Expédition Ultreia – Étape 116 | Jour 168 – Lundi 07.10.2024

La boulangerie habituelle, ainsi que beaucoup de petits commerces, sont fermés le lundi. Alors Pascal va chercher le petit-déjeuner jusqu’au quartier du Vieux Lyon. Il en profite également pour rapporter le pique-nique pour la pause de midi : au menu, sandwich jambon-fromage et cookie aux pralines. Il revient avec une bonne nouvelle : contrairement aux jours précédents, il fait étonnamment chaud ce matin, pas besoin de mettre nos habits « d’hiver » !

Au moment de régler la note de l’hébergement, un peu à contre-cœur, la réceptionniste nous rembourse le prix de l’anti-moustique comme promis. Elle nous fait bien remarquer que c’est une exception, car tout le matériel serait à disposition à l’hôtel. Mais voilà, les employés n’étaient pas au courant. Espérons que maintenant, ils le soient.

Il est déjà passé 11 heures quand nous nous mettons en route. Nous traversons le quartier de la Presque-île dans le sens de la largeur et enjambons le Rhône par le Pont Wilson. Puis, nous nous engageons sur une autoroute cyclable urbaine qui permet aux habitant-cyclistes de dépasser les voitures qui, elles, sont constamment dans les bouchons. A la hauteur du Parc de la Tête d’Or, le parcours emprunte les rives du fleuve sur une large piste de style chemin blanc. Nous y croisons coureurs, promeneurs et cyclistes. Par moment, de petites gouttes de pluie nous arrosent, nous sortons alors nos habits de pluie. Mais ces derniers sont rapidement retirés dès l’ondée passée car sinon, il fait bien trop chaud pour rouler avec.

Après avoir traversé le parc de la de la Feyssine et la Plaine des Orchidées, nous franchissons le Canal de Jonage en empruntant la piste cyclable sur le Pont de l’autoroute A42 avec un frêle parapet en béton pour nous protéger du trafics venant en sens inverse. A la suite de quoi, nous longeons cette même autoroute, jusqu’au Grand Parc Miribel Jonage et son Lac des Eaux Bleues. Au Pont d’Herbens, à la place de le traverser pour suivre le parcours principal, nous décidons de poursuivre sur le chemin de halage transformé en piste cyclable nommée « l’anneau bleu ». A Jonage, nous traversons cette fois le canal par le pont homonyme pour rejoindre le tracé officiel. Là, un très joli chemin forestier nous emmène à Jons, où nous quittons les berges pour monter sur les flancs de la vallée dans la campagne. Au village, nous nous arrêtons pour un café à la Pizzeria « Per Lei », magnifiquement tenue par une jeune patronne : dommage que nous ayons des sandwichs, sinon nous aurions bien succombé à l’odeur des pizzas juste sorties du four.  Comme il est déjà presque 14 heures, nous profitons aussi de cet arrêt pour réserver la nuit.

Nous repartons donc à travers la campagne sur de petites routes en bénéficiant parfois d’aménagements pour les cyclistes. De toute manière, il y a très peu de circulation, donc on roule tranquillement sur ces routes. Perdu dans les champs près de la petite ville de Villette-d’Anthon, nous tombons sur un skate parc avec un espace de musculation couvert. C’est parfait pour notre pause de midi (à 15 heure). Nous mangeons alors notre casse-croute assis sur les engins de musculations. Après le repas, nous en profitons même pour essayer les installations. Sympa, cet endroit !

Entre Anthon et Chavanoz, nous tombons sur un groupe de trois joyeux ouvriers ayant déjà débauché et attendant leur voiture pour rentrer. Ils nous disent en riant que nous ne pouvons pas passer car la route est barrée. En effet, ils ont creusé un trou de 1.5 m de profond pour mettre de nouvelles canalisations, mais n’ont prévu ni déviation ni passage. Mais nous décidons d’aller voir de près et continuons quand même, sous leurs regards incrédules et grognards. Cher lecteur, tu nous connais maintenant, tu sais que nous passons partout. Et cet obstacle ne fait pas exception. Nous déplaçons les barrières et en poussant nos montures, nous nous frayons un chemin à travers le chantier. La difficulté est franchie facilement et lorsque nous nous remettons en selle, nous voyons au loin la voiture des ouvriers qui fait demi-tour. Probablement qu’ils ont voulu s’assurer que nous n’étions pas tomber « au fond du trou » pour la nuit entière !  

Nous continuons notre chemin qui traverse quelques zones industrielles et d’habitations avec certains passages dans la circulation. En effet, c’est l’heure à laquelle les gens sortent du travail et ici, les transports publiques, cela semble compliqué.

Après être passé à la hauteur de Loyettes, s’ensuit un très joli passage dans la campagne au bord du Rhône qui, après avoir obliqué en direction de magnifiques falaises bordant la vallée, nous emmène à Hières-sur-Amby. C’est un très joli village de maisons en pierre sèche. Il est déjà passé 17 heures et nous passons avec envie devant un hôtel. Lors de notre pause-café, nous avions d’ailleurs hésité à le réserver, mais nous y avons finalement renoncé car l’établissement ne dispose que d’un restaurant gastronomique peu adapté aux voyageurs. De plus, la petite communauté villageoise n’offre guère d’alternatives.

La suite du parcours se fait toujours dans la campagne par de petites routes très peu fréquentées. Vers Marigneu, le soleil qui perce à travers les nuages éclaire la centrale nucléaire et ces trois tour de refroidissement d’une lumière « digne d’une révélation céleste », quel spectacle ! Au fur et à mesure de notre avancée, le crépuscule s’installe. Nous forçons un peu le rythme afin d’arriver avant la nuit. Le dernier pont sur le Rhône franchi dans la circulation, nous arrivons enfin à destination à l’entrée de Lagnieu.

Notre gite situé dans un ancien moulin est une belle surprise. Morgan, notre hôte, nous accueille chaleureusement dès qu’il nous aperçoit et nous aide à emménager. Nous disposons d’un appartement en duplex fraîchement rénové avec cuisine et bain finlandais à remous sur le balcon. Mais pour Pascal, pas le temps d’admirer l’endroit. Le Lidl à 5 minutes de marche ferme tantôt, alors il part faire les course pendant qu’Agnès range les vélos et les bagages, avec le soutien de Morgan

Après analyse minutieuse de la météo du lendemain, journée qui s’annonce diluvienne, nous décidons de prolonger notre séjour. L’endroit est parfait pour une journée de vrai repos, car ici, il n’y rien à visiter.

Au menu du souper concocté par Chef Pascal, Gnocchi sauce légume (tomate, courgette, aubergine et courge) accompagné de Beaujolais village. Après le souper, nous allons nous détendre dans le bain finlandais privé situé sur le balcon.

Mardi 8 octobre – Pause tempête à Lagnieu

Ce matin, le déluge prévu est bien au rendez-vous et nous sommes très contents de ne pas devoir repartir ! Au programme de la journée, nous nous reposons activement : bain finlandais, rédaction du blog, lecture, télévision et cuisine. Quel bonheur d’avoir une journée tranquille dans notre magnifique duplex avec aucune tentation touristique aux alentours. De plus, Morgan nous propose spontanément de nous faire visiter le moulin, très chouette moment ! La propriété est immense. Seul la maison de nos hôtes et notre gite est rénovées, mais le couple à de grand projet : une pizzeria en utilisant l’antique four à bois, un centre de wellness, une salle de séminaire avec vue sur la roue à aube, des gites de groupe et individuel. De plus l’ensemble devrait devenir autonome en énergie notamment en utilisant l’énergie hydraulique du ruisseau qui alimentait jadis le moulin.  Quel beau projet !

Vers 16 heures la pluie cesse et le soleil revient. La chaleur de l’astre évapore les nappes de brouillard et dévoile ainsi les collines boisées des alentours, jusqu’ici restée cachés. Pour notre part, nous en profitons pour faire une excursion jusqu’au Lidl pour faire des courses. Au menu : des ravioli avec une sauce maison sur les thème de l’automne : courge et champignon.

Buen Camino !