compte que c’est justement les dates de la Semana Grande, soit une grande fête sur une semaine. Dans ces conditions, les prix des hôtels sont exagérés et il y a plein de monde, alors nous optons pour le vol du 23 afin de vivre la fête mais à la fin seulement. Le vol est réservé. Dans la foulée, nous réservons aussi l’hôtel à Bilbao jusqu’au lundi 26 et deux billets pour aller voir la corrida avec les taureaux. Enfin, nous descendons à la réception pour confirmer notre la suite de séjour.

Voilà notre marathon de planification s’achève. Nous y avons passé la journée. Mais maintenant nous sommes tranquilles pour plus d’une semaine. Et nous pouvons entamer sereinement nos vacances dans les vacances, soit les vacances au carré 😊.

Vendredi 16 Août – jour de repos à Setúbal

Ce matin, nous devons réempaqueter toutes nos affaires car ce soir, nous dormons dans un nouvel hôtel. Donc, après le petit déjeuner, nous déposons nos bagages dans la remise près de la réception où se trouvent déjà nos vélos. Entretemps, nous avons également revêtus nos tenues de plagiste et préparé un sac à dos chacun pour la plage. Nous décidons de retourner à la plage de la Figueirinha avec un petit aller et retour en taxi Uber. Une fois sur place, nous louons un parasol et deux chaises longues à la plage en concession. Baignade, lecture, repos, bref la vie facile ! Cela permet également d’être un peu à l’écart de la dense foule qui se presse à la plage en ce jour de pont du 15 août pour les Portugais. Cette fois, nous pouvons même explorer la langue de sable qui se découvre à marée basse face à la plage, un petit air « d’Arche de Noé ».

Vers 19 heures 30, nous sommes de retour à l’hôtel Rio Art. Nous harnachons nos montures et prenons congé de la sympathique équipe de l’hôtel et leur disant « à dimanche ». Après 10 minutes de vélo à travers la vielle ville, nous arrivons dans un quartier plus récent à l’Hotel Meliá situé juste à côté du Parque do Bonfim. Le check-in est rapide et après avoir parqué nos vélos à côté de la réception nous montons en chambre.

Comme nous sommes fatigués, nous décidons de faire au plus simple pour le souper et de profiter du buffet de l’hôtel. Étonnamment c’est une bonne surprise, car d’habitude les buffets sont souvent composés d’aliments surgelés et bon marché, mais ici ce n’est pas le cas. C’est donc après avoir faire le plein d’énergie que nous allons nous coucher.

 

Samedi 17 Août – jour de repos à Setúbal

Il fait déjà très chaud, en effet, ce jour est encore considéré par les services météorologiques portugais comme caniculaire ! Après un passage au pléthorique buffet du petit-déjeuner, nous nous préparons pour la plage. Aujourd’hui, nous décidons de retourner à Troia car la plage est immense et donc pas de risque de se retrouver coincé au milieu de la foule du week-end.

Une fois arrivé sur la presqu’ile,  nous nous rendons chez Decathlon pour acheter un parasol de plage. Un peu d’ombre nous semble indispensable sur cette plage désertique. Nous avons de la chance, ils ont tout vendu sauf le modèle d’exposition que nous nous pressons d’acquérir. C’est donc tout équipé que nous nous rendons à Praia da Costa da Galé, soit la plage la plus éloignée de la marina. Nous choisissons un emplacement à bonne distance des quelques plagistes épars. Nous plantons notre parasol fraichement acquis. Le mécanisme de blocage de la tige du pied ne fonctionne pas bien alors nous le réparons « à la MacGyver » avec un bout de papier. Au milieu d’après-midi, le vent se lève, nous devons alors coucher le parasol et monter les pans latéraux qui se remplissent de sable pour assurer plus de stabilité. Etonnamment, cela résiste très bien et nous protège en plus du vent, bien joué Decathlon !

Sans nous arrêter aux restaurants « attrape-touristes » de la presque-île, nous retournons à Setubal en Ferry. Sur le chemin du retour, nous tombons un peu par hasard sur un restaurant qui offre des plats du jours, le « Invictus ». Un local y boit une bière, c’est un bon signe. Le patron, jovial et sympathique, nous invite à nous asseoir. L’établissement est une belle découverte. Nous y avons très bien mangé un « bitoque à la sauce tomate ». C’est encore un restaurant portugais authentique et avec des prix non-touristiques !

Dimanche 18 Août – jour de repos à Setúbal

Ce matin, nous refaisons nos bagages en vue d’un nouveau déménagement. En effet, après l’excellent petit-déjeuner, nous retournons à l’hôtel Rio Art. Nous y déposons nos affaires dans « notre » remise privée. Nous en profitons pour inspecter les cartons de vélo qui, entre-temps ont été livrés. Ils semblent très bien et d’une taille suffisante. Le personnel de l’hôtel est impressionné et impatient de voir comment on met nos vélo en boite.

Pour le reste de la journée, nous retournons sur Troia. Cette fois, le vent est beaucoup plus fort que hier et nous montons directement notre parasol en mode vent. Nous nous y abritons tels des bédouins dans le désert. Pascal entame un livre au titre approprié pour la situation, un classique de la littérature de science-fiction, « Dune ». Vers le milieu d’après-midi, le vent se renforce avec quelques belles rafales, qui emportent quelques parasols mal fixés au large… le tout sous le regard impuissant de leurs propriétaires qui tentent en vain de les rattraper à la course. Le nôtre tient étonnamment bien. A chaque coup de vent, l’armature de notre frêle abri plie sous la force des éléments ; les baleines et fourchettes en plastique bon marché grincent de manière inquiétantes mais tiennent bon. Le problème vient plutôt du fait que le vent soulève le sable au niveau sol et ce dernier vient virevolter jusque dans notre campement. Conséquence, au bout de quelques minutes, tout est ensablé. Une autre mesure nécessaire est la construction de contreforts de sable contre la toile du côté du vent, pour empêcher l’érosion au niveau du sol qui finit par créer des ouvertures par lesquelles s’engouffre la tempête. Vers 17 heures, nous repartons. La plage s’est presque vidée car nous ne sommes pas les seuls à en avoir eu prématurément marre de la tempête de sable. En revenant le long de la plage, le vent mêlé au sable nous picote les mollets. C’est la version portugaise d’un jour blanc en montagne lorsque les cristaux de glace piquent les joues.

De retour à Setubal nous essayons un nouveau restaurant, la Taberna Londrina. Nous mangeons une excellente francesinha. Pour les parisiens qui nous lisent, l’établissement dispose d’un restaurant à Paris si cela vous tente d’essayer. Après avoir rechargé nos batteries, nous retournons à l’hôtel pour prendre notre chambre. Et comme cela compte comme un nouveau séjour, nous avons droit au verre de bienvenue composé de Muscatel de Setubal. Nous profitons de la dégustation pour prendre quelques conseils sur les visites à faire dans la région.

Lundi 19 Août – jour de repos à Setúbal

Après une grasse matinée et un bon petit-déjeuner sans se presser, nous arrivons vers 11h30 à Praia da Figueirinha en taxi Uber. Puis, nous empruntons le tunnel « interdit », mais où tout le monde passe quand même pour longer la côte jusqu’à la plage suivante. L’idée est d’aller explorer une des plage repérée lors de notre arrivée à vélo et qui nous paraissait intéressante. Ainsi, après une vingtaine de minutes de marche, nous arrivons à la plage Galapos. Cette dernière est pleine de monde et dispose d’une petite paillote avec un restaurant, des toilettes et des parasols à louer. Nous décidons de continuer pour aller sur la plage suivante, la Praia de Galapinhos, en espérant y trouver une densité de plagistes plus faible. Après dix minutes de chemin dans la garrigue, nous débarquons sur la fameuse plage. C’est légèrement mieux, mais cela reste très fréquenté ! Il faut dire que contrairement à Troia, ici la plage est relativement petite en longueur soit un petit 500 mètres. De plus, à marée haute, comme c’est le cas à notre arrivée, seul une bande de sable d’une dizaine de mètres subsiste entre la mer et la montagne. Nous installons notre tente dans une zone encore inoccupée. Ce jour-là, le vent est tourbillonnant et nous peinons à arrimer correctement notre parasol. Il nous faut plusieurs ajustement et parfois des réflexes «  jedi « pour retenir le pied lors de rafales plus fortes s’engouffrant de manière inattendue du côté de l’entrée. Nous finissons par avoir l’idée de remplir la pochette de rangement de sable et de l’accrocher aux baleines centrales pour améliorer la stabilité et ça marche. L’eau, elle, translucide au reflet d’émeraude invite à la baignade, et en effet, c’est à notre avis une des meilleures plages pour nager. Tout au long de l’après-midi, nous observons l’étrange balai de shooting Instagram des naïades en mini-caleçon de bain. Bien que nous ayons déjà cela ailleurs, ici, il y en a particulièrement beaucoup, étrange… Renseignement pris, le mystère s’éclaircit, cette plage a été élue meilleure plage d’Europe en 2017 au concours « European Best Destinations ». et il semblerait aussi en 2023, selon les rumeurs locales.

Nous profitons ainsi toute la journée du sable et de la baie, avant de rentrer à Setúbal en faisons le chemin inverse à ceci près que cette fois nous pouvons rejoindre la plage de Galapos en longeant la plage car c’est marée basse.

Mardi 20 Août – jour de repos à Setúbal

Ce matin, pas le temps de trainer, il nous faut remballer toutes nos affaires car nous changeons pour la dernière fois de chambre. Nous devons être prêt à 9 heures pour nous rendre à Azeitão, un village situé à 20 minutes de route en bordure du parc naturel de Arrabida pour une visite d’un domaine vinicole. Comme nous avons décidé au dernier moment, nous n’avons pas reçu de confirmation de réservation pour la visite et puisque personne ne répond au téléphone, il nous faudra y aller au culot.

A la minute prêt, à 9 heure 30, nous prenons un Uber qui nous dépose au Palácio da Bacalhôa, le but de notre visite. Mais une fois devant l’entrée, on apprend qu’en fait, il faut se rendre au village à plusieurs kilomètres pour acheter les billets de la visite au magasin de vin. Pour nous, étant à pied, c’est impossible. Nous sonnons donc à la porte de la demeure, la personne qui répond nous confirme ce qui est écrit sur le panneau mais nous propose gentiment de nous amener en voiture, merci beaucoup pour ce coup de main !

Nous arrivons donc trente secondes avant le début de la visite à 10 heures et pouvons tout juste acheter les billets. La première chose que nous annonce notre guide anglophone est que nous allons nous rendre en voiture au Palácio pour la visite. Quel comble pour nous ! Mais heureusement, le guide peut nous emmener avec lui. Également sans voiture, un homme d’une cinquantaine d’années à l’allure de business man se joint à nous. On apprend qu’il leur vend des levures pour la fabrication du vin et profite ainsi de visiter le domaine.

La villa située au milieu des vignes du domaine dont l’origine remonte à plusieurs siècles est magnifiquement restaurée. On y apprend que lors des travaux de rénovation ont été découvertes des preuves archéologique datant de l’époque romaine témoignant de l’exploitation de la vigne sur se site déjà à l’Antiquité.

Ensuite nous retournons au magasin de vin pour entamer la visite de la cave moderne. En plus d’une impressionnante alignée de tonneaux dans lesquels le précieux nectar mature, l’endroit dispose également d’une collection de tableaux et des objets d’art africain. Nous apprenons ainsi que le Moscatel est fabriqué de manière semblable au Porto, c’est-à-dire que le processus de fermentation est stoppé par l’ajout d’alcool fort dans le mélange. Ensuite, la maturation se fait en fût de chêne issu de la production de wiskey écossais. Après la visite, nous avons droit à une dégustation d’un vin blanc, d’un rouge et d’un Moscatel 5 ans d’âge. Lequel est le meilleur ? Le rouge et le moscatel sont les favoris pour Agnès et Pascal.

Ensuite, nous nous rendons à pied au centre du village et sommes tentés par le restaurant Wine Corner – José Maria da Fonseca, le restaurant de la cave d’un autre producteur de vin. Nous y sommes très bien reçus et avons très bien mangé, notamment une mousse au chocolat « ludique », à combiner soi-même avec 4 ingrédients (poivre rouge, fleur de sel, huile d’olive et moscatel) pour trouver le meilleure mélange. Le gagnant est le poivre rouge ! Avec tout ça, l’après-midi est déjà bien avancé et nous reprenons un taxi Uber direction Setúbal.

De retour en ville, nous en profitons pour acheter des souvenirs et écrire quelques cartes postes. Pascal met également ce temps à profit pour aller chez le coiffeur car avec tous ses cheveux lui donnent trop chaud.

Mercredi 21 Août – jour de repos à Setúbal

Après le petit-déjeuner nous nous lançons dans la mise en boite des vélos. Et comme attendu, c’est le dévissage des pédales qui pose problème. Impossible avec la clé dont nous disposons de les dévisser !  Aïe… alors, sans s’énerver, nous nous rendons chez le marchand de vélo pour qu’il nous aide. Nous faisons alors la connaissance du couple qui gère l’échoppe, ils sont très sympathiques et adorent aider les voyageurs à vélo. Lui-même s’est déjà rendu deux fois à Santiago à vélo depuis Porto et  Braga. Il a préféré depuis Braga. Avec la grande clé, les pédales sont vite desserrées, ouf !

Une petite heure plus tard, nous voilà de retour à la réception de l’hôtel pour commencer le travail proprement dit. En moins de deux heures, nos deux montures sont prêtes pour leur batême de de l’air.

De retour en chambre, mauvaise surprise, le travaux dans la rue font que nous n’avons plus d’eau courante dans notre chambre. Le réceptionniste prend les choses en main, mais il a besoin de temps. Alors nous nous préparons tant bien que mal pour la plage. Vers 14 heures 30, nous débarquons en taxi Uber à la plage de Figueirinha où nous louons deux transats et un parasol. Cette plage est la piste bleue des plages : facile et pas loin.

De retour à l’hôtel vers 19 heures, nous préparons la lessive. Et oui nous voulons être tout propre pour entamer la prochaine phase de notre voyage. Ainsi, de retour de la laverie automatique après 21 heures, nous déposons notre lessive propre à l’hôtel et allons souper. Nous mangeons super bien au Restaurante De Pedra e Sal Hostel & Suites qui se trouve être le restaurant du domaine vinicole Bacalhôa que nous avions visité la jour précédent.

Jeudi 22 Août – jour de repos à Setúbal

Pour notre dernier jour de vacances, nous voulons retourner à Troia. En effet, de toutes les plages, c’est celle qui nous a plu le plus, notamment par son côté sauvage. Donc, après le petit-déjeuner, nous arrivons à attraper le ferry de 11h20. En arrivant sur la plage, nous constatons qu’il y a beaucoup moins de monde que d’habitude et en marchant encore quelques minutes, nous trouvons facilement un bout de plage presque inhabitée, le plus proches voisins étant à plus de 100 mètres. De plus, cerise sur le gâteau, il y a moins de vent et il fait aussi une température agréable qui invite à se dorer au soleil sans toutefois finir grillé. L’océan est agité, les vagues qui grandissent au fil de la journée frappent le rivage avec vigueur. Nous nous amusons à jouer avec les vagues lors des baignades, on adore ! Une promenade sur la bande de sable, longue de plusieurs kilomètres, nous fait nous sentir presque comme des naufragés sur une île déserte. Une bande de bécasseaux Sanderling vient aussi vers le rivage, picorer dans la bande de sable entre deux vagues. Ils se montrent peu craintifs. Finalement, des conditions idéales sur cette plage nous permettent de finir en beauté notre exploration de la région de Setúbal.

En revenant en ville, nous allons manger une francesinha à la Taverna Londrina pour fêter notre départ et le début de la nouvelle phase de notre expédition. De retour à l’hôtel, nous somme accueillis par la jeune réceptionniste Anna qui regrette de nous voir partir. Comme lot de consolation, nous lui offrons notre parasol de plage, ce qui lui fait très plaisir ! C’est vraiment une employée touchante.

De retour en chambre, on voit un mot laissé sur notre lit qui indique que l’eau sera coupée dès 9 heures le lendemain jusqu’au soir… voilà qui ne sera pas très pratique. Espérons que la chance ne tourne pas davantage et que notre voyage pour Bilbao se passe sans encombre.

Buen Camino !

Le parcours en video

Hotel Rio Art  (https://www.rioarthotel.pt ) / 165 – 185  € /nuit (chambre supérieur et premium avec pdj, respectivement) –  climatisation, super bonne literie, très bon Wifi, grande sdb, personnel super gentil et efficaces qui nous offre un super service de conciergerie. On se sent presque « à la maison ».

Les vélos sont dans la remise près de la réception occupée 24/7

Note : ❤️6 / 6

Hotel Meliã  (https://www.melia.com/pt/hoteis/portugal/setubal/ ) / 195  € /nuit (chambre avec pdj) –  climatisation, super bonne literie, très bon Wifi, grande sdb, personnel pro et efficace, grand buffet de petit déjeuner et aussi pour le souper

Note : 6 / 6

Les vélos sont près de la réception occupée 24/7

Souper :   

Lundi : Restaurant Sem Horas – https://sem-horas.pt – bonne qualité et bonne accueil

Mardi: Bar Mar à la plage de Figueirinha – Très bien pour un restaurant de plage

Mercredi: Frangasqueira de Troia –  Rôtisserie de poulet, OK mais un peu cher pour des portions chiches – Bonne qualité.

Jeudi: A midi buvette Viva Setúbal – Toast chaud, joli terrasse sous les arbres du parc

Vendredi: Buffet Hotel Meliá

Samedi: Restaurant Invictus  – Cuisine authentique et prix raisonnable, le patron est jovial et rigolo

Dimanche: Taberna Londrina – https://www.tabernalondrina.com/locais/setubal – Suberbe francesinha et bonne bière que demander d’autre.

Lundi : Restaurant Invictus – c’était bien alors nous y retournons

Mardi : A midi restaurant Wine Corner – José Maria da Fonseca – Super cuisine d’inspiration local et à base de la production de vin maison.

Mercredi : Restaurante De Pedra e Sal – super choix de viande (servies sur une pierre de sel d’où le nom de l’établissement) et de poisson

Jeudi : Taberna Londrina – https://www.tabernalondrina.com/locais/setubal – Encore 🙂

Dolphin Watching – Rotas do Sal

Transfert vers l’aéroport – The Guru Guide  +351 93 765 82 49

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