Lyon est une ville arrosée par trois grands fleuves : le Rhône, la Saône et le Beaujolais.
Léon Daudet
Vienne (F)
Lyon (F)
étape 115 | jour 165
40.94 km
5 h 02
300 m↑
Description
Ce matin, nous nous délectons du petit-déjeuner. En effet, ce dernier présente plein de bons produits : 3 sortes de gâteaux, des pancakes, de la confiture d’un maitre confiturier, des fromages, des yogourts bio, des melons frais, du raisin, des jus de fruit locaux (abricot/poire/pomme) et plein d’autres petits détails comme des figues séchées. En y repensant, ce buffet mérite bien davantage de participer au concours du « meilleur petit-déjeuner de France » que celui de l’hôtel à Rochemaure. Comme quoi, la signification de ce type de concours reste très subjective.
Après avoir fait le plein d’énergie, nous montons préparer nos affaires, et comme la météo est plutôt à la grisaille, nous ne nous pressons pas. Ainsi, nous quittons la chambre à 11 heures. En descendant avec nos affaires, la réceptionniste nous met en garde contre la mauvaise qualité de la Via Rhôna en direction de Lyon. Quand nous l’interrogeons plus en détail, elle avoue ne l’avoir jamais fait, mais ce sont des retours des clients qui lui arrivent. Il semblerait que le revêtement ne soit pas au gout de ces derniers. Cela dit, cela ne nous fait pas peur car avec nos VTT nous passons partout et relativement confortablement. C’est bien l’avantage de notre configuration. Dans les guides et sur le site internet officiel, l’étape est conseillée aux seuls « experts » car les traceurs de la Via Rhôna la juge difficile. Il semblerait qu’il y ait aussi des passages sur des routes à fort trafic. Nous verrons bien…
Nous avons à peine parcourus un peu plus d’un kilomètre que devant le Musée Gallo-Romain, nous nous arrêtons pour nous habiller plus chaudement. En effet, le mistral est devenus glacé et en roulant, cela nous frigorifie. Alors nous ressortons pulls, gants et tours de cou « buff ». Ainsi équipé, il fait bon chaud et nous pouvons continuer sans problème.
Jusqu’à Loire-sur-Rhône, le tracé revêt sa forme habituelle, soit une piste cyclable bien lisse au bord du fleuve. Ensuite, jusqu’à Givor, le parcours s’effectue par les petites routes de quartier avant de rejoindre la D386 avec une piste cyclable en site propre pour entrer dans la ville. Là, il faut franchir le Rhône par le Pont Suspendu de Chasse sur lequel la circulation est alternée par des feux. Evidemment, les vélos étant trop lents, nous nous retrouvons avec des voitures en sens inverse, mais rien d’insurmontable. Mis à part un ou deux râleurs de service, les autres automobilistes jouent bien le jeu et nous laissent volontiers passer.
Juste après le pont, nous descendons tout de suite à droite en direction du fleuve. Là un chemin en revêtement terre-caillou nous amène sans problème à la hauteur de Ternay. A partir de là, nous suivons le balisage de l’itinéraire provisoire. Ce dernier grimpe les petites routes du village pour passer par-dessus les voies de chemin de fer et l’autoroute A7. Ensuite, il emprunte un chemin de forêt en terre qui surplombe la voie ferrée et qui nous fait traverser tout le village. Nous redescendons au bord du fleuve par une petite route qui passe par-dessous les rails et par-dessus l’autoroute.
Une fois au bord du Rhône, le chemin devient un superbe « single trail » revêtu de terre battue ocre comme pour les courts de tennis. C’est là au détour d’une petite montée que nous tombons sur une cycliste venue de Mongolie partie de Lyon pour rejoindre Marseille. Comme quoi, certains viennent de loin pour ce parcours !
A la hauteur de Solaize, nous traversons un premier bras du Rhône en roulant sur le trottoir du Pont. Ensuite, après le passage du fleuve, une piste cyclable en site propre le long de la D36 nous emporte jusqu’à un nouveau pont pour franchir le deuxième bras du fleuve. Le trottoir du pont est trop étroit pour rouler ainsi nous devons marcher et même ainsi, ça passe juste. Heureusement que le pont n’est pas trop long ! Sur ce passage pourtant limité à 30 kilomètre par heure, les voitures y roulent systématique beaucoup trop vite et passent si près de nous…Une fois sur l’autre rive, nous allons prendre un café et faire un petite pause sans trop s’attarder. En effet, le froid n’incite guère à profiter des terrasses et on a encore de la route à faire.
La suite du parcours suit la D315 : il y a quelques aménagements cyclables épars et entre-deux, nous comblons les vides en roulant sur le trottoir. Vers Les Célettes, plus de trottoir, ni d’accotement, alors nous décidons de suivre le tracé du chemin de randonnée qui passe dans la forêt entre la départementale et le Rhône. Et bien nous en a pris, c’est un très joli parcours dans un environnement naturel. Et le trafic semble loin de nous. Après avoir parcouru un à deux kilomètres, nous tombons nez-à-nez avec un passage inondé, mais heureusement, nous découvrons un chemin d’évitement tracé dans les ronces sur le côté. Une fois arrivé vers le ruisseau de la mouche, impossible de continuer, la suite du parc est inondé. Alors nous revenons sur la D315, qui a une piste cyclable tracée au sol et qui se transforme en piste en site propre dès le premier giratoire, parfait ! A partir de là, nous commençons à pénétrer dans l’agglomération lyonnaise.
Jusqu’à Oullins-Pierre-Bénite, il y parfois quelques aménagements cyclables et à nouveau, nous comblons les parties manquantes en roulant sur le trottoir. D’ailleurs, ce n’est pas toujours très clair quand le trottoir est piéton uniquement et quand il est partagé avec les cyclistes. Nous faisons au mieux. La suite est bien mieux aménagée avec une belle piste cyclable en site propre qui nous permet de rouler rapidement et en toute sécurité jusqu’au lieu-dit des Confluences, là où se rejoignnte la Saône et le Rhône. Le soleil qui est revenu éclaire parfaitement le paysage. Ainsi, nous bénéficions de superbes points de vue sur l’architecture futuriste du Musée des Confluences et sur la ville.
Pour rouler dans Lyon, nous continuons sur la Via Rhôna qui franchit les deux fleuves et continue sur la rive du Rhône du côté du 7ème arrondissement. Cette arrivée nous évoque notre passage à Toulouse. En effet, nous retrouvons les cyclistes citadins pressés et roulant bien trop vite sur notre voie. Il faut de nouveau faire attention en roulant. Nous remontons la cité jusqu’au Pont Wilson que nous empruntons par une piste cyclable en site propre pour nous rendre sur la Presque’île de Lyon où se trouve notre hôtel.
Vers 16 heures nous arrivons à notre hôtel où nous sommes très bien accueillis. Les vélos, eux, sont entreposés dans la salle de conférences.
Bilan de la journée à vélo : Etrangement, tous les guides recommandent de sauter cette étape en prenant le train de Vienne à Lyon mais en fait, il s’agit de l’étape la plus intéressante du point de vue cyclo touristique car elle est très variée. On a beaucoup aimé ce parcours plus sauvage. Au contraire des étapes précédentes qui sont très monotones et qui sont de véritables autoroutes à vélo. On se réjouit de voir « le style » de dernière partie du parcours entre Lyon et Genève… soit environs 250 km.
Après une douche bien méritée, nous nous rendons chez Décathlon pour acheter un pull supplémentaire. Puis nous allons manger dans un restaurant typique de Lyon, une brasserie chargée d’histoire « Le Bistrot de Lyon ». Nous y avons très bien mangé, nous ne sommes pas dans la capitale de la gastronomie pour rien.
Samedi 5 octobre – Visite de Lyon
Toute la nuit, nous avons été attaqués par de teigneux moustiques. Ainsi, malgré les contre-mesures habituelles, nous avons mal dormi. En recherchant sur internet, nous trouvons que la région de Lyon est particulièrement touchée par ces insectes. Aïe ! Et le froid n’est pas encore assez fort pour les éradiquer. Dans notre chambre, nous ne pouvions pas fermer la fenêtre la nuit car le climatisation ne marchait pas. Ainsi, nous avons rapidement trop chaud avec une fenêtre close. Le matin, nous allons relater ces problèmes à la réception et nous apprenons que la climatisation ne marche plus car tout le système de ventilation centrale est passé en mode chauffage. Mais pour les moustiques, le réceptionniste nous promet de déposer un antimoustique à mettre dans une prise dans notre chambre, parfait !
Après cela, nous mangeons en chambre un pain au chocolat et un croissant accompagnés d’un café Nespresso, achetés à emporter à la boulangerie située juste en face de l’hôtel. Suite à quoi, nous rattrapons un peu de sommeil avec une petite sieste. Ensuite, nous mettons à profit le reste de la matinée pour faire la lessive. Une fois notre chambre transformée en séchoir, et ironiquement, le fait que le chauffage soit enclenché va nous aider, nous nous préparons pour aller explorer la ville.
Nous partons direction l’iconique Basilique Notre-Dame de Fourvière qui surplombe la ville. Pour cela, il faut gravir la colline en passant à travers le Vieux Lyon. Une fois arrivé au sommet, le belvédère nous offre une vue imprenable sur toute l’agglomération, et, cerise sur le gâteau, le ciel se dégage et le soleil revient éclairer la scène ! L’intérieur de la basilique est également très intéressant car contrairement à beaucoup d’autres édifices similaires, les fresques murales ne sont pas peintes mais sont formées de mosaïques à la romaine ! Le sol est également composé de mosaïques. Magnifique ! Leur qualité d’exécution et leurs complexités laisse penser à des œuvres récentes. En effet, après vérification, tout le bâtiment date de la fin du 19ème siècle.
Après cette première visite, nous redescendons la colline pour retourner en ville. En chemin, nous passons devant l’antique théâtre romain de la cité de Lugdunum. Et par hasard s’y déroule justement le Festival Romain. Une manifestation de reconstitution du monde antique sur le thème de l’intégration des peuples au temps des romains. Au programme : marché d’artisanat avec ses anciennes méthodes, légionnaires auxiliaires, barbares, sénateurs, l’empereur Hadrianus et bien sûr des combats de gladiateurs. Ces derniers sont le clou du spectacle et réussissent à remplir complètement le théâtre romain. C’est impressionnant de voir l’antique édifice remplit de spectateurs, on s’y croirait ! Le préfet romain fournit des explications sur le fonctionnement des combats, la présentation des combattants, il fait même participer le public comme juge et c’est très intéressant ! Finalement, nous y passons tout l’après-midi, et ce fut un moment très sympa ! Et Agnès a aimé d’apprendre que l’intégration était déjà présente au temps des Romains et que Hadrianus la favorisait dans ces troupes en engageant des personnes d’origines diverses (ex : roumaines). De plus, c’était un empereur pacifiste, qui ne cherchait pas à agrandir son empire. Bref, un personnage très intéressant et positif !
En rentrant à l’hôtel, fatigués, nous ne trouvons pas l’anti-moustique promis dans notre chambre. Nous descendons nous renseigner, mais le nouveau réceptionniste (ça change tout le temps) dit qu’il ne peut rien faire. C’est un peu énervant ! Finalement, nous décidons d’en acheter un nous-même et courons au magasin avant la fermeture toute proche. Ouf, on a trouvé un spray pour les tissus et un produit pour la prise, cela devrait suffire pour avoir la paix. Au retour à l’hôtel, voyant notre déconvenue et nos achats, le réceptionniste nous promet un geste commercial, on verra…
Il fait très frais en ce samedi soir d’octobre, la ville est bourrée de monde et nous peinons à trouver un restaurant avec de la place à l’intérieur. Las, nous finissons par nous asseoir sur une terrasse de la place St-Jean emmitouflés dans nos nouveaux habits d’hiver. Le son d’un saxophoniste solo jouant sur la place Saint-Jean des mélodies de tubes connus de tous, nous accompagne dans notre repas, cela crée une belle ambiance nocturne sereine. Finalement, le bouchon se révèle être une belle découverte, nous y mangeons du Saucisson de Lyon aux pistaches accompagné de lentilles verte du Puy. Tout un symbole, le début et la fin de notre aventure réunis dans un seul plat! Après demi-heure, nous repartons, il fait trop froid pour s’attarder.
Dimanche 6 octobre – Visite de Lyon
Grâce à notre chambre équipée avec l’anti-moustique, nous passons une nuit impeccable. Le matin, nous sommes réveillés par de lointains haut-parleurs qui braillent des encouragements. En effet, près de 30’000 passionnés de course à pied se sont donnés rendez-vous à Lyon pour s’affronter sur 10, 21 ou 42 kilomètres. Quand nous sortons prendre le métro, les rues sont remplies de sportifs en tenue de course, certains avec une médaille au tour du coup témoin de leur exploit. Un vent glacial frigorifie les spectateurs, mais cela ne les empêche pas d’encourager proches et anonymes. Il règne dans les rues une belle ambiance sportive, dommage que nous n’aillons pas nos affaire de course.
Pour notre part, nous empruntons le métro à la station de Bellecour direction le Musée et institut Lumière. Nous visitons le très intéressant musée qui parle de l’histoire de l’invention du cinéma et en particulier de celle du cinématographe par Auguste et Louis Lumière, les frères Lumière. Sachant que la première invention de Louis à 17 ans fut la plaque photographique chimiquement stable, la fameuse « Étiquette bleue », qui permis de démocratiser la photographie. Elle fit également la fortune familiale et permit de financer le reste des inventions.
Ensuite, nous allons manger une quiche au Café Lumière, puis nous visitons le décor du premier film de cinéma, réalisé en 1897. Il s’agit de la sortie des anciennes usines Lumière, dont le hangars en question a été sauvé in extrémis de la destruction. Il est à présent classé Monument historique et intégré à l’institut Lumière, une salle de cinéma moderne. A notre sortie, le soleil et le ciel bleu sont revenus ce qui nous invite à continuer notre visite de la ville.
Nous reprenons donc le métro direction le centre-ville, et nous allons visiter le quartier de l’hôtel de ville avec la fameuse fresque des Lyonnais. Sur l’immense trompe-l’œil peint en 1995 sont représentés des habitants célèbres ou ayant un lien fort avec la ville. On s’amuse à tenter d’identifier des personnages qu’on connaît, les frères Lumières portant leur projecteur cinéma sont repérés ! Ensuite, nous revenons à pied à travers le Vieux-Lyon. Nous en profitons pour visiter une « traboule », soit un long passage entre deux rues passant à travers un pâté de maison.
Après quoi, pendant qu’Agnès prend des nouvelles de sa partenaire de tandem linguistique Suisse-allemande, Pascal va visiter le Musée Cinéma et Miniature. Ce derniers regroupe des accessoires et décor de cinéma originaux.
Pour terminer notre séjour lyonnais, nous allons manger un « menu lyonnais » dans un autre bouchon. Au menu : saucisson brioché / cervelle de canut, Saucisson chaud avec sa sauce au vin rouge et tartelette aux pralines.
Buen Camino !
Le parcours en video
BEST WESTERN Hôtel Saint-Antoine/ http://www.hotel-saintantoine.fr/ 110 € /nuit (sans pdj) – chambre rénovée et moderne, bon WIFI, salle de bain moderne – vue sur le puit de ventilation
Note : 5.75 / 6
Les vélos sont dans la salle de réunion
Souper :
Vendredi : Le Bistrot de Lyon – http://www.bistrotdelyon.com – Style brasserie et belle décoration chargée d’histoire
Samedi : Auberge des canuts – Bouchon Lyonnais – https://auberge-des-canuts.com/menus-carte-bouchon-lyonnais – un véritable bouchon tenu par un Maitre restaurateur reconnu
Dimanche: Chez Mamie – Bouchon Lyonnais – rapide, copieux et prix raisonnables
https://www.viarhona.com