Expédition Ultreia – Étape 82 | Jour 123 – Vendredi 23.08.2024

Un Basque n’est ni Français, ni Espagnol ; il est basque et c’est tout.

Victor Hugo

Aéroport de Bilbao (ES)

Bilbao (ES)

étape 82 | jour 123

14.22 km

1 h 19

119 m↑

Description

C’est notre dernière matinée au Portugal. Nous nous levons tôt car aujourd’hui, l’eau courante sera coupée dans tout le quartier de l’hôtel dès  9 heures (jusqu’à 18 heures) car la municipalité a décidé de faire de travaux de réfection des conduites en pleine saison touristique. Cela ne nous arrange pas, mais on s’organise. En y pensant, c’est encore pire pour tout les acteurs du tourisme : restaurants (impossible de laver la vaisselle) et hôtel (impossible de faire les chambres). En tout cas, les employés du Rio Art sont remontés contre les autorités, impuissants. Ils attendent avec impatience les prochaines élections pour la mairie dans une année pour faire bouger les choses.

Après le petit déjeuner, alors que nous voulions nous laver les dents et aller aux toilettes, nous constatons à 8 heure 35 que l’eau est déjà coupée. Notre sang ne fait qu’un tour. Nous descendons à la réception pour s’assurer que c’est bien le cas. Ils nous disent ne rien pouvoir faire. C’est ce que l’on va voir : Pascal prend les choses en main et va voir les ouvriers. Il demande à parler au responsable. Ce dernier, qui est le seul à parler anglais, arrive, par chance il était dans le coin. Pascal lui fait remarquer que ce n’est pas encore 9 heures et que l’eau est déjà coupée.  Il est étonné et s’énerve contre son équipe qui, semble-t-il, n’a pas respecté ses consignes. Il nous assure remettre l’eau le plus vite possible, parfait. Le temps de remonter en chambre, sous l’œil incrédule des employés de la réception, l’eau coule à nouveau.

Ensuite, nous redescendons fermer les boites des vélos avec du scotch style » duck tape » pour s’assurer d’une bonne stabilité mécanique. Cela marche, tout est parfait ! A 10 heures nous sommes prêts avec nos bagages réorganisés pour aller dans la soute de l’avion. Nous consacrons les deux heures suivantes à la rédaction du blog.

A midi, nous descendons avec toutes nos affaires prendre les taxis commandé. En arrivant à la réception, nous apercevons la voiture parquée devant l’hôtel et comprenons instantanément que cette dernière sera trop petite pour tout charger. Aïe ! Comment faire ? Faisons confiance au chauffeur. Ce dernier essaye de mettre les boites à vélo dans le coffre : ces dernières rentrent mais il ne reste plus de place pour les bagages et nous-même. Dépité, il nous explique que son chef, qui connaissait pourtant la taille de nos bagages, n’a pas voulu lui donner une voiture plus grande. Et ce, contre l’avis du chauffeur. Alors il nous propose d’appeler un Uber et de se rendre à l’aéroport avec deux voitures. Il nous assure que, au niveau du prix, nous paierons au total la même chose que dans l’offre, soit 75 euros. Et lui s’occupera de régler la situation avec son chef.

Alors nous appelons un Uber. Ce dernier arrive rapidement, c’est une Renault Clio conduite par une jeune Portugaise. Notre chauffeur lui explique en portugais la situation. Juste le temps de dire un « au revoir rapide » à la réception de l’hôtel et notre convoi de deux voitures prend la route direction l’aéroport de Lisbonne, soit une cinquantaine de kilomètres. La distance est avalée en 45 minutes. Une fois devant  le terminal 2, nous déchargeons tout notre matériel sur un chariot de transport. Au moment du payement effectivement, nous payons que 35 euros, parfait (soit un total de 75 euros avec les 40 euro du Uber).

En glissant un petit pourboire à notre chauffeur encore tout désolé, nous lui expliquons notre voyage. Er dernier manque de s’étouffer quand il comprend que nous sommes venu de Suisse à vélo. Il est très admiratif.

Le terminal 2 de l’aéroport, dédié aux compagnies low cost, n’a rien de clinquant pour une si grande ville. Il s’agit d’ un hall style hangar en rénovation qui  ne dispose que de l’essentiel. Et chose surprenante, il n’y a pas beaucoup de monde. Dès l’ouverture du check-in pour notre vol, nous nous rendons au comptoir de la compagnie aérienne Vueling avec tout notre matériel. Agnès déplace un peu les poteaux des barrières qui forment la file d’attente pour pouvoir faire passer notre large chargement. L’employé au guichet est très sympathique et, apprenant que nous sommes suisses, il commence à discuter car il a de la famille vers Lausanne. Le check-in se passe sans problème. Nous pouvons remettre ensuite les deux boites vélos sur le tapis roulant dédié aux bagages encombrants.

Débarrassés et soulagés, nous nous dirigeons vers la sécurité, dernier obstacle avant d’être tranquille. Là aussi, rien à signaler. La salle d’embarquement du terminal 2 est à l’image du hall d’accueil, minimaliste. Nous nous installons manger quelques chose à l’un des restaurants et en profitons pour  écrire encore le blog et boire un café Nespresso. Pile à l’heure, nous embarquons à pied depuis le tarmac. Pendant le vol en gardant un œil sur le GPS, nous avons pu repérer depuis les airs le Camino en passant à la hauteur de Santo Domingo de la Calzada, ce qui nous ramène presque 2 mois en arrière et fait remonter pleins de souvenirs !

Notre vol arrive à l’heure prévue à Bilbao, soit à 19 heures heure locale. Avec le décalage horaire, nous perdons une heure par rapport au Portugal. Cette fois, l’aéroport est plus prestigieux et nous débarquons même à l’aide d’une passerelle. Cela se voit que Vueling est espagnol et est ici chez elle. A notre grand étonnement, les bagages arrivent très vite et en ordre, bien joué Vueling ! Une fois devant l’aérogare, nous observons un moment le balai des taxis en espérant apercevoir un van, mais en 10 minutes rien à l’horizon. Alors, nous nous décidons à construire nos vélos et à rouler jusqu’à notre hôtel soit à environs 15 kilomètres. En effet, il y a une colline entre l’aéroport et la ville. Les voitures peuvent prendre le tunnel mais nous devons faire le tour.

D’ailleurs, deux jeunes Flamants sont déjà eux aussi en pleine construction de leur deux gravels. Renseignement pris, eux aussi suivront la côte jusqu’à Bordeau. En une heures, nos machines  sont montées et harnachées. Il nous reste encore un peu plus d’une heure de jour alors nous ne trainons pas trop. Notre sensation sur les premiers tours de roue est bizarre en effet, il faut se réhabituer à rouler avec les sacoches qui  donnent, à causent de l’inertie, une sensation que la roue arrière chasse dans les contours. Après quelques minutes, tout rentre dans l’ordre, nous faisons à nouveau corps et âme avec nos vélos.

Premier obstacle, la sortie de la zone aéroportuaire : google n’est d’aucune aide car lui non-plus n’a pas de solution (c’est bien la première fois). Il y a bien une route mais, c’est une autoroute ! Arrêté sur la bande d’arrêt d’urgence devant le panneau « autoroute », nous étudions la carte encore une fois, mais c’est bel et bien la seul sortie. Il nous faut donc prendre l’autoroute N-633 sur une centaines de mètres et ensuite prendre la première sortie pour emprunter la BI-3707. Cette route nous fait gravir la seule côte de la journée. Comme il est tard, il n’y a  presque personne. De plus, les automobiliste espagnols, contrairement aux Portugais, sont très respectueux des cyclistes. En bas de la descente à Zabaloetxe, nous empruntons la BI-2704 et enchainons avec la BI-753 qui nous amène directement au bord de la rivière Nervión, où nous trouvons la piste cyclable qui entre en ville. Le jours tombe et nous avons droit à un magnifique coucher de soleil sur la rivière. Belle récompense ! Nous longeons cette dernière jusqu’au quartier de Deustu où se trouve notre hôtel.

Nous sommes accueillis par le jovial réceptionniste qui nous appelle « couple » en anglais, trop drôle. Il nous trouve une place pour nos vélos dans une remise.

Nous déposons nos affaires en chambre et allons manger au restaurant juste en face. Il s’agit d’un restaurant vénézuélien. En étudiant le menu, on ne reconnait aucun plat ! Alors, on recherche sur google  image et nous commandons un peu au hasard un patacon et un arepa. Finalement, c’est une excellente surprise. Nous sommes tout secs car nous n’avions rien à boire ,alors avec ça, nous éclusons aussi deux grandes bouteille d’eau.

Samedi 24 Août – jour de visite à Bilbao

Après le petit déjeuner, nous allons explorer la ville à pied. La bonne impression de la veille en arrivant se confirme. La ville est très moderne d’un point de vue architectural. C’est un peu comme si la ville avait été rénovée. On voit aussi qu’au niveau des transports, il y a eu beaucoup de réflexion pour assurer des déplacements multimodaux en transport publique, en voiture, à vélo et à pied. En approchant de la vielle ville, nous entrons dans le quartier de la fête de la Aste Nagusia (Semana Grande de Bilbao), sorte de braderie géante. Nous visitons la vielle ville et en profitons pour nous rendre sur le parcours du Camino, mais, mis à part quelques coquilles au sol, il n’y pas grand-chose. Bien sûr, il y a aussi la cathédrale de Santiago, fermée. Nos remarquons toutefois dans la foule de touristes quelques marcheurs, facilement repérables à leur look de baroudeur et leur grand sac à dos. Ce sont les premiers pèlerins que nous voyons en presque un mois. Nos souvenirs reviennent, on se réjouit de reprendre la route du camino lundi !

En retournons à l’hôtel nous sommes pris dans un orage et arrivons détrempés à notre chambre. Nous nous changeons rapidement et reprenons la route à pied direction l’arène des taureaux. En effet, nous avons deux place pour assister au spectacle. Nous nous doutons que quelque chose n’est pas très net lorsque nous entendons une manifestation à l’extérieur. Mais il y a des enfants parmi les spectateurs, donc cela doit être ok pour nous…Bon on verra. Et on a vu … en effet il s’agit encore d’une vraie corrida, naïvement, nous pensions que ces dernière avaient été interdites depuis longtemps. Agnès, ne voulant pas voir de mise à mort de taureaux, quitte alors l’arène après quelques minutes pour aller prendre un café et Pascal reste pour étudier la chose d’un point de vue ethnographique. En effet, ce n’est pas super intéressant mais c’est bien d’avoir vu cela une fois. Cela donne un aperçu de ce que devait être l’ambiance dans les jeux de l’antiquité.

Ensuite nous retraversons la ville et nous nous arrêtons un peu par hasard à la scène du théâtre de rue où nous assistons à un super spectacle d’acrobates de la compagnie UpArte DESproVISTO (https://nachovilar.com/espectaculos/espectaculos-circo/desprovisto/ ) Magnifique, nous n’avions jamais vu d’acrobaties aussi spectaculaires sur un simple tapis, le tout composant une histoire poétique. Si on comprend le titre, on peut imaginer comment se termine l’histoire 😊.

Après le spectacle, nous allons manger une pizza au feu de boite à une pizzeria sur notre route avant d’aller nous coucher.

Dimanche 25 Août – jour de visite à Bilbao

Ce matin, c’est grasse matinée, quand même c’est le dernier jour de repos ! Vers midi, nous quittons donc l’hébergement pour nous rendre au spectacle de rue. Il s’agit cette fois d’un groupe de musique français l’Acousteel Gang, une bande de percussionnistes en habits de prisonniers avec une dynamique chanteuse au mégaphone. Très bon spectacle déjantés, belle ambiance ! Puis à 14 heures, après un petit arrêt au stand au bar Pyro pour une boisson et une tortilla, on enchaine avec la visite du musée Guggenheim de Bilbao. L’entrée est gardée par Puppy, le chiot fleuri. A l’intérieur, on trouve de l’art modern, dont une exposition surprenante de pop’art et des œuvres de Nara, un artiste japonais ayant fait sa formation artistique en Allemagne et dessinant des personnages très expressifs avec de grandes têtes et de gros yeux.  Essentiellement, ce musée dans son ensemble pose la question au visiteur sur ce qu’est une œuvre d’art. Est-ce que un bout de papier peinturluré est une œuvre si c’est exposé dans un lieu prestigieux ? Ou juste un délire de la décadence socioculturelle moderne. Cela a fait méditer Pascal, qui a apprécié quelques belles pièces 😊, gagné ! La majorité des œuvres exposées sont surprenantes, intrigantes et suscite la curiosité pour mieux les comprendre. Nous ressortons du côté de la rivière pour flâner sur l’esplanade et admirer la sculpture de l’araignée géante. En fait, après deux jours à Bilbao, on se rend compte que la ville entière est une musée d’art, posant  la question de savoir où s’arrête le musée et ou commence la ville.

Buen Camino !

Le parcours en video

NH Hotel Deusto  (https://www.nh-hotels.com/fr/hotel/nh-bilbao-deusto ) / 200– 140  € /nuit (pendant le weed-end et la nuit du dimanche avec pdj, respectivement) –  climatisation, bonne literie, très bon Wifi, grande sdb, personnel super gentil et efficaces – Vue cour interne (avec ventilation bruyante)

Note : 5.75 / 6

Les vélos sont dans une salle de stockage

Souper :   

Vendredi : Issas comida venezolana Resto-bar – Cuisine vénézuelienne – Original, bonne qualité et bonne accueil

Samedi: Il Giardino Della Nonna (https://ilgiardinodellanonna.es ) – Bon restaurant italien avec pizze au feu de bois

Dimanche: Restaurante Batzoki de Deusto (https://www.batzokideusto.com/menus-especiales-carta ) –  Restaurant basque – repas simple mais efficace et portions généreuses

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