Expédition Ultreia – Étape 93 | Jour 139 – Dimanche 08.09.2024

Ce matin, nous allons prendre le petit-déjeuner au café juste à côté de l’hôtel. L’ambiance matinale est toujours sympa. Quand nous ressortons la pluie commence à tomber, et pendant que nous préparons nos affaires, cela empire, une vraie averse tropicale! Comme nous devons libérer la chambre à 11 heures, nous chargeons nos vélos dans la petite cour intérieure et attendons dans le lobby que la météo s’améliore. Pour passer le temps, nous grignotons les restes de viennoiserie du petit-déjeuner mis à disposition des clients pour éviter le gaspillage. Belle initiative de la part de cet hôtel !

Tout d’un coup, les employés s’agitent, l’ambiance chauffe :  un client refuse de quitter sa chambre et a apparemment un comportement incorrect envers les employés. De plus, il fume (probablement aussi autre chose que le tabac) dans l’hôtel alors que c’est interdit. Le ton monte et le manager appelle la police. Finalement, les deux compères qui ne sont certainement pas trop fans des forces de l’ordre, décident de partir d’eux-mêmes. Le patron de l’hôtel, qui décide d’aller voir les dégâts dans la chambre, tombe sur une fille (une prostitué ?) qui finalement part également. Il revient et dit que la femme de ménage va avoir du travail, car il y a même du coca-cola sur le plafond ! Cela ne doit pas être facile tous les jours d’être hôtelier, il nous confie d’ailleurs qu’il doit recourir à la police deux fois par mois en moyenne, principalement le weekend!

Vers 13 heures, la pluie cesse et le soleil revient. Nous prenons donc congé du sympathique couple d’aubergistes et nous mettons en route sans avoir oublié d’acheter des cannelés, des petits gâteaux en forme de cylindre cannelé, la spécialité culinaire locale.

La sortie de la ville se fait facilement sur des pistes cyclables bien tracées. Nous constatons que les autorités locales ont fortement investi dans l’infrastructure cyclable, cela fait plaisir. Après avoir traversé la Garonne en empruntant les voies cyclables sur le Pont Saint-Jean, nous suivons les berges de la rivière blonde. En effet, la couleur blonde de l’eau est générée par les particules en suspension dans l’eau provenant du phénomène de marée dans l’estuaire, où l’eau douce se mélange à l’océan.

A la hauteur de Latresne, nous obliquons perpendiculairement à la Garonne pour emprunter une ancienne ligne ferroviaire transformée en piste cyclable et baptisés « Piste Roger Lapébie », un coureur cycliste girondin vainqueur du tour de France en 1937. Avec ce parcours, nous entrons dans l’important terroir vinicole bordelais dit de l’Entre-Deux-Mers.  A l’ancienne gare, nous nous arrêtons pour diner. Nous dégustons un excellent chili con carne et faisons la connaissance du patron, un personnage haut en couleur, dont le grand-père était garde-barrière pour le chemin de fer.

Ayant bien mangé, c’est plein d’énergie que nous repartons sur la ligne de chemin de fer, dont seul subsistent les anciennes gares transformées en restaurant ou lieu culturelle, ainsi que le anciennes maisons des garde-barrières toujours habitées de nos jours. Comme le tracé soit prévu pour le train, nous remarquons à peine le faux-plat montant qui nous emmène à 100 mètre d’altitude à notre destination du jour, le village de Créon.

Le soir, nous allons manger au restaurant situé juste à côté de l’hôtel, car étant en dehors de la localité, nous n’avons pas trop le choix. Bien que la note sur Google ne soit pas très haute, avec un petit 3.5, et certains commentaires pas très élogieux, nous y avons très bien mangé. Comme quoi, des fois, il ne faut pas toujours se fier aux commentaires.

Buen Camino !