Expédition Ultreia – Étape 120 | Jour 173 – Samedi 12.10.2024

Ce matin, à notre réveil, le ciel bleu est à peine voilé de quelques nuages épars, mais durant le petit-déjeuner cela se couvre, et le temps de préparer nos affaires tout rayon de soleil avait définitivement disparu. De plus, il fait bien frais, le cockpit affiche un petit 10°C. Les prévisions météo sont incertaines. Il est probable qu’il pleuve, mais nous décidons malgré tout de rouler.

Après avoir traversé le Rhône par le magnifique pont suspendu, nous repassons devant le bar où nous avions bu un verre hier après-midi, et Michelle, la patronne, qui nous reconnait, nous fait de grands signes de la main à titre d’au revoir, vraiment sympa ! Depuis le centre-ville, une petite voie verte au bord du fleuve nous amène à la sortie de la petite ville de Seyssel. Là, nous devons alors emprunter la D992 qui n’ a qu’une piste cyclable peinte au sol et de surcroit, la largeur de cette dernière est inégale par endroit. Il faut alors bien rester concentré et toujours garder un œil sur le trafic.

Heureusement, après cinq kilomètres, à Chatel, le parcours quitte la route principale pour s’engager sur la D331 avec pratiquement pas de circulation. Cette belle route de campagne très calme nous fait monter jusqu’à Usinens, puis toujours en suivant cette même chaussée nous rejoignons la D14. La difficulté principale en terme de dénivelé est alors atteinte. Ici, il n’y a plus d’aménagement vélo. Il faut alors de nouveau composer avec un peu de trafic, mais heureusement la distance jusqu’à Clarafond-Arcine est vite parcourue car une grande partie du trajet se fait en descente. Et justement, après avoir transpiré pour monter, le vent relatif de la descente fait que nous avons vite froid et nous nous arrêtons pour mettre nos équipements d’hiver. La température, elle, n’a toujours pas bougé, il fait un petit 10°C.

Après une courte montée sur Arcine, nous entamons la descente dans la gorge impressionnante du Défilé de l’Ecluse direction Fort l’Ecluse. C’est magnifique et sauvage ! Au milieu de la pente la pluie se met à tomber fortement et nous cherchons refuge au bord de la route sous un grand chêne bien touffu. Nous profitons de cet arrêt inopiné pour manger notre sandwich acheté le matin même avant notre départ.

Dès que l’averse cesse, nous reprenons notre route. Le passage de la gorge en elle-même se fait en montée sur une étroite route de côte. Puis, une fois de l’autre côté, nous redescendons sur Chevrier puis Vulbens, où nous nous arrêtons au premier restaurant que nous trouvons pour boire un bon café bien chaud et en profiter pour nous réchauffer un peu. Nous mettons également à profit la pause pour réserver l’hôtel à Genève.

Depuis Vulbens, la Via Rhôna emprunte un mélange de voie verte et de petits chemin de campagne jusqu’en Suisse. Le passage de la frontière se passe, lui, en pleine forêt. La limite entre les deux pays est marquée seulement par une borne en pierre et par le changement de style des panneaux destinés aux marcheurs et aux cyclistes : on retrouve ainsi les panneaux suisses jaunes pour la randonnée et rouges pour le vélo après 6 mois d’absence. Pour tout dire, l’endroit est tellement banal et comme c’est en descente, nous avons failli le rater.

Après une séance-photo pour immortaliser notre retour en territoire helvétique, nous continuons le chemin qui redescend à travers la forêt jusqu’au Rhône, puis continuons jusqu’à Chancy. Il commence à bien pleuvoir. Du côté suisse, sur ce premier segment, la Via Rhôna emprunte des routes communales et cantonales en essayant de rester au plus proche du fleuve. A Avully, nous descendons jusqu’à La Plaine, puis remontons à Russin avant de redescendre jusqu’au niveau du fleuve et de remonter à Aïre-la-Ville. La pluie n’a toujours pas cessé et ne devrait pas s’arrêter avant le début de soirée. Mais cela n’a plus vraiment d’importance car nous sommes déjà trempés, alors nous continuons. La suite du parcours passe par une voie verte à travers champ pour rejoindre Bernex, puis, toujours en suivant le tracé, nous roulons jusqu’à Lancy. Là, nous quittons la Via Rhôna et la véloroute 1 pour mettre le cap sur Carouge en traversant la jungle urbaine de Genève.

C’est finalement vers 17 heures 30 que nous arrivons fin trempe et gentiment frigorifié  à l’Auberge Communale de Carouge. Nous y sommes très bien reçus. Après une bonne douche, nous rejoignons le camarade d’armée de Pascal, Diego, pour souper ensemble. Merci à lui de nous avoir fait visiter Carouge. Nous passons une superbe soirée !

Buen Camino !