Expédition Ultreia – Étape 12 | Jour 14 – Mardi 07.05.2024

Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu.

Jean D'Ormesson

Roussillon (F)

Bourg-Argental(F)

étape 12 | jour 14

44.3 km

6 h59

891 m↑

Description

Hier lundi 6 mai, il a comme prévu plu toute la journée à Roussillon, donc nous décidons de bien nous reposer à l’hôtel en vue de l’étape suivante lors de laquelle on va commencer à s’attaquer au massif du Pilat. Le matin est consacré à la rédaction du blog et à la planification de la prochaine étape.

En début d’après-midi après avoir fini le Gâteau de Savoie en guise de diner, nous nous rendons à pied au Cinéma Grand Rex. Le cinéma est neuf ! Quel plaisir de regarder un film avec du matériel de projection top moderne. Toutefois comme tout bâtiment neuf, il a encore des défauts de jeunesse, et je l’ai appris à mes dépends. Je suis resté coincé aux toilettes à cause d’une poignée défectueuse. Impossible de sortir ! Malgré mes coups contre la porte, personne ne vient…Heureusement qu’Agnès, déjà installée en salle et ne me voyant pas revenir, est venue me libérer avant le début du film ! On a passé un bon moment et bien rit avec le film Les petites mains. En sortant du cinéma sous la pluie, une petit fiat 500 sortant du parking attenant avec 2 grand-mamans à l’intérieur s’arrête à notre hauteur. Elles avaient certainement deviné à notre allure que nous étions des pèlerins de Compostelle. La conductrice Marie-Joe nous offre de nous ramener à notre hôtel ce qui nous évite de marcher 30 minutes sous la pluie, donc on accepte bien volontiers. Lors du trajet, on apprend que la conductrice a tenu un accueil jacquaire jusqu’au Covid, ce qui explique le fait qu’elle nous aie tout de suite repérée. On apprend aussi qu’elle et sa sœur, la co-pilote de la FIAT,  ont déjà fait le Chemin, incroyable ! Avant de nous quitter une fois arrivé à destination, elle nous propose de venir boire un café chez elle en passant devant chez elle demain. On ne promet rien car sa maison n’est plus sur l’étape du lendemain mais sur l’étape précédente.

Ce matin, 7 mai, après avoir bien déjeuné à l’hôtel, nous devons rejoindre le tracé du chemin qui emprunte un des rares ponts enjambant le Rhône. Nous descendons les flancs de la vallée en traversant la ville de Roussillon pour rejoindre des routes avec moins de circulation le long du fleuve. Puis juste après la centrale nucléaire de Saint-Alban un court passage sur la D7 et le pont du Rhône nous emmène à Chavanay, où Agnès en profite pour faire le plein de provisions au Panier Sympa. Dans la ville en face de l’ancienne école, on peut également y admirer une magnifique fresque dédiée à la Via Rhôna et le Chemin de Compostelle.

A partir de là, on démarre notre ascension du massif du Pilat. Les chemins des marcheurs n’étant pas adaptés aux deux-roues,  on trace notre propre parcours dans les petites routes qui sillonnent le vignoble et les vergers. On passe ainsi par La Ribaudy, Gencenas et Bessey. A l’Eglise Saint Jean-Baptiste, nous timbrons notre crédential, puis nous nous arrêtons peu après la sortie du village « chez Carsi » sur la terrasse pour y boire quelque chose. Le contraste est saisissant avec l’autre côté du Rhône on passe d’un monde agricole peu prévu pour les voyageurs à un monde plus touristiques avec des petits bars, restaurants, et plein de panneaux indicateurs.

Puis nous repartons en passant par Toucheboeuf puis Goëly ou après quelques centaines de mètres sur la D19, nous retrouvons le Camino qui emprunte d’agréables petites routes de campagne jusqu’à Mérigneux. Là, nous faisons la rencontre d’un pèlerin français originaire de Thonon-Les-Bains. Pendant notre échange oral arrivent deux chevaux et un chien. Le cheval blanc est montée par une dame qui nous apostrophe : « vous avez l’intention de monter là avec ça ?» en désignant nos vélos. J’ai répondu que « oui, car nous voulions aller à la fameuse borne marquant le 1600 km située près du gite » . Elle essaie de nous en décourager car, d’après elle, les cailloux rendent la route compliquées même à pied. Nous acquiesçons poliment en faisant semblant de bien noter l’alternative qu’elle nous propose. Toutefois, rien ne nous fait peur, on en a vu d’autres, nous y irons quand même et on verra bien !

Après le village le chemin redevient le chemin, c’est-à-dire qu’il monte perpendiculairement aux courbes de niveaux et bien sur le tout dans la boue. Mais juste après la dernière maison du chemin des Rotisses, cela se gâte encore davanatge et il faut pousser dur pour monter sur un chemin bien pentu et plein de cailloux glissants et de racines. La dame aux chevaux avait raison, mais on a déjà vu pire. Comme je prends souvent un peu d’avance dans de telles situations, dès que je trouve pour poser mon vélo je reviens su mes pas et aide Agnès à pousser son vélo. Le pèlerin vu précédemment nous rattrape et aide aussi à pousser le vélo d’Agnès lors de la dernière partie, discrètement pour éviter que Pascal ne le remarque…On rigole bien !  Finalement ces efforts sont récompensés par la borne kilométrique marquant 1600 km jusqu’à Santiago. Avant la borne, le gentil chien du gite vient nous dire bonjour, surveiller et compter les moutons, puis s’en va.

 Depuis le gite d’étape de Sainte-Blandine, on descend d’abord sur un chemin carrossable non-goudronné avant de rapidement tomber sur une superbe route toute neuve qui nous amène directement au centre de Saint-Julien-Molin-Molette. Le village fait pâle figure avec son lot de devantures abandonnées et de commerces fermés. On fuit rapidement ce triste spectacle par la D503 qui nous fait franchir le Col du Banchet, puis, descendre rapidement jusqu’à Bourg-Argental. Heureusement, ici les commerces sont ouverts et le village semble plus vivant. Comme note hôte de ce soir ne peut nous recevoir que dès 17h, nous en profitons pour aller chercher une petite collation et un café à la boulangerie Miramand Franck. Puis, à 17h pile, nous débarquons au Domaine du Poisor chez Christine Rouchouse. La maison de maitre de l’ancienne fabrique de tissus attenante fait aujourd’hui office de gite. Les lieux sont décorés de manière atypique et surchargé. La maitresse de maison nous raconte être elle-même adepte de voyage à vélo (électrique) et avoir déjà parcouru le Camino avec son ami. Elle nous met en garde sur le fait que depuis le Puy cela risque d’être compliqué de trouver à se loger, que les pèlerins pédestre n’apprécient pas les vélos sur le chemin… on verra.

En tout cas, ce fut déjà compliqué de trouver à manger, car ce jour-là tous les restaurants du villages sont fermés, nous devons donc nous rabattre sur le kebab. C’est une solution de secours mais pas vraiment le meilleur kebab du monde, pourtant  le gérant était très sympathique et avenant.

En rentrant  au gite nous essayons de planifier la suite de voyage. Mais cela s’avère plus compliqué qu’escompté car le pont de l’Ascension approchant (et il dure du mercredi au dimanche en France), tout semble réservé et après 2 heures de recherche et une dizaine de téléphones, c’est donc sans solution pour la prochaine étape que nous allons nous coucher. Une solution se dessinera le lendemain…

Buen Camino !

 

(la mise à jour se fera en principe le matin suivant l’étape)

Le parcours en video

Domaine du Poisor Christine Rouchouse (pas de site web il faut téléphoner) / 55 € /nuit (avec petit-déjeuner)

Note: 5.5 / 6  | Petite chambre et petit lit au matelas mou– Jolie vue et grande salle de bain partagée sur l’étage, Wifi dans les espaces communs.

Bel accueil.

Bonne viennoiserie et pain perdu au déjeuner, exceptionnel !Un des meilleures petit-déjeuner jusqu’à présent dans un B&B.

Les vélos sont bien en sécurité dans le garage.

Souper au Kebab Au bon choix… car il n’y a pas d’autres choix.

Timbre à l’église de Bessey

3 réflexions sur “Expédition Ultreia – Étape 12 | Jour 14 – Mardi 07.05.2024”

  1. Sieber Claudia

    Vous êtes courageux et si persévérants! J’apprécie vos commentaires et coups de coeurs et de couleurs!!!
    Merci pour vos partages et belles suites!!! Je vous suis avec bcp d’intérêts.

  2. Ping : Expédition Ultreia - Étape 114 | Jour 164 - Jeudi 03.10.2024 - Pascal Gaggero

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