Expédition Ultreia – Étape 114 | Jour 164 – Jeudi 03.10.2024

Ce matin, comme nous n’avons pas pris le petit-déjeuner à l’hôtel, Pascal est allé chercher comme d’habitude deux pains au chocolat avec deux croissants à la boulangerie, et en a profité également pour prendre deux sandwichs. Pour le café, nous sommes déjà équipés : il nous reste deux capsules pour la machine Nespresso dans la chambre. Mais attention à ne pas se faire prendre car il y a des panneaux dans tout l’hôtel qui interdisent de manger en chambre sous peine d’amende (30 euros par personne), c’est vraiment n’importe quoi : vive l’hospitalité ! Nous ne pensons pas risquer grand-chose car le gérant sait bien que cela leur serait catastrophique sur un avis google, mais par mesure de prudence, nous camouflons les déchets au fond la poubelle dans un sac en papier.

Le temps est couvert et frisquet, alors nous profitons jusqu’au check-out de la chambre en espérant que cela s’améliore. Mais à 11 heures, heure à laquelle nous devons rendre la chambre, nous partons sous la grisaille. De plus, le vent contraire s’est renforcé par rapport à hier, ce qui en plus de nous freiner,  accentue encore la sensation de froid. Le thermomètre du cockpit affiche un timide 17°C.

Après avoir franchi le Rhône pour rejoindre Sablons, nous suivons le parcours officiel sur la D4 très fréquentée à ce moment-là de la journée avant d’obliquer en rase campagne en direction du canal du Rhône. Une fois au bord de ce dernier, nous bénéficions d’une piste cyclable en site propre. Cette dernière est parfois coincée entre la route et la digue ou alors bordée d’une haie d’un ou des deux côtés. Grâce au bon revêtement et à l’absence de difficultés majeures, nous arrivons aisément à Chavanay, où nous sommes, quatre mois auparavant, passés direction Le-Puy-en-Velay. Nous nous remémorons ainsi avec une pointe de nostalgie cette étape lors de laquelle nous sommes partis de Roussillon pour aborder la région des Monts du Pilat.

En arrivant à Condrieu, le soleil enfin revenu nous invite à nous arrêter sur un banc le long de la promenade au bord de l’eau dans un joli parc. L’endroit est très calme et à l’abri des rafales de vent, avec une vue imprenable sur le fleuve. C’est l’endroit idéal pour notre piquenique du midi : sandwich à la rosette de Lyon, tartelette au caramel et pomme.

Après la petite ville, nous traversons la réserve naturelle de l’Ile du Beurre. Les observatoires à oiseaux sont très « luxueux », pratiquement de véritables cabanes avec des fenêtres, bancs et même des visses fixes pour y venir fixer des télescopes. Cela nous rappelle les observatoires que nous avons visités en Afrique du Sud dans le Park du Kruger. Mais malheureusement, en raison du fort vent les animaux se cachent dans la végétation probablement, en attendant une accalmie… et nous, nous n’avons pu faire aucune observation animalière.

En sortant de la zone nature, nous entrons dans la région du prestigieux vin de Côte-Rôtie AOC. Sur les flancs de la vallée orientés sud/sud-est s’étalent le célèbre vignoble dont les noms de producteurs sont fièrement affichés sur d’immenses panneaux au sein même des cèpes de vigne.

Nous arrivons à destination du côté de Saint-Romain-en Gal et franchissions le fleuve sur une passerelle réservée à la mobilité douce en direction de Vienne située sur la rive opposée. A l’hébergement, nous sommes accueillis très chaleureusement, cela nous change de l’accueil plus que glacial de la veille. Lorsque l’aubergiste nous donne les informations de bienvenue, il nous montre les chiffres avec les doigts genre, il n’est pas sûr que nous comprenions bien le français. Trop drôle ! D’ailleurs, cela nous arrive très souvent en France, les gens ne nous croient pas quand on leur dit que nous sommes francophones. Ils y en a même qui finissent par nous parler en anglais… c’est un peu vexant…ou comique!

Avec le vent contraire, nous sommes finalement arrivés vers trois heures et demie et non pas deux heures comme initialement prévu. Mais cela ne devrait pas contrecarrer nos plans de visites. Ainsi, Pascal va visiter le fameux musée Gallo-Romain situé justement à Saint-Romain-en Gal. En fait, dans l’antiquité, la ville de Vienna devint une importante et riche capitale régionale et occupa à son apogée les deux côtés du fleuve. Au Moyen-âge, seul le côté de l’actuelle Vienne a survécu, laissant l’autre rive à l’abandon. Et ce n’est que lorsqu’on a voulu construire un lycée dans les années soixante qu’on a mis à jour ce site d’une exceptionnelle richesse située du côté de Saint-Romain-en Gal. Le projet de construction initial a été changé et lassa place à l’actuel musée où sont mis en valeur les riches et exceptionnelles mosaïques trouvées sur place.

Pendant ce temps, Agnès fait une virée shoping en ville. Ainsi, nous nous retrouvons au pied du Temple d’Auguste et de Livie. Ce temple romain a été préservé au travers des siècles grâce à son recyclage en tant qu’église. Ce n’est qu’au 19^ème siècle que son aspect originel est restauré pour lui donner son apparence actuelle. C’est très impressionnant de trouver un tel édifice encore debout après près de 2000 ans ! Ce jour-là, il sert même de décor au célèbre écrivain américain James Ellroy pour une séance de dédicace !

Après une douche bien méritée, nous allons manger, sur les conseils avisés du réceptionniste, au restaurant Ma Grand-mère. L’originalité de la cuisine réside dans le fait que le chef cuisine tous les plats dans un four à bois, comme dans un grand four à pizza. Nous y mangeons un filet de bœuf et de la purée de patates cuites au four à bois, succulent !

Buen Camino !