Expédition Ultreia – Étape 94 | Jour 140 – Lundi 09.09.2024

Je boirai du lait le jour ou les vaches mangeront du raisin.

Jean Gabin

Créon (F)

Le Flahutat (F)

étape 94 | jour 140

57.06 km

8 h 14

479 m↑

Description

Ce matin, en nous levant, la pluie tombe parfois à verse, parfois finement. Heureusement, après le petit-déjeuner, les averses cessent et le soleil nous gratifie de timides apparitions. Depuis notre hôtel à la périphérie de Créon, nous retraversons la petite bourgade pour rejoindre l’ancienne voie ferrée transformée en piste cyclable.

Comme c’est un ancien tracé de chemin de fer, les montées et descentes se font sur des faux plats avec de faibles pentes. Ces dernières, couplées à un revêtement bien lisse, nous permettent d’avancer à bonne allure et avec peu d’effort. Le long du parcours la plupart des anciennes gares ont été transformées pour accueillir les cyclistes, soit avec un restaurant, un petit musée, un atelier de réparation de vélo et même des chambres d’hôtes. De plus, les ouvrages d’art de la ligne ont également été conservés. Ainsi,  nous pouvons passer un tunnel de plusieurs centaines de mètres qui s’illumine à notre passage et s’éteint ensuite!

Après avoir joué au train pendant plus de trente kilomètres, nous arrivons au bout de la piste » Roger Lapébie » et nous faisons notre entrée dans la bastide de Sauveterre-De-Guyenne. Nous nous installons à un salon de thé sous les arcades pour y grignoter une pâtisserie et une quiche. A peine installé, une averse orageuse arrose la région. Pour une fois, nous étions bien synchrone avec les éléments !

Sustentés, nous repartons à travers la région de l’Entre-Deux-Mers par les petites routes de campagne. Le parcours contraste avec le manque de relief du tracé du chemin de fer et il faut une petit moment pour s’ajuster et se réhabituer à gravir et descendre des côtes à la pente inégale.

Le paysage est très campagnard et bucolique. Nous traversons beaucoup de vignes dont les grappes semblent bientôt mûres pour les vendanges. D’ailleurs, nous observons aussi des dizaines des châteaux, moulins et autre lieux qui prêtent ensuite leur nom au vin local avec plus ou moins de prestige.

Aux abords de La Réole, Agnès freine et s’arrête car sa roue avant devient difficile à maîtriser à la descente : verdict, crevaison du pneu avant, aïe ! C’est un événement inattendu car cela fait environ 3800 kilomètres que cela ne s’était pas produit. Nous regonflons provisoirement le pneumatique pour arriver jusqu’au village pour réparer tranquillement. Installés sur un banc publique sur une petite place, Pascal commence la réparation. Mais cela s’avère plus compliqué que anticipé. Le problème est que nous n’arrivons pas à remettre le pneu sur la jante et en essayant, on brise même une un des leviers en plastique. D’autres cyclistes essaient de nous aider, mais n’y arrivent pas non plus… Cela nous laisse perplexe : c’est pourtant une opération que nous avons réalisée des dizaines de fois auparavant mais jamais avec cette combinaison de roue et pneu.

Nous n’avons plus le choix, l’heure avançant, il faut essayer d’appeler un magasin de vélo du coin. Dans un premier temp,s personne ne décroche. Nous essayons également d’obtenir de l’aide de notre marchand de vélo en Suisse mais il est en montagne avec peu de connexion internet. Finalement, vers 17 heures, un des réparateurs (https://lescyclesducanal.com/ ) décroche et est d’accord de venir nous aider sur place.

Une demi-heure plus tard, le mécanicien arrive. Il commence par mettre de la paraffine le long de la jante pour faire glisser. Ensuite, il met la roue à plat et en la maintenant bien, il fait rentrer le pneu pratiquement sans forcer, incroyable ! Ensuite, avec un peu d’eau et sa bonne pompe à pied, nous finissons, après deux essais, à pouvoir faire rentrer le pneu dans la jante. Ouf, nous avons pu réparer ! Le mécanicien, passionné de vélo, en profite pour faire un petit check-up des vélos. Bilan, il ressert la fixation du pied, et nous conseille de changer la chaine dans 1000 kilomètre. Cela tombe bien, c’est justement la distance qu’il nous reste à faire.

Entre-temps, Agnès a essayé sans succès de trouver un hébergement dans le village. Heureusement, elle a fini par trouver une chambre dans un hôtel à trois kilomètres du village. Ainsi, après avoir pris congé du réparateur, nous nous remettons en route sur le tracé de la vélo-route. Nous traversons la Garonne par le pont suspendu à la sortie du village dans le but d’emprunter le viaduc de la Réole et la D9. Mais arrivés sur place, il n’y a qu’un mince escalier pour monter sur la route, il faut porter. Une fois en haut, il faut encore faire passer les vélos par-dessus les glissières, vraiment pas pratique.

Finalement, nous arrivons à l’hôtel réservé par téléphone, il s’agit d’un véritable relais-routier à l’ancienne. Une petite vingtaine de camionneurs refont leur journée autour d’une bière au bar en attendant de pouvoir doucher avant le souper, belle ambiance !

Nous allons doucher et redescendons pour souper. Le menu est vraiment super pour les voyageurs et les routiers : buffet d’entrée, plat principal au choix, buffet de fromage, buffet de dessert, eau et vin, le tout à volonté pour 16 euros ! Lorsque nous arrivons dans la salle, une quinzaine d’hommes au physique « camionneurs » sont déjà assis et mangent en regardant le match de football France – Belgique. On se glisse à une table à deux…étrange d’être la seule femme pour Agnès, heureusement il y a aussi la serveuse ! Il règne une ambiance très conviviale dans la salle car tout le monde parle spontanément avec tout le monde. Pendant le repas, nous discutons avec deux routiers du Nord et un retraité qui sont impressionnés par notre voyage. Finalement, une soirée avec les routiers est aussi chouette qu’une soirée dans une auberge de Compostelle, on a beaucoup apprécié cette étape originale !

Buen Camino !

Le parcours en video

Restaurant Hôtel Le Flaütat / 105 € /nuit (avec pdj et souper) –  chambre fonctionnelle, bon accueil, bonne literie, bon Wifi

Note : 6 / 6

Les vélos sont en sécurité dans le garage à vélo

Souper :  à l’hébergement

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